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      • Publié le 13 nov. 2024
      • Mis à jour le 13 nov. 2024
    • 21 min

    La protection individuelle des travailleurs

    La protection individuelle des travailleurs

    Dans le monde professionnel, la sécurité des travailleurs est une priorité absolue, et l’équipement de protection individuelle (EPI) joue un rôle crucial pour prévenir les risques. Dans notre podcast "La Protection Individuelle des Travailleurs", nous explorons les enjeux, les évolutions technologiques et les bonnes pratiques autour des EPI, pour sensibiliser entreprises et salariés à l’importance de se protéger efficacement. Cet article est la retranscription complète de l’épisode, offrant un aperçu détaillé des conseils d'experts pour garantir la sécurité et le bien-être sur le lieu de travail.

    Stéphanie Raynaud

    Vous écoutez le réseau de l'industrie de RS, où les voix des spécialistes résonnent autour des sujets clés du secteur. Bonjour à tous, on ouvre cette série de podcasts dédiés à la prévention des risques industriels avec Christophe Stoky.

    Bonjour.

    Christophe Stocky

    Bonjour Stéphanie.

    Stéphanie Raynaud

    Vous êtes Business Development Manager EPI Safety chez RS France, c'est ça ?

    Christophe Stocky

    C'est ça, tout à fait, exactement.

    Stéphanie Raynaud

    Alors, pouvez-vous nous présenter brièvement votre parcours et votre rôle chez RS France ?

    Christophe Stocky

    Bien sûr, du coup, j'ai 20 ans d'expertise dans l'industrie, donc 15 ans dans les EPI, pour diverses marques que j'ai pu implanter en France.

    Une des premières marques que j'ai implantée était Showa, un fabricant de gants de protection japonais, premium, où j'ai lancé toute la stratégie commerciale et implanté toute la marque. Et j'ai passé aussi 5 ans dans une entreprise allemande qui s'appelle Peter Gremmel Physioderm, dans la protection cutanée, auprès de qui j'ai aussi implanté la marque et lancé le réseau et la distribution en France.

    Aujourd'hui, je viens d'intégrer en RS il y a maintenant 5 mois, en tant que Business Development Manager, comme tu as pu le dire tout à l'heure, afin de développer la stratégie et d'appuyer l'arrivée de l'EPI au sein d'RS, pour pouvoir harmoniser tout ça et mettre en place le développement des équipements de protection individuelle au sein de cette société.

    Stéphanie Raynaud

    Pourquoi les EPI sont-ils si importants dans la prévention des risques industriels ? Est-ce que tu peux nous expliquer ?

    Christophe Stocky

    Les équipements de protection individuelle sont le dernier rempart face aux risques que peut avoir l'individu. Quand l'équipement de protection collectif vient à faillir, c'est l'équipement de protection individuelle qui prend le relais. Concrètement, il vient protéger des risques qui peuvent être inhérents dans les risques industriels, chimiques, mécaniques, coupures, et tout ce qui peut tourner aussi autour de la grouille alimentaire, du froid et du chaud. Ce sont par exemple des gants, des casques, des lunettes, des chaussures de sécurité. Ils sont classés en trois catégories. Il est important de les comprendre et de les analyser.

    Il y a une première catégorie qui est la catégorie 1, qui sont les risques mineurs, les risques faibles. Concrètement, ça peut être un grand jardinage. On va se protéger de la terre ou de la saleté. Ce n'est pas un risque qui est majeur.

    La catégorie 2, qui sont des risques intermédiaires. Les risques intermédiaires, c'est quand même des risques qui sont déjà un peu plus sérieux. C'est se protéger par exemple dans le bâtiment avec des casques ou c'est se protéger avec des lunettes de protection pour éviter des projections.

