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      • Publié le 3 févr. 2023
      • Mis à jour le 22 déc. 2023
    • 10 min

    La GTB au service de l'efficacité énergétique

    La GTB au service de l'efficacité énergétique

    Article publié le 22/12/2022

    Pour économiser de l'énergie dans leurs bâtiments, les entreprises ou les organisations peuvent s'appuyer sur la norme ISO50001 (Systèmes de management de l’énergie). Toute démarche en vue de la certification ISO50001 doit démarrer par un état des lieux et un diagnostic énergétique. A l’issue de ces audits et de ces campagnes de comptage, il faudra définir les actions qui doivent être conduites pour atteindre les objectifs d’économie fixés. Une gestion efficace de l’énergie passe aussi par une maintenance des installations bien organisée et pilotée par un logiciel de gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO). Un système de gestion technique du bâtiment (GTB) associé à une solution de gestion de l'énergie s'avèrent être des outils tout aussi indispensables à l'optimisation des dépenses énergétiques. Trouver le bon indicateur de performance énergétique selon les zones d'un bâtiment et leur usage reste un défi à relever en permanence malgré les changements d’organisation, de travail, de production….

    La norme internationale ISO 50001 vise l’amélioration de la performance énergétique de toute organisation. L’ISO50001 (Systèmes de management de l’énergie : exigences et recommandations de mise en œuvre) est similaire à l’ISO14001 sur de nombreux aspects (documentation, audit, revue de direction, bilan de l’année écoulée et objectifs). Elle s’intègre donc très bien à l’ISO14001 relative au système de management environnemental d'une organisation. Lorsqu’une entité est certifiée ISO14001, elle peut aller facilement et à moindre coût vers la certification ISO50001. Etant déjà structurée pour travailler dans un système de management, il ne lui restera que 20% à 30% du chemin à parcourir pour y parvenir. Les méthodologies proposées par les deux normes sont semblables concernant la structure documentaire et l’organisation. Ce qui permet de gagner beaucoup de temps. Mais l’ISO50001 offre un cadre structurant en matière de gestion d’énergie et va bien entendu plus loin du point de vue de l’efficacité énergétique.

    Pour faire des économies d'énergie et gagner en efficacité énergétique, la direction de l'entreprise doit être impliquée sur la question au plus haut point. Elle doit prouver son engagement dans l’amélioration permanente de son Système de management de l’énergie en définissant, et maintenant une politique énergétique, en nommant un responsable et une équipe énergie, en fournissant les ressources ad-hoc, en sensibilisant le personnel à l’importance du management de l’énergie, en considérant les performances énergétique sur du long-terme… Les collaborateurs de l’entreprise travaillant dans le bâtiment certifié doivent aussi être partie prenante du projet. Se mettre à dos les résidents est contre-productif pour l’efficacité énergétique. Il y a un compromis à trouver avec le maintien d’un bon niveau de confort.

    État des lieux et diagnostic énergétique

    Toute démarche en vue de la certification ISO50001 doit démarrer par un état des lieux et un diagnostic énergétique : analyse des factures et comptages ponctuels. Une campagne de diagnostic doit être conduite par des experts. A ce niveau, des découvertes intéressantes peuvent apparaître. Lors du diagnostic, il peut être identifié que le système de renouvellement de l’air est surdimensionné par rapport au nombre d'occupants du bâtiment. Ce qui représente un gisement d’économie important en matière de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air, et de consommations d’électricité.

    La mesure des consommations doit être effectuée par zones homogènes et par usage d’énergie. Cependant, il ne suffit pas d’installer des compteurs. Il faut également mettre en place un plan de comptage et de supervision structuré. La norme ISO50001 demande par ailleurs la mise sous contrôle du comptage. Suite à la phase de diagnostic énergétique, d'autres compteurs peuvent venir compléter ceux déjà installés à l’origine dans le bâtiment.

    A l’issue de ces audits et de ces campagnes de comptage, il faut définir les actions qui doivent être conduites pour atteindre les objectifs d’économie que l’on se fixe. Elles concernent trois domaines : l’efficacité thermique du bâtiment (vitrage, isolation, etc.), l’efficacité énergétique active (piloter et mesurer au mieux un bâtiment) et l’efficacité comportementale des résidents. 30% d’économie d’énergie serait accessible en agissant sur trois leviers : installation de dispositifs efficaces (10 à 15%), optimisation des usages au travers du contrôle (5 à 15%), surveillance et maintenance (2 à 8%). Mais il faut être très attentifs car ces gains peuvent être rapidement perdus en cas d’arrêts non planifiés et non maîtrisés des équipements, de défaillance du contrôle et de la régulation (moteurs, chauffage) et de dérive dans le comportement et la sensibilisation des occupants. Ainsi, jusqu’à 8% d’énergie par an peuvent être perdus sans une solution d’énergie management et une maintenance des installations et jusqu’à 12% d’énergie par an sans un système GTB (Gestion technique du bâtiment). Les outils de surveillance sont essentiels. Pour atteindre les objectifs de réduction des consommations, il est indispensable de rester actifs sur le sujet et de s’améliorer en permanence.

    Performance énergétique des équipements

    A terme, il faut aussi prendre en compte la performance énergétique des équipements dans les processus achats. Cette notion devient un critère de choix auprès des fournisseurs (imprimantes, photocopieuses, outils de production). La consommation des matériels (en fonctionnement et en mode veille) doit être comparée à celle des machines à remplacer. Cependant dans certains bâtiments industriels, des équipements tels que les enceintes climatiques doivent répondre en priorité à des normes spécifiques. Le responsable énergie pourra avoir un droit de regard lors de leur choix concernant les aspects liés à leur consommation mais il ne pourra pas intervenir sur leur mode de fonctionnement.

