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      • Publié le 12 janv. 2023
      • Mis à jour le 7 sept. 2023
    • 7 min

    Quelle est l'histoire du bleu de travail ?

    Il était une fois, le bleu de travail

    Article publié le 23/05/2022

    Il a habillé des générations de travailleurs, dans de nombreux métiers. Un vêtement de travail, qui doit sa fortune à son bleu de Prusse, considéré comme le premier EPI de l’histoire.

    Au XIXe siècle, la révolution industrielle, avec l’accélération des cadences de travail et ses machines dentées, multiplient les risques d’accidents de travail. Porter un simple tablier ne sert plus à se protéger. Avant d’être tout un symbole, le bleu de travail, c’est d’abord toute une histoire. Une histoire d’hommes qui, de père en fils, vont créer de toutes pièces l’univers du vêtement de travail en imposant leur style.

    1844 : Louis Lafont est basque d’origine et colporteur de métier. Une activité traditionnelle des paysans du Pays Basque pendant l'hiver. Au fil de ses pérégrinations, il s’installe à Lyon où il ouvre boutique au 25 de la Grande Rue de la Guillotière. Un magasin de vente en détail d'articles textiles, où il est secondé par sa femme, contre¬maîtresse dans une usine textile.

    1875 : Leur fils, Adolphe-Benoit Lafont, ajoute au magasin de la Guillotière un atelier de tailleur. Bien qu’il meure jeune, il a eu le temps de faire évoluer l’affaire de ses parents : le magasin de détail vend à présent ses propres vêtements, confectionnés dans l’atelier adjacent.

    1890 : Alors qu’il se destine à une carrière médicale, Adolphe Lafont devient, à la mort de son père, chef de famille. Il n’a que 20 ans : il renonce à ses études pour reprendre l'affaire familiale. Et se lance dans le vêtement de travail. Son premier article ? Un pantalon de charpentier, le largeot.

    • Ce pantalon en coton moleskine porte bien son nom : avec sa coupe ample, il est évasé au niveau des cuisses et des genoux afin que l’on puisse se baisser et s’accroupir facilement ; à partir du mollet, il se rétrécit, pour éviter de s’accrocher.
    • C’est aussi à Adolphe Lafont que l’on doit l’invention de « la poche mètre », appelée aussi « poche gousset » : Une grande poche qui permet d’avoir son mètre à portée de main.
    • Suivant le corps de métier, ce pantalon de travail est de couleurs différentes : noir pour les charpentiers et les couvreurs, marron pour les menuisiers, beige pour les tailleurs de pierre, bleu pour les charpentiers de marine.

    1896 : Adolphe Lafont dépose la marque Adolphe Lafont Lyon. C'est la première marque de vêtement de travail déposée en France.

    • Après le largeot, l’entreprise crée une blouse fermée par une ceinture autour de la taille. Elle est confortable et pratique, avec ses poches larges plaquées sans rabat pour y glisser mètre, instruments et carnet technique. Vont suivre toute une série de vêtements conçus pour les travailleurs : veste, pantalon, salopette, bleu de travail... le tout dans un coton ultra-épais et résistant, pour éviter les coupures et les griffures et s’adapter aussi bien aux fortes chaleurs qu’au froid humide.
    Le bleu de travail
    • Faire mieux pour moins cher, telle est la devise d’Adolphe Lafont. Le “Bleu de Prusse” est adopté : cette teinte, découverte par accident dans les premières années du XVIIIe siècle, est considérée comme le premier pigment synthétique moderne. Elle permet d’obtenir un bleu foncé moins salissant à un coût de fabrication modique. Elle devient la teinture phare du vêtement professionnel.
    • Dans les métiers de l’industrie et de l’artisanat, le port d’un vêtement de travail protecteur est rapidement imposé :
      • Pour protéger sa tenue personnelle des salissures
      • Pour des raisons pratiques
      • Pour uniformiser la tenue de travail au sein d’une entreprise, d’une usine la tenue de travail au sein d’une entreprise, d’une usine

    Les patrons des grandes usines le fournissent gratuitement. Dans les petits ateliers, c’est à la charge de l’ouvrier de se le procurer et de l’entretenir.

    • Le bleu de travail se démocratise : il habille les peintres, les marins, les cheminots et les facteurs. Une manière d’afficher, avec fierté, un sentiment d’appartenance de classe. La classe ouvrière n’a pas à rougir.

    1954 : Lancement de la « 406 », un largeot au nom d’une voiture sortie tout droit des usines de Boulogne-Billancourt. Equipé d'une bavette et de bretelles, il ne tarde pas à être adopté …. par les milieux artistiques parisiens et new-yorkais. Le sculpteur César, qui conçoit des œuvres en comprimant tôles et ferrailles, ne s'en sépare plus

    1968 : Avec les étudiants de mai 1968, le bleu de travail sort de l’usine pour envahir le pavé.

    Depuis les années 1980 : Après avoir tenu le haut du pavé, le bleu de travail défile sur les podiums. De nombreux créateurs haute couture et les marques de prêt à porter ont revisité le vêtement de travail et le bleu de travail pour en faire un vêtement vintage et tendance.

    XXIème siècle : Aujourd’hui, le bleu de travail n’est plus seulement... bleu. Ses couleurs ont évolué. Le bleu de travail ne renvoie plus à un type de vêtement précis : c’est une expression générique qui désigne un vêtement de travail, quelle que soit sa forme.

    Les cols bleus

    Au XXe siècle, le bleu de travail devient l’uniforme de l’ouvrier (Les « cols bleus »), par opposition aux tenues blanches ou grises des supérieurs hiérarchiques (Les « cols blancs »). On doit l’expression, héritée de l’anglo-saxon « Blue-collar » et « white-collar » à l’écrivain américain Upton Sinclair.

    Journaliste et écrivain engagé dans la dénonciation des inégalités de l’Amérique du début du XXe siècle, il adhère en 1904 au parti socialiste d’Amérique. A l’origine, les cols blancs ne sont pas opposés aux cols bleus, mais désignent les pauvres employés de bureau. Pour Upton Sinclair, ce sont souvent les plus exploités des prolétaires, mais qui, parce qu’ils sont autorisés à porter un col.

    1968 : Avec les étudiants de mai 1968, le bleu de travail sort de l’usine pour envahir le pavé.

    Depuis les années 1980 : Après avoir tenu le haut du pavé, le bleu de travail défile sur les podiums. De nombreux créateurs haute couture et les marques de prêt à porter ont revisité le vêtement de travail et le bleu de travail pour en faire un vêtement vintage et tendance.

    XXIème siècle : Aujourd’hui, le bleu de travail n’est plus seulement... bleu. Ses couleurs ont évolué. Le bleu de travail ne renvoie plus à un type de vêtement précis : c’est une expression générique qui désigne un vêtement de travail, quelle que soit sa forme.

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