    Et la catégorie 3, qui eux, sont les risques majeurs, irréversibles et mortels. Donc là, on est dans un autre sujet, un autre domaine. Ça va être la ventilation assistée face à des environnements très, très, très dangereux. Le gilet de sauvetage en mer. Ça peut être le casque anti-bruit aussi, qui est maintenant passé en catégorie 3, qui était avant catégorie 2, mais vu que c'est un risque irréversible, il passe aussi sur la catégorie 3.

    Stéphanie Raynaud

    Ok, et alors quels types d'EPI sont les plus couramment utilisés dans l'industrie d'après toi ?

    Christophe Stocky

    Alors c'est simple, si on se repose factuellement sur les chiffres, le risque majeur dans l'industrie ce sont les risques liés à la manutention. Donc qui dit manutention dit main, donc les EPI les plus utilisés sont tout simplement les gants de protection à l'heure actuelle.

    Stéphanie Raynaud

    Quelle que soit l'épaisseur du gant, quel que soit le matériau dans lequel il est fabriqué ?

    Christophe Stocky

    Alors d'une manière générale, oui, les gants, c'est ce qui est le plus consommé, le plus utilisé, c'est le risque majeur dû à la manutention. Et peu importe effectivement les endroits où on rencontre, quand on parle d'épaisseur, on va souvent parler de gants de risque chimique, de temps de pénétration de la matière à l'extérieur du gant, pour pénétrer le gant et aller à l'intérieur du gant et donc venir toucher la peau de l'utilisateur. Donc là, on est sur des gants spécifiques. Mais d'une manière générale, c'est bien le gant qui est l'EPI le plus utilisé dans cet univers.

    Stéphanie Raynaud

    Donc si j'ai bien compris, plutôt des gants de protection contre des produits chimiques, des projections, plutôt que des gants contre les coups et blessures ?

    Christophe Stocky

    Alors on a les deux. Les coups, c'est quand même en fait minoritaire, ça va être souvent dans les plateformes pétrolières. On a des gants qui existent, des gants de protection contre les coups et contre les chocs, avec une matière qui est assez épaisse dessus et qui va permettre d'amortir le choc.

    Mais les risques majoritaires sont les risques coupures et mécaniques. Donc on va avoir mécanique, coupure en prioritaire, chimique, en second et plutôt les coups en troisième.

    Stéphanie Raynaud

    Justement, quand on veut choisir un bon EPI, quels sont les critères essentiels qu'il faut prendre en compte ?

    Christophe Stocky

    Alors, il y a plusieurs critères qui sont essentiels.

    Je pense que le critère numéro un, c'est de l'adapter au risque. C'est-à-dire qu'il faut vraiment passer par une audit de poste et donc par un accompagnement de terrain pour pouvoir comprendre le besoin et l'enjeu et adapter l'EPI au risque qui est en face. Ça, c'est très important.

    Et il faut aussi qu'il soit adapté au porteur. Par adapter au porteur, je veux dire la bonne taille, le bon fit, la chose qui va bien et quelque chose qui est accepté aussi par le porteur. C'est très important.

    Stéphanie Raynaud

    Parce que l'ergonomie et le confort, mine de rien, ça influence une bonne utilisation de l'EPI.

    Christophe Stocky

    C'est tout à fait ça. On arrive fatalement sur le confort, sur l'ergonomie, sur comment ça se passe au quotidien. D'ailleurs, aujourd'hui, de plus en plus, l'ergonomie est prise en compte dans le choix des EPI et dans la fabrication.

    Les fabricants,, si on prend l'exemple du vêtement, de plus en plus utilisent des matières qui ressemblent à ce que nous, on utilise au quotidien, du stretch.

    Si on prend les blouses de travail d'il y a 20 ans, 30 ans en arrière, on voit bien le gros vêtement bleu, épais, costaud, pas très joli. Aujourd'hui, on n'est plus du tout dans ce style-là, on est plutôt dans du design, et dans du confort, et dans la flexibilité, et dans le mouvement. Donc l'ergonomie est prise en compte.

    Stéphanie Raynaud

    Et parce que mieux on se sent dans cette protection et plus souvent on va la porter, peut-être moins on risque de la mettre de côté ou pas, ou ça n'a rien à voir ?