    L’intégration des exigences énergétiques dans un processus d’achat est cependant un travail de longue haleine. Les décisions d’achat de certains équipements peuvent être prises localement alors que d’autres pour les grands groupes au niveau national, européen ou encore mondial. Il faut donc qu’à tous ces niveaux les responsables des achats soient concernés par les problématiques énergétiques.

    Les actions à mener doivent être hiérarchisées en fonction des économies d’énergie potentielles qu’elles peuvent procurer. Il faut qu’elles s’inscrivent dans une démarche structurée conduisant à un processus d’amélioration continue. Après le diagnostic et le comptage vient la phase de mise en place de solutions d’efficacité énergétique : isolation, rupture des ponts thermiques, équipements à faible consommation, correction du facteur de puissance, etc. Mais d’autres actions peuvent être menées. Il peut par exemple s'avérer que le réseau d’air comprimé délivre une pression supérieure au besoin. Dans certains locaux techniques, la lumière peut être commandée par un système d’allumage automatique. Des contacteurs peuvent être placés sur les portes qui doivent rester ouvertes quand les techniciens pénètrent dans les locaux pour y effectuer un contrôle.

    Une maintenance bien organisée

    Une gestion efficace de l’énergie passe aussi par une maintenance des installations bien organisée et pilotée par un logiciel GOMA. Un tel logiciel propose des outils de maintenance préventive, de gestion, des stocks ou des interventions. Il délivre une vision de l’ensemble des équipements du site. La GMAO orchestre les opérations. Les filtres du réseau d’air conditionné du bâtiment sont par exemple changés régulièrement car leur obstruction entraîne des surconsommations. Les moteurs d’évacuation d’air doivent également être surveillés car leur dysfonctionnement peut également engendrer des surconsommations .

    Autre outil indispensable à la maîtrise des dépenses énergétiques : une solution de gestion technique du bâtiment (GTB). En ajustant les consignes et les cycles de fonctionnement, il est possible d'optimiser quasiment au quotidien les consommations de l’éclairage et des installations de chauffage et de climatisation. La GTB autorise l’optimisation des consommations par l’automatisation et la régulation. Mais un tel outil doit être associé à une solution d’énergie management. Ensemble, ces deux systèmes constituent deux leviers de pilotage essentiels pour optimiser les consommations (efficacité énergétique active).  Une solution d’énergie management fournit des données précises concernant la performance énergétique pour connaître sur une journée quand et comment l’énergie est consommée dans les diverses parties du bâtiment. Un tel système délivre donc une vision détaillée de l’évolution des consommations des équipements.

    Solution d’énergie management

    Une solution d’Energie Management propose en effet des outils d’analyse et de visualisation des puissances consommées ainsi que divers indicateurs délivrés par zone et par usage. Elle rend possible une surveillance précise et la réalisation de diagnostics. Les équipes techniques peuvent détecter des consommations résiduelles et s’assurer de leur utilité. Cela peut par exemple être le cas de blocs de signalisation qui s’autotestent et se rechargent durant la nuit ou les automates de programmation de l’éclairage qui doivent rester sous tension puisque ce sont eux qui déclenchent l’alimentation. Il est possible de déceler une consommation résiduelle importante (de ventilateurs par exemple). Grâce au comptage et aux informations fournies, le cycle de fonctionnement des ventilateurs peut notamment être optimisé sans que le confort du lieu en pâtisse alors qu’ils tournaient auparavant 24 heures sur 24. Dans le même esprit, le réglage de la climatisation et du chauffage peut s’effectuer en fonction des prévisions météo. Le tout en préservant le confort des usagers.

    Certaines zones qui demeurent éclairées inutilement la nuit peuvent être identifiées. Un système de contrôle automatique de l’éclairage peut donc été installé dans ces zones. Dans les zones de bureaux de type open space, l’extinction des lumières peut se faire à heure fixe avec la possibilité de rallumer l’éclairage manuellement dans la zone concernée.

    Toutes les actions menées dans le cadre de l’amélioration des performances énergétiques ne peuvent être efficaces que si elles s’accompagnent d’une sensibilisation des collaborateurs à ces problématiques. Des campagnes d’information et de formation ainsi que des animations doivent donc leurs être proposées. Des tableaux de bord et des analyses peuvent être mis à disposition des occupants via des pages web. Sur un grand écran peuvent être affichées les consommations énergétiques, l’objectif annuel, le niveau d’économie réalisé à ce jour...

    L’ISO50001 en bref

    L'ISO50001 donne les lignes directrices pour développer une gestion méthodique de l'énergie afin de privilégier la performance énergétique. A partir d’un diagnostic énergétique initial, l’organisme conforme à la norme définit ses cibles énergétiques et établit un plan de comptage de l'énergie. Un système de management respectant les exigences de cette norme permet de réaliser des économies d’énergie et de réduire les coûts à court terme, et de maintenir la performance dans le temps. Une entreprise, une collectivité ou toute autre organisation a la possibilité de faire reconnaître sa démarche par un organisme tierce partie et indépendant. Celui-ci vérifie sur place la conformité à la norme et délivre, le cas échéant, un certificat ISO 50001.

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