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      • Publié le 3 févr. 2023
      • Mis à jour le 23 janv. 2025
    • 16 min

    La norme ISO 50001 : Guide complet du système de management de l'énergie certifié AFNOR

    La GTB au service de l'efficacité énergétique

    Pour économiser de l'énergie dans leurs bâtiments, les entreprises ou les organisations peuvent s'appuyer sur la norme ISO 50001 (Systèmes de management de l’énergie). Toute démarche en vue de la certification ISO 50001 doit démarrer par un état des lieux et un diagnostic énergétique. A l’issue de ces audits et de ces campagnes de comptage, il faudra définir les actions qui doivent être conduites pour atteindre les objectifs d’économie fixés.

    Une gestion efficace de l’énergie passe aussi par une maintenance des installations bien organisée et pilotée par un logiciel de gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO). Un système de gestion technique du bâtiment (GTB) associé à une solution de gestion de l'énergie s'avèrent être des outils tout aussi indispensables à l'optimisation des dépenses énergétiques. Trouver le bon indicateur de performance énergétique selon les zones d'un bâtiment et leur usage reste un défi à relever en permanence malgré les changements d’organisation, de travail, de production….

    La norme internationale ISO 50001 vise l’amélioration de la performance énergétique de toute organisation. L'ISO 50001 (Systèmes de management de l’énergie : exigences et recommandations de mise en œuvre) est similaire à l'ISO 14001 sur de nombreux aspects (documentation, audit, revue de direction, bilan de l’année écoulée et objectifs). Elle s’intègre donc très bien à l'ISO 14001 relative au système de management environnemental d'une organisation. 

    Lorsqu’une entité est certifiée ISO 14001, elle peut aller facilement et à moindre coût vers la certification ISO 50001. Étant déjà structurée pour travailler dans un système de management, il ne lui restera que 20% à 30% du chemin à parcourir pour y parvenir. Les méthodologies proposées par les deux normes sont semblables concernant la structure documentaire et l’organisation. Ce qui permet de gagner beaucoup de temps. Mais l'ISO 50001 offre un cadre structurant en matière de gestion d’énergie et va bien entendu plus loin du point de vue de l’efficacité énergétique.

    Pour faire des économies d'énergie et gagner en efficacité énergétique, la direction de l'entreprise doit être impliquée sur la question au plus haut point. Elle doit prouver son engagement dans l’amélioration permanente de son Système de management de l’énergie en définissant, et maintenant une politique énergétique, en nommant un responsable et une équipe énergie, en fournissant les ressources ad-hoc, en sensibilisant le personnel à l’importance du management de l’énergie, en considérant les performances énergétique sur du long-terme… Les collaborateurs de l’entreprise travaillant dans le bâtiment certifié doivent aussi être partie prenante du projet. Se mettre à dos les résidents est contre-productif pour l’efficacité énergétique. Il y a un compromis à trouver avec le maintien d’un bon niveau de confort.

    État des lieux et diagnostic énergétique

    Toute démarche en vue de la certification ISO 50001 doit démarrer par un état des lieux et un diagnostic énergétique : analyse des factures et comptages ponctuels. Une campagne de diagnostic doit être conduite par des experts. A ce niveau, des découvertes intéressantes peuvent apparaître. Lors du diagnostic, il peut être identifié que le système de renouvellement de l’air est surdimensionné par rapport au nombre d'occupants du bâtiment. Ce qui représente un gisement d’économie important en matière de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air, et de consommations d’électricité.

    La mesure des consommations doit être effectuée par zones homogènes et par usage d’énergie. Cependant, il ne suffit pas d’installer des compteurs. Il faut également mettre en place un plan de comptage et de supervision structuré. La norme ISO 50001 demande par ailleurs la mise sous contrôle du comptage. Suite à la phase de diagnostic énergétique, d'autres compteurs peuvent venir compléter ceux déjà installés à l’origine dans le bâtiment.

    A l’issue de ces audits et de ces campagnes de comptage, il faut définir les actions qui doivent être conduites pour atteindre les objectifs d’économie que l’on se fixe. Elles concernent trois domaines : l’efficacité thermique du bâtiment (vitrage, isolation, etc.), l’efficacité énergétique active (piloter et mesurer au mieux un bâtiment) et l’efficacité comportementale des résidents. 30% d’économie d’énergie serait accessible en agissant sur trois leviers : installation de dispositifs efficaces (10 à 15%), optimisation des usages au travers du contrôle (5 à 15%), surveillance et maintenance (2 à 8%). 