    Christophe Stocky

    Non, c'est tout à fait ça, exactement. On peut même aller plus loin que ça, c'est-à-dire que maintenant, le design est aussi important dans le choix. On a des couleurs différentes, sans aller dans le cliché, mais on peut avoir des vêtements roses, on peut avoir des vêtements un peu plus girly, un peu plus masculins. Et tout ça, c'est des choses qui rentrent en compte pour l'acceptation du port des EPI.

    Stéphanie Raynaud

    De quelle manière RS France accompagne-t-elle les entreprises dans la sélection de ces EPI, justement pour qu'ils soient vraiment adaptés à leurs besoins ?

    Christophe Stockt

    Alors, on a plusieurs cas. C'est-à-dire que déjà, premièrement, on a mis une équipe de neuf personnes sur le terrain qui sont des techniciens spécialistes EPI et sécurité, qui peuvent se déplacer au sein des entreprises, analyser les postes, faire des préconisations, comprendre les enjeux, comprendre les besoins. et préconiser les EPI qui sont adaptées à l'utilisateur et au risque.

    Et on a aussi notre site internet et notre large choix de disponibilité mais surtout de pouvoir distribuer les produits dans un délai court, 24 heures, et avec une digitalisation assez forte.

    Déjà à l'heure actuelle, on a plusieurs critères, le risque, coupure, mécanique, chimique, les tailles,... Et dans le futur aussi, on va de plus en plus digitaliser pour pouvoir obtenir des choix et des guidelines par rapport à des risques inhérents.

    Stéphanie Raynaud

    On va aller de plus en plus dans le concret, est-ce que tu peux nous parler d'une entreprise ou d'un secteur qui serait parvenu à réduire significativement ces accidents grâce aux équipements de protection individuelle ?

    Christophe Stocky

    Bien sûr, parler d'une entreprise à part entière et la citer c'est un peu compliqué, parler d'un secteur... Oui, sans aucun souci.

    L'automobile par exemple, je reprends l'exemple du gant. L'automobile qui est un milieu gras, qui est un milieu huileux, on imagine des moteurs thermiques, des choses avec de l'huile, du gras, des pièces coupantes, des pièces glissantes, ils utilisaient des gants dans une matière qui était le polyuréthane. Le polyuréthane, c'est une matière qui n'est pas étanche, qui va donc laisser passer la matière, donc par exemple l'huile, et donc qui peut poser des problèmes chimiques. Mais aussi, le polyuréthane n'a pas de grippe dans les matières huileuses et grasses. Par grippe, j'entends le fait de bien tenir sa pièce.

    Aujourd'hui, on a préconisé des gants en nitrile. Le nitrile, par exemple, est une matière totalement étanche, 100%. On n'a plus le problème de la pénétration chimique. C'est une matière qui a des capacités de grippe assez fortes dans les milieux gras, huileux et humides. Concrètement, on tient bien sa pièce donc on n'a pas de risque de faire tomber sa pièce et de créer un accident supplémentaire. Éventuellement, on imagine des grandes plaques de tôle dans l'automobile qui vont venir emboutir sur des presses qui sont très tranchantes et qu'on va venir prendre avec l'appréhension de la main. Si ça glisse de la main, on a un gros risque de coupure. Avec ce grip, on ne l'aura pas. Donc ça, c'est quelque chose qui a permis de réduire les risques de manière significative au sein de l'entreprise.

    Stéphanie Raynaud

    Et tu as des chiffres sur ce secteur automobile ?

    Christophe Stocky

    Des chiffres précis compliqués. Après, par contre, je sais qu'ils ont réduit quand même à peu près leurs risques suite à cette évolution et cette innovation d'environ 30 à 40%.

    Stéphanie Raynaud

    Oui, effectivement, c'est significatif. Quelles sont les stratégies clés qui ont été mises en place pour cette réduction ? Peut-être d'abord, j'imagine, l'étude ?

