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      • Publié le 12 janv. 2023
      • Mis à jour le 29 août 2023
    • 6 min

    Quand le harnais anti-chute a-t-il été créé ?

    Quand le harnais anti-chute a-t-il été créé ?

    Article publié le 08/06/2022

    Le harnais antichute, élément indispensable du dispositif antichute, permet d’assurer la sécurité de vos collaborateurs qui travaillent en hauteur. Conçus pour s’adapter facilement aux différentes morphologies et pour garantir confort et souplesse dans les mouvements, ces harnais n’ont pas toujours été de mise sur les échafaudages.

    Dans une lettre patente datée de juillet 1556 conservée aux Archives nationales, Charles IX définit le statut des couvreurs. Pour la première fois, le roi de France évoque l’obligation d’installer des « défenses de perches et chevrons » afin d’assurer leur sécurité. Toute infraction de la part des maitres de chantier sera punie d’une amende. La somme servira à « subvenir aux pauvres ouvriers du dit métier qui tombent ordinairement de dessus les maisons et en quelques façons que ce soit ».

    Pour l’heure, rien n’est encore prévu pour les « harnacher » en cas de chute de hauteur.

    Que l’on consulte les expositions virtuelles de la BNF, que l’on relise ses classiques ou que l’on plonge dans les archives photographiques, nulle trace de protections de type « baudrier » ou « harnais » avant la Seconde Guerre mondiale. L’iconographie des cathédrales, riche de représentations d’échafaudages, ne nous montrent jamais d’ouvriers harnachés. A la fin du XVIIIe siècle, le « maçon blessé » du peintre Goya est en chemise et en pantalon. Au chapitre IV de l’Assommoir, roman écrit par Emile Zola en 1876, le zingueur Coupeau dégringole du toit où il travaille … pour tomber aux pieds de Gervaise, sa femme, et de Nana, sa petite fille.

    La ceinture de corps

    A la fin du XIXe siècle, lors de la construction de la tour Eiffel, des travailleurs portent une solide ceinture de cuir rattachée par une corde à la structure en construction, afin d’éviter une chute qui serait due à un vertige.

    La ceinture de corps a été l’une des premières versions d’un système personnel antichute. Un équipement similaire à celui porté à la même époque par les alpinistes.

    Dans les années 1970, on y adjoint de longes de sécurité : deux longes, que l’on fixe à la ceinture : si l’une se brise, l’autre est là pour arrêter la chute.

    Ces ceintures de sécurité, bon marché, sont toutefois inefficaces si l’on tombe autrement qu’à l’horizontale : si le diamètre de la taille est plus large que celui des hanches ou de la poitrine, la ceinture glisse alors par-dessus les épaules de celui qui la porte.

    "Lunch atop a Skyscraper"

    Perchés au-dessus de Manhattan, onze ouvriers cassent la croûte, pieds dans le vide à quelque 260 mètres du bitume new-yorkais. La photographie a fait le tour du monde. Une publicité pour le Rockefeller Center - et non un cliché de la construction de l'Empire State Building - comme on l’a cru longtemps, paru le 2 octobre 1932 dans le New York Herald Tribune. Ces ouvriers du bâtiment, perchés au 69e étage, sont là pour travailler. Casquettes sur la tête, tricots de corps, chemisettes ou bleus de travail, sans ceinture de sécurité ni longes ni garde-corps. A cette époque, on compte un mort par tranche de dix étages….

    Le harnais de sécurité

    L'histoire du harnais de sécurité

    Après la Seconde Guerre mondiale, l’utilisation de harnais de sécurité plutôt que de ceintures corporelles offre une meilleure protection contre les chutes de hauteur, Les fabricants puisent leur inspiration dans les équipements portés dans l’armée par les parachutistes. D’abord volumineux et compliqués, ils sont devenus au fil des années tout aussi confortables qu’un vêtement de travail.

    Il faut attendre toutefois les années 1950 avec la généralisation des normes de sécurité pour que les chantiers soient contraints de s’équiper de garde-corps, de baudriers, de périmètres de sécurité. En 1952, les harnais de sécurité fabriqués pour l'exploitation minière sont encore de simples ventrières en cuir.

    Depuis les années 1990, avec les progrès réalisés en matière de matériaux et de conception, le harnais est devenu l’élément indispensable du dispositif antichute : le système d’anneau en D dorsal, qui permet une répartition plus efficace du poids, et l’ajustement triangulaire réglable permet de sécuriser le travailleur sans entraver ses mouvements. Un équipement de protection individuelle (EPI) contre les chutes de hauteur qui répond aux normes strictes du Code du travail et aux exigences rigoureuses propres à chaque secteur de l’industrie.

    Depuis septembre 2002 la norme NF EN 361 fixe les exigences, les méthodes d'essai, le marquage, la notice d'information du fabricant et l'emballage des harnais d'antichute. D'autres types de dispositif de préhension du corps, spécifiés dans d'autres normes européennes - EN 358EN 363EN 813 ou EN 1497 - peuvent être incorporés dans le harnais d'antichute.

    Le syndrome du harnais :

    En 1978, en France, le docteur Amphoux, qui travaille en tant que physiologiste et ergonomiste à la médecine du Travail, conduit des recherches dans le cadre de la prévention des chutes lors des travaux dans le secteur du BTP. A l’occasion un d’un essai de suspension dans un harnais, il relève chez le testeur l’apparition de perturbations physiologiques qui l’oblige à stopper l’expérience. Une mésaventure qui lui permettra d’identifier le « syndrome du harnais », appelé encore « SDH » ou « syndrome de suspension ».

    A la suite d’une chute en hauteur, une personne suspendue à la verticale entre ciel et terre dans un harnais de sécurité dispose d’une espérance de vie de 15 à 20 minutes.

    Troubles visuels, malaises, accélération du pouls, autant de symptômes montrant que le sang stagne dans les parties inférieures du corps en suspension : le sang ne circulant plus correctement dans le corps, le cerveau n’est plus irrigué. Cet arrêt sanguin, par une chaine de conséquences, peut provoquer des lésions irréversibles… jusqu’à l’arrêt cardiaque.

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