    Mais il faut être très attentifs car ces gains peuvent être rapidement perdus en cas d’arrêts non planifiés et non maîtrisés des équipements, de défaillance du contrôle et de la régulation (moteurs, chauffage) et de dérive dans le comportement et la sensibilisation des occupants. Ainsi, jusqu’à 8% d’énergie par an peuvent être perdus sans une solution d’énergie management et une maintenance des installations et jusqu’à 12% d’énergie par an sans un système GTB (Gestion technique du bâtiment). Les outils de surveillance sont essentiels. Pour atteindre les objectifs de réduction des consommations, il est indispensable de rester actifs sur le sujet et de s’améliorer en permanence.

    Performance énergétique des équipements

    A terme, il faut aussi prendre en compte la performance énergétique des équipements dans les processus achats. Cette notion devient un critère de choix auprès des fournisseurs (imprimantes, photocopieuses, outils de production). La consommation des matériels (en fonctionnement et en mode veille) doit être comparée à celle des machines à remplacer. Cependant dans certains bâtiments industriels, des équipements tels que les enceintes climatiques doivent répondre en priorité à des normes spécifiques. Le responsable énergie pourra avoir un droit de regard lors de leur choix concernant les aspects liés à leur consommation mais il ne pourra pas intervenir sur leur mode de fonctionnement.

    L’intégration des exigences énergétiques dans un processus d’achat est cependant un travail de longue haleine. Les décisions d’achat de certains équipements peuvent être prises localement alors que d’autres pour les grands groupes au niveau national, européen ou encore mondial. Il faut donc qu’à tous ces niveaux les responsables des achats soient concernés par les problématiques énergétiques.

    Les actions à mener doivent être hiérarchisées en fonction des économies d’énergie potentielles qu’elles peuvent procurer. Il faut qu’elles s’inscrivent dans une démarche structurée conduisant à un processus d’amélioration continue. Après le diagnostic et le comptage vient la phase de mise en place de solutions d’efficacité énergétique : isolation, rupture des ponts thermiques, équipements à faible consommation, correction du facteur de puissance, etc. Mais d’autres actions peuvent être menées. Il peut par exemple s'avérer que le réseau d’air comprimé délivre une pression supérieure au besoin. Dans certains locaux techniques, la lumière peut être commandée par un système d’allumage automatique. Des contacteurs peuvent être placés sur les portes qui doivent rester ouvertes quand les techniciens pénètrent dans les locaux pour y effectuer un contrôle.

    Une maintenance bien organisée

    Une gestion efficace de l’énergie passe aussi par une maintenance des installations bien organisée et pilotée par un logiciel GOMA. Un tel logiciel propose des outils de maintenance préventive, de gestion, des stocks ou des interventions. Il délivre une vision de l’ensemble des équipements du site. La GMAO orchestre les opérations. Les filtres du réseau d’air conditionné du bâtiment sont par exemple changés régulièrement car leur obstruction entraîne des surconsommations. Les moteurs d’évacuation d’air doivent également être surveillés car leur dysfonctionnement peut également engendrer des surconsommations .

    Autre outil indispensable à la maîtrise des dépenses énergétiques : une solution de gestion technique du bâtiment (GTB). En ajustant les consignes et les cycles de fonctionnement, il est possible d'optimiser quasiment au quotidien les consommations de l’éclairage et des installations de chauffage et de climatisation. La GTB autorise l’optimisation des consommations par l’automatisation et la régulation. Mais un tel outil doit être associé à une solution d’énergie management. Ensemble, ces deux systèmes constituent deux leviers de pilotage essentiels pour optimiser les consommations (efficacité énergétique active). Une solution d’énergie management fournit des données précises concernant la performance énergétique pour connaître sur une journée quand et comment l’énergie est consommée dans les diverses parties du bâtiment. Un tel système délivre donc une vision détaillée de l’évolution des consommations des équipements.