    Christophe Stocky

    Exactement, c'est tout à fait ça. Le numéro un, c'est l'étude de poste, c'est l'audit.

    Donc c'est d'avoir des experts qui viennent, dont par exemple nos techniciens, comme je parlais tout à l'heure, qui vont venir analyser le poste, qui vont venir comprendre les enjeux, comprendre les risques et comprendre les besoins. Et ça, fatalement, ça passe par un facteur humain et par une expertise, puisqu'il faut pouvoir avoir l'œil et la connaissance nécessaires à bien comprendre les risques qui y sont liés.

    Parce qu'il y a les risques identifiés par l'entreprise, mais il y a aussi les risques identifiés par les experts qui, eux, peuvent aussi appuyer la préconisation par rapport à l'EPI adapté et au risque qui est mis en avant.

    Mais ce qui est important aussi, c'est de voir le respect du cycle de vie de l'EPI. On peut proposer et donner une bonne alternative à une société, mais il y a aussi des fois des enjeux majeurs liés au financement. C'est-à-dire, un EPI des fois très adapté peut aussi être très cher. Et ça, c'est une réalité économique auquel peut être confrontée une société et ne pas pouvoir tendre à équiper de manière efficiente ses salariés par rapport à cette problématique. Donc l'expert a aussi cette vision de se dire le bon EPI adapté, au bon prix et au bon endroit.

    Stéphanie Raynaud

    Donc une fois qu'on a le bon EPI, grâce à tes conseils, peut-être que l'étape d'après, c'est aussi bien l'utiliser. Ça, ça demande de la formation.

    Christophe Stocky

    Exactement. Déjà, il faut prendre un point qui est important, c'est que la formation, elle est obligatoire. Ça, c'est le légal. Et aujourd'hui, une société qui ne soumet pas ses salariés à une formation quelconque, dont le port des EPI, puisque le port des EPI rentre dans le cadre de la sécurité, c'est 3750 euros de frais par salarié non formé. Donc ça c'est quand même un point qui est très important.

    Aujourd'hui, si on prend par exemple les angles de la catégorie 3, donc on disait tout à l'heure risque mortel, si on n'est pas formé sur comment bien mettre son masque, si on n'est pas formé sur comment bien l'ajuster, on a eu quelques exemples. Comme les pompiers avec le port de la barbe et du masque. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, dans la logique, quand vous avez un masque, on a ce qu'on appelle un fit test, et pour pouvoir avoir une étanchéité totale du masque, il ne faut pas que la personne ait de barbe. Donc si vous avez une barbe et que vous avez un masque, ça ne matche pas. Dans le cadre d'un pompier qui va sur un feu avec des fumées toxiques, c'est la mort derrière.

    Donc si on n'a pas la formation de savoir que si je ne me rase pas et que je mets un masque, potentiellement je risque quelque chose tel que la mort, ça peut être très problématique. Donc c'est quand même vital de sensibiliser sur le risque.

    Stéphanie Raynaud

    Pour que les travailleurs puissent vraiment réaliser l'importance de cette formation, quelle stratégie on peut mettre en place ?

    Christophe Stocky

    Il y a plusieurs cas dans les stratégies de formation et de comment on peut le faire et comment on peut l'amener.

    De plus en plus aujourd'hui, en 2024, par exemple, il y a des escape games, il y a des mises en situation réelles, il y a de la réalité virtuelle, il y a des lunettes qui peuvent être utilisées, où on est mis en situation mortelle ou dangereuse ou risque intermédiaire, qui permet de vraiment prendre en compte le risque.

    Parce qu'en fait, l'enjeu majeur, encore une fois, c'est de sensibiliser à ce risque-là. Et en 2024, les outils digitaux nous permettent de le faire. Ne serait-ce que même par des vidéos, des fois des formations, des QCM, mais aussi tous ces univers que j'ai pu citer juste avant.

    Stéphanie Raynaud

    Quel est le rôle des managers dans cette stratégie-là ?

