Récemment recherché
      • Publié le 21 févr. 2023
      • Mis à jour le 6 sept. 2023
    • 6 min

    Comment installer des bornes de recharge dans son entreprise ?

    Borne recharge électrique

    Article publié le 13/02/2023

    Un tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES), voici ce que représente en France, la pollution due au secteur des transports. Autre chiffre significatif, la croissance importante du nombre d’immatriculations de véhicules électriques, multipliées par trois rien sur l’année 2020… une tendance qui ne cesse de s’accélérer, réduisant immanquablement la part des moteurs à combustion. De quoi convaincre un nombre croissant d’entreprises de s’équiper de bornes de recharge. Mais comment s’y prendre ?

    Pour le véhicule 100 % électrique, tous les signaux sont au vert. Mais si les particuliers comme les entreprises souhaitent franchir le cap de l’électrique, il y a plusieurs éléments à avoir en tête, au premier rang desquels le retour sur investissement et l’utilisation quotidienne, notamment pour les gros rouleurs. Car au-delà de l’image positive et de modernité que peut procurer un parc 100 % électrique dans une entreprise, l’amortissement et les contraintes d’usage liées à l’autonomie (toujours plus faibles que celles des véhicules thermiques) demeurent – encore – le talon d’Achille du « tout électrique »… contraintes auxquelles s’ajoutent la raréfaction des bornes de recharge, hors des villes surtout.

    Ce que dit la loi

    Avec un objectif fixé de 7 millions de bornes installées en France d’ici à 2030, le gouvernement met les bouchées doubles pour inciter le passage à l’électrique. Dans le cadre de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte, les entreprises sont tout aussi concernées que les particuliers. Plus précisément, la loi dit que le pré-équipement d’une partie des parkings d’entreprise est déjà obligatoire depuis 2015 pour les bâtiments existants.

    Mais l’obligation d’installer des points de charge pour véhicules électriques concerne certains bâtiments : « lorsque la capacité de ce parc de stationnement est inférieure ou égale à 40 places, 10 % des places de stationnement destinées aux automobiles et deux roues motorisés doivent être conçues de manière à pouvoir accueillir ultérieurement un point de recharge pour véhicule électrique ou hybride rechargeable, disposant d'un système de mesure permettant une facturation individuelle des consommations ». Pour ce faire, des fourreaux, des chemins de câble ou des conduits doivent être installés à partir du tableau général basse tension (TGBT) de façon à pouvoir desservir au moins 10 % des places destinées aux véhicules automobiles et deux roues motorisés, avec un minimum d'une place.

    Pour les parking disposant de plus de 40 places, c’est cette fois 20 % des places de stationnement qui doivent être conçues de manière à pouvoir accueillir ultérieurement un point de recharge pour véhicule électrique ou hybride rechargeable. Dans les deux cas, les passages de câbles desservant les places de stationnement doivent être dimensionnés avec une section minimale de 100 mm.

    Quelles étapes franchir ?

    Il convient avant tout de se poser les bonnes questions, à commencer par les besoins en autonomie – qui détermineront le choix du véhicule – mais aussi le nombre d’utilisateurs et de bornes souhaitées, la puissance nécessaire, l’emplacement des bornes ou encore la distance qui les sépare du tableau électrique. Se pose également le type de bornes et de prises choisir. Les besoins d’une entreprise n’étant pas adapté au « mode 1 » (c’est-à-dire un mode de recharge d’appoint), ni au « mode 2 » (recharge lente à domicile), celle-ci devra plutôt opter pour un « mode 3 » (pour des besoins moyennement soutenus avec une recharge la nuit) voire un « mode 4 », soit une recharge rapide d’une durée, certes variable, de l’ordre d’une heure environ pour une citadine.

    Plusieurs types de bornes et de prises existent comme les borne de recharge murale de type « wallbox » qui présentent l’avantage d’être simples d’utilisation et peu encombrantes. Mais pour une entreprise désireuse d’équiper un parc de stationnement extérieur ou déjà existant, la borne de recharge sur pied s’avère une bonne alternative.

    L’étape de l’identification des besoins et de l’étude technique passée, il convient de respecter certaines règles avant de se lancer dans l’installation de bornes de recharge de véhicules électriques au sein de l’entreprise. On peut également se tourner vers des chargeurs rapides mais attention à ne pas surdimensionner l’installation par rapport aux besoins réels. Du côté des prises, si la prise dite de « type 1 » est surtout répandue aux États-Unis et en Asie, en Europe, c’est la « type 2 » qui s’est généralisée… celle-ci présentant l’avantage d’offrir un large intervalle de puissance de charge (de 3 à 43 kW). L’entreprise peut également se tourner si elle le souhaite vers des prise de Type 2 Combo CCS pour de recharge rapide (de 43 à 350 kW !).

    Avant tout, l’entreprise doit s’assurer que les équipements électriques disposent d’une capacité suffisante pour connecter les bornes de recharge de l’ensemble de la flotte et qu’il est possible d’effectuer leur pilotage énergétique. C’est là que le bureau d’études ou le prestataire qualifié va déterminer la puissance nécessaire et la réserver… en prenant soin d’anticiper les besoins de recharge à venir… le marché tendant à privilégier le « tout électrique ».

    En matière de respect des normes et des qualifications nécessaires, une installation de recharge de véhicule électrique doit impérativement être posée par un technicien qualifié IRVE (acronyme signifiant « Infrastructure de recharge de véhicules électriques »). Cette qualification porte à la fois des niveaux de compétences dans l’installation de bornes de recharge de moins et de plus de 22 kW. Il est possible pour un électricien de l’entreprise de se faire qualifier IRVE, certification reconnue par IRVE Qualifelec ou AFNOR.

    Déjà encadrée par le décret 12 janvier 2017 pour l’installation et la maintenance des bornes de recharge pour véhicule électrique d’une puissance supérieure à 3,7 kW, le fait de passer par un technicien qualifié IRVE permet aussi d’assurer la sécurité de l’installation, d’éviter tout surcharge électrique du système et in fine, tout problème lié à la fois à la borne, son alimentation et la batterie.

    livre blanc économie d'énergie

    Des aides financières prévues pour passer le cap de l’électrique

    Du côté des subventions, l’association nationale pour le développement de la mobilité électrique, Avere-France, a mis en place en 2016 un programme « CEE » (Certificat d’économie d’énergie) baptisé Advenir, dont l’objectif est la promotion de la mobilité électrique à travers notamment l’installation de bornes de recharge. Pour ce faire, ce dispositif offre une aide financière pour le déploiement des infrastructures de recharge, qu’il s’agisse des particuliers, des collectivités et des professionnels.

    Renouvelé jusqu’au 31 décembre 2023, ce programme ambitionne d’aider à financer l’installation de 45 000 points de charge, sous la forme d’une prime pour les entreprises…. Une aide qui peut réduire les coûts d’installation d’une borne électrique d’environ 30 à 50 %. Par ailleurs, en fonction des politiques locales mises en œuvre, bon nombre de régions proposent également des aides et des subventions complémentaires.

    Pour aller plus loin