    Solution d’énergie management

    Une solution d’Energie Management propose en effet des outils d’analyse et de visualisation des puissances consommées ainsi que divers indicateurs délivrés par zone et par usage. Elle rend possible une surveillance précise et la réalisation de diagnostics. Les équipes techniques peuvent détecter des consommations résiduelles et s’assurer de leur utilité. Cela peut par exemple être le cas de blocs de signalisation qui s’autotestent et se rechargent durant la nuit ou les automates de programmation de l’éclairage qui doivent rester sous tension puisque ce sont eux qui déclenchent l’alimentation. Il est possible de déceler une consommation résiduelle importante (de ventilateurs par exemple). Grâce au comptage et aux informations fournies, le cycle de fonctionnement des ventilateurs peut notamment être optimisé sans que le confort du lieu en pâtisse alors qu’ils tournaient auparavant 24 heures sur 24. Dans le même esprit, le réglage de la climatisation et du chauffage peut s’effectuer en fonction des prévisions météo. Le tout en préservant le confort des usagers.

    Certaines zones qui demeurent éclairées inutilement la nuit peuvent être identifiées. Un système de contrôle automatique de l’éclairage peut donc être installé dans ces zones. Dans les zones de bureaux de type open space, l’extinction des lumières peut se faire à heure fixe avec la possibilité de rallumer l’éclairage manuellement dans la zone concernée.

    Toutes les actions menées dans le cadre de l’amélioration des performances énergétiques ne peuvent être efficaces que si elles s’accompagnent d’une sensibilisation des collaborateurs à ces problématiques. Des campagnes d’information et de formation ainsi que des animations doivent donc leurs être proposées. Des tableaux de bord et des analyses peuvent être mis à disposition des occupants via des pages web. Sur un grand écran peuvent être affichées les consommations énergétiques, l’objectif annuel, le niveau d’économie réalisé à ce jour...

    L'ISO 50001 en bref

    L'ISO 50001 donne les lignes directrices pour développer une gestion méthodique de l'énergie afin de privilégier la performance énergétique. A partir d’un diagnostic énergétique initial, l’organisme conforme à la norme définit ses cibles énergétiques et établit un plan de comptage de l'énergie. Un système de management respectant les exigences de cette norme permet de réaliser des économies d’énergie et de réduire les coûts à court terme, et de maintenir la performance dans le temps. Une entreprise, une collectivité ou toute autre organisation a la possibilité de faire reconnaître sa démarche par un organisme tierce partie et indépendant. Celui-ci vérifie sur place la conformité à la norme et délivre, le cas échéant, un certificat ISO 50001.

    Démarche structurée vers la certification ISO 50001

    La mise en place d'un système de management de l'énergie certifié ISO 50001 nécessite une approche méthodique et progressive. Les organisations doivent d'abord établir un diagnostic précis de leur situation énergétique actuelle avant d'entamer le processus de certification. Cette première étape permet d'identifier les axes d'amélioration prioritaires et de définir des objectifs réalistes de performance énergétique. La certification ISO 50001 s'articule parfaitement avec d'autres normes de système de management, notamment l'ISO 14001 pour l'environnement et l'ISO 9001 pour la qualité.

    Avantages concrets de la certification énergétique

    L'obtention de la certification ISO 50001 apporte des bénéfices tangibles aux organisations. Au-delà de la réduction des coûts énergétiques, elle permet d'améliorer significativement la performance environnementale en diminuant les émissions de gaz à effet de serre. Les entreprises de plus de 250 salariés peuvent notamment valoriser cette certification dans le cadre de leurs obligations réglementaires. La mise en œuvre d'un système de management de l'énergie structuré selon la norme internationale favorise une amélioration continue des pratiques énergétiques.

    Accompagnement et mise en conformité avec la norme

    Le processus de certification nécessite un accompagnement adapté par des organismes spécialisés comme l'AFNOR. La réalisation d'audits énergétiques réguliers, tous les 4 ans, permet de maintenir le niveau de performance et d'identifier de nouvelles opportunités d'amélioration. Les collaborateurs doivent être impliqués dans cette démarche à travers des formations et une sensibilisation continue aux bonnes pratiques de management de l'énergie. La certification ISO 50001 n'est pas une fin en soi mais le début d'un cycle d'amélioration continue de la performance énergétique.

    Intégration des systèmes de management

    La version 2018 de l'ISO 50001 facilite l'intégration avec d'autres systèmes de management efficaces déjà en place dans l'organisation. Les entreprises déjà certifiées ISO 14001 ou ISO 9001 peuvent s'appuyer sur leurs acquis pour mettre en œuvre la norme ISO 50001. Cette approche intégrée permet d'optimiser les ressources et de renforcer l'efficacité globale du système de management de l'énergie. Les exigences communes aux différentes normes ISO créent des synergies bénéfiques pour l'organisation.