    Christophe Stocky

    Le rôle du manager ça sera le lead by example, donc de montrer l'exemple et de faire ce qui doit être fait : de porter lui-même ses EPI dans les situations dangereuses, quand il va sur un site, quand il va sur un chantier ou quand il visite une usine. S'il ne met pas les EPI qui sont obligatoires, compliqué pour le salarié demain de refaire la même chose. Ça fait partie de l'exemplarité qu'il doit avoir.

    Stéphanie Raynaud

    Lorsqu'un accident arrive lié à la non utilisation d'un EPI, qu'est-ce qu'on constate généralement ? C'est que l'EPI a été mal utilisé ? C'est qu'il n'a pas été utilisé du fait du salarié ? Est-ce qu'il n'était pas mis à la disposition de ce salarié ? Est-ce qu'on a des chiffres là-dessus pour connaître vraiment l'origine de l'accident ?

    Christophe Stocky

    Tout à fait. Alors on a plusieurs chiffres, dans un cas sur deux, généralement, c'est le mauvais choix et le non-port de l'EPI qui va poser un accident.

    Le mauvais choix, ça peut être le mauvais conseil, la mauvaise orientation.

    Et le non-port, ça peut être aussi, j'exige que mon salarié porte cet EPI, mais l'EPI n'est pas adapté, mais aussi il n'est pas confortable.

    Ce qu'on disait tout à l'heure et qu'on a vu au début de l'interview, c'est de se dire qu'aujourd'hui, le confort, il est vital dans le choix des EPI. Les innovations ont été telles qu'il existe pléthore d'EPI et avoir un EPI très confortable est primordial de nos jours.

    Stéphanie Raynaud

    Et il y a encore des industriels qui proposent des EPI qui ne sont juste pas adaptés aux besoins.

    Christophe Stocky

    Exactement, ça peut arriver par méconnaissance, tout simplement parce qu'ils n'ont pas été conseillés, parce que ce n'est pas une grande entreprise par exemple.

    Ils sont quand même moins visités, les petits artisans, que les grosses sociétés et parce qu'ils n'ont pas reçu cette formation, cette sensibilisation. Donc, c'est tous ces enjeux qui peuvent faire qu'aujourd'hui, on peut encore utiliser les mauvais EPI à mauvais escient.

    Stéphanie Raynaud

    Tu parlais des nouveaux designs beaucoup plus confortables, beaucoup plus sympas à porter. Est-ce qu'il y a d'autres innovations récentes qui sont marquantes dans le domaine des EPI ?

    Christophe Stocky

    Alors, en innovation, effectivement, on a des choses qui sont assez marquantes.

    Il y a l'arrivée des exosquelettes. Déjà, on en a entendu parler, on les a vues dans les films, on les a vues un petit peu partout. Mais aujourd'hui, afin de réduire les troubles musculosquelettiques, qui est aussi un mal prédominant de par la répétition des tâches. De par la lourdeur de la tâche arrivent les exosquelettes. Donc ça c'est quelque chose d'assez novateur.

    On a aussi tout ce qui est responsabilité sociale et économique qui va venir pousser l'innovation. Aujourd'hui on a des EPI qui arrivent, qui sont à 80%, 90% faits de matières recyclées. On utilise des bouteilles en plastique pour pouvoir recycler et faire un gant, faire des chaussures, faire des vêtements. Et on trace aussi l'empreinte carbone de ces EPI.

    Stéphanie Raynaud

    Est-ce qu'il y a des avancées dans le domaine de l'EPI connectée ?

    Christophe Stocky

    Alors oui, dans les EPI connectées, il y a quand même pas mal de choses qui arrivent. Moi j'ai envie d'en citer une qui est plutôt pas mal, c'est les semelles connectées.

    C'est surtout pour les travailleurs isolés. Dans certaines sociétés, on peut se retrouver seul sur un chantier ou dans un endroit un peu isolé parce qu'on est seul à avoir cet accès et éventuellement on peut avoir un malaise, on peut tomber. On peut faire une chute de plein pied, un malaise vagal, peu importe ce qui se passe. Et cette semelle connectée est équipée de technologies qui permettent d'identifier le moment où vous tombez. Quand vous tombez, ça vient envoyer un message à votre employeur ou au service dédié et connecté qu'on a identifié à la base pour pouvoir stipuler : attention j'ai un travailleur isolé à un endroit qui est tombé.

    On peut aussi avec cette semelle connectée signaler une agression c'est à dire que si la personne tape trois fois sa chaussure gauche et sa chaussure droite par ses talons on signale une agression donc ça c'est aussi quelque chose qui est plutôt novateur.

    Ca peut aussi servir pour l'employeur pour signaler un danger a son travailleur isolé : attention, à cet endroit, il y a eu un déversement chimique, il ne faut pas qu'il y aille. Sa semelle va vibrer de manière intensive et longue et il va pouvoir comprendre qu'il y a un danger et qu'il ne doit pas aller plus loin que cette zone-là et que quelque chose va se passer. C'est le côté connecté qu'on n'avait pas il y a dix ans en arrière qui arrive et qui amène vraiment une valeur ajoutée.

    Stéphanie Raynaud

    Les EPI intelligents et communicants, comment est-ce que toi tu les imagines dans les prochaines années ?

    Christophe Stocky

    Ce sont des EPI qui communiqueraient de manière intelligente sur leur cycle de vie, sur leur durabilité, sur leur efficience. Parce que c'est pareil, un EPI a une durée de vie. Si on l'utilise de manière prolongée, comment savoir qu'il est encore conforme aux attentes et qu'il correspond encore aux normes ? On ne le sait pas.

    Donc aujourd'hui, on imagine un gant, une chaussure, un casque qui demain pourrait vous dire j'ai atteint ma limite de vie, il est temps de faire quelque chose et la digitalisation des outils pour faire le bon choix et avoir des applications qui permettent en deux clics de pouvoir obtenir ce qu'on souhaite.

    Stéphanie Raynaud

    Merci beaucoup. Si on devait synthétiser ce qu'on s'est raconté, pour toi, les points clés à retenir concernant la protection individuelle des travailleurs, ce seraient lesquels ?

    Christophe Stocky

    Les primordiaux, c'est d'avoir le bon EPI, donc de bien identifier le risque pour avoir le bon EPI.

    L'EPI, je dirais, adapté au risque, avoir le confort qui va avec, qui permet de faire en sorte que le porteur accepte de porter l'EPI. Il ne faut pas oublier qu'encore une fois, quelqu'un qui est en poste 8 heures, il le porte 8 heures. Un gant pas confortable dans lequel on transpire pendant 8 heures, ce n'est pas très agréable. Un gant qui absorbe une transpiration, c'est quand même un peu plus sympa et ça existe aujourd'hui.

    Et c'est d'avoir des solutions globales et des distributeurs aussi sur lesquels se reposer, puisqu'il est important aussi d'avoir la disponibilité de l'EPI dans un délai court, pour éviter de ne pas avoir le bon EPI au bon moment et de se retrouver à donner un EPI non adapté juste pour pouvoir répondre à l'obligation d'un port d'EPI, mais de créer un accident de par la non-disponibilité du produit.

    Stéphanie Raynaud

    Christophe, quel message final tu aimerais adresser aux auditeurs, que ce soit les industriels ou peut-être même les travailleurs ?

    Christophe Stocky

    D'une manière générale, c'est de se dire que les EPI ne sont pas là pour embêter le monde. Ils sont plutôt le dernier rempart face à un risque, comme on disait tout à l'heure, mineur, majeur, mortel. Et les porter, c'est juste vital pour éviter un accident ou la mort.

    Donc le message général et final, c'est : porter vos EPI.

    Stéphanie Raynaud

    Merci Christophe.

    Christophe Stocky

    Merci Stéphanie.

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