    Perspectives d'évolution et amélioration continue

    La norme ISO 50001 s'inscrit dans une dynamique d'amélioration continue des pratiques de management de l'énergie. Les organisations certifiées doivent maintenir leurs efforts dans la durée et s'adapter aux évolutions technologiques et réglementaires. L'engagement de la direction et des collaborateurs reste crucial pour pérenniser les bonnes pratiques et atteindre les objectifs de performance énergétique fixés. La certification constitue un levier de transformation durable des organisations vers une gestion plus responsable de l'énergie.

    Rôle stratégique de l'audit énergétique

    L'audit énergétique constitue une étape fondamentale dans la démarche de certification ISO 50001. Au-delà d'une simple obligation réglementaire pour les entreprises de plus de 250 salariés, il représente un outil stratégique d'analyse et d'aide à la décision. La réalisation d'un audit énergétique approfondi permet d'identifier avec précision les gisements d'économies d'énergie et d'établir une feuille de route claire vers l'amélioration de la performance énergétique. Les organisations peuvent ainsi définir des objectifs chiffrés et mesurables, conformes aux exigences de la norme internationale ISO 50001.

    Management environnemental et synergies ISO

    La mise en place d'un système de management de l'énergie certifié ISO 50001 s'inscrit dans une démarche plus globale de management environnemental. Les similitudes entre les normes ISO 50001 et ISO 14001 permettent aux organisations de créer des synergies efficaces. Le système de management de l'environnement peut servir de socle pour développer une approche intégrée, réduisant ainsi les coûts de mise en œuvre et optimisant les ressources nécessaires. Cette complémentarité renforce l'efficacité des actions menées et facilite l'obtention de la certification ISO 50001.

    Pro-SMEN et accompagnement vers la certification

    Le programme Pro-SMEN offre un cadre structurant pour les organisations souhaitant obtenir la certification ISO 50001. Cet accompagnement permet de bénéficier de l'expertise d'AFNOR Certification et d'autres organismes spécialisés dans les systèmes de management efficaces. La mise en œuvre d'un système de management de l'énergie nécessite en effet une méthodologie éprouvée et des outils adaptés. Les pratiques de management doivent être formalisées selon les exigences de la norme ISO 50001, tout en tenant compte des spécificités de chaque organisation.

    Engagement des collaborateurs et formation continue

    La réussite d'un système de management de l'énergie certifié ISO 50001 repose largement sur l'implication des collaborateurs. Les bonnes pratiques à appliquer doivent être comprises et adoptées par l'ensemble du personnel. Des programmes de formation continue permettent de maintenir le niveau de compétence nécessaire et de sensibiliser régulièrement les équipes aux enjeux énergétiques. L'amélioration de la performance énergétique devient ainsi un objectif partagé par tous les acteurs de l'organisation.

    Perspectives de développement durable

    La norme ISO 50001 s'inscrit dans une dynamique plus large de développement durable. En réduisant leur consommation énergétique et leurs émissions de gaz à effet de serre, les organisations certifiées contribuent activement à la lutte contre le changement climatique. La mise en œuvre d'un système de management de l'énergie permet également d'anticiper les évolutions réglementaires et de renforcer la compétitivité de l'entreprise. La certification ISO 50001 devient ainsi un levier de transformation vers un modèle économique plus responsable et performant.

    Mesure et suivi de la performance

    La norme ISO 50001 exige la mise en place d'indicateurs précis pour mesurer et suivre la performance énergétique. L'organisation doit établir un système de monitoring efficace permettant d'évaluer régulièrement les progrès réalisés. Les exigences pour les organismes procédant à l'audit et à la certification imposent une rigueur méthodologique dans la collecte et l'analyse des données énergétiques. Cette approche basée sur les faits permet d'identifier rapidement les écarts et de mettre en œuvre les actions correctives nécessaires pour maintenir le niveau de performance visé.

    Innovation et technologies émergentes

    La mise en œuvre pour améliorer son management de l'énergie doit intégrer les innovations technologiques disponibles. Les grandes entreprises peuvent s'appuyer sur des solutions digitales avancées pour optimiser leur performance énergétique. La certification ISO 50001 encourage l'adoption des meilleures pratiques et technologies disponibles, tout en laissant la flexibilité nécessaire pour s'adapter aux spécificités de chaque secteur d'activité. L'amélioration continue reste au cœur de la démarche, stimulant l'innovation et l'adoption de solutions énergétiques toujours plus efficientes.

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