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      • Publié le 14 juin 2024
      • Mis à jour le 14 juin 2024
    • 7 min

    Les achats de classe C : un enjeu stratégique pour les entreprises

    achats classe c - fourniture

    Dans le monde des achats, on distingue généralement trois catégories de biens et services : les achats de classe A, les achats de classe B et les achats de classe C. Les dépenses liées à ces achats, souvent sous-estimées, peuvent finir par coûter cher à une entreprise. Pour optimiser les achats de classe C, il est essentiel de cerner les enjeux spécifiques de cette catégorie de dépenses.

    Fournitures de bureau, matériel informatique, mobilier et équipement, hygiène et sécurité ... Quel que soit son secteur d’activité, aucune entreprise ne peut faire l’impasse sur ce type d’achats. Des biens et des produits dits de « Classe C », qui concernent tous les départements d'une entreprise et dont le prix d'achat à l’unité est très souvent inférieur à 500 €. Le coût de ces achats effectués de manière récurrente, souvent en petites quantités, ne représente pas une part importante du budget global de l'entreprise. Toutefois, ils peuvent peser lourd s'ils ne font pas l'objet d'une attention particulière.

    Achats de classe C : des achats à optimiser

    Depuis quelques années, la fonction achats est devenu un axe stratégique de premier ordre. Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, préserver sa marge passe par l’accroissement des gains de productivité mais aussi par l’optimisation des achats. Une optimisation qui contribue à l'amélioration de la rentabilité et sert la compétitivité de l'entreprise.

    Les achats de classe C, connus aussi sous le nom d'achats sauvages, sont parfois appelés aussi achats non stratégiques : Cette classe d’achat qui regroupe les achats récurrents, d’un montant unitaire inférieur à 500 euros, sont la plupart du temps jugés “non critiques” pour une entreprise.

    Autrement dit, à la différence des achats de classe A ou B, comme les matières premières, les machines et les outils de production ou les services informatiques, les achats de la classe C n'auraient pas d'impact direct et majeur sur la capacité de l'entreprise à produire ses biens ou services ou à réaliser ses objectifs stratégiques : même si ces achats sont nécessaires au fonctionnement quotidien de l'entreprise, une rupture d'approvisionnement ou une augmentation de leur prix ne menacent pas l'activité principale de l'entreprise et son chiffre d’affaires.

    À y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’en dépit de leur faible valeur individuelle, les achats de classe C peuvent avoir un impact significatif sur les entreprises : cumulées, les dépenses liées aux achats de classe C peuvent finir par avoir un coût important pour une entreprise. Selon le secteur d’activité de l’organisation, ces achats peuvent représenter jusqu'à 80% du total des achats de l’entreprise. Ainsi, en optimisant la gestion de ces achats, il est possible de réaliser des économies substantielles.

    Les achats de classe C constituent la majorité des coûts indirects d’une organisation : S’ils ne totalisent en moyenne que 5% de la valeur totale des achats, ils représentent presque 60% du volume des commandes, et plus de 80% du nombre d’articles commandés.

    Achats de classe C : des enjeux spécifiques

    • Un volume important : Les achats de classe C regroupent une multitude de produits et de services, souvent de faible valeur unitaire, mais dont le volume global peut être très important. Pour une gestion optimale, il est donc crucial de disposer d’une vision de claire de la nature, de la fréquence de ces différents achats.
    • Une évolution fréquente des besoins : Les besoins en achats de classe C peuvent changer en fonction des besoins des utilisateurs, des avancées technologiques ou des tendances du marché notamment avec le développement de la RSE et du zéro papier.
    • Une gestion, un suivi et un contrôle complexe : En raison du grand nombre de fournisseurs et de la diversité des produits et/ou des services, la gestion des achats de classe C peut s’avérer complexe. Bien souvent, les fournisseurs sont dispersés géographiquement. La taille de leur organisation peut varier : selon qu’il s’agit de multinationales ou de petites entreprises locales, leurs modes de fonctionnement et leurs niveaux de service et de prix diffèrent.
    • Une gestion, un suivi et un contrôle complexe : Le grand nombre d'achats et de fournisseurs rend difficile le suivi précis des niveaux de stocks, des dépenses et des performances des achats de classe C.
    • Une standardisation difficile : La diversité des produits et services rend difficile la comparaison des offres et la négociation de prix avantageux.
    • La gestion des achats de classe C est un processus continu : Il est important de surveiller régulièrement les dépenses, d'évaluer les performances des fournisseurs et de s'adapter aux changements du marché.

    Une fois que l’entreprise a acquis une bonne visibilité sur ses achats de classe C, l’entreprise est capable de repérer les produits souvent commandés, à intervalles réguliers. Dans ce cas, l’achat de ces produits peut être traité comme s’il s’agissait d’achats de classe A ou de classe B : standardisation, prévision du volume annuel, optimisation de la chaîne logistique et optimisation du panel fournisseur pour réduire les coûts.

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    Un principe (de Pareto) et une méthode (ABC)

    Le principe de Pareto*

    1896 : Vilfredo Pareto, un sociologue italien, travaille à la réalisation d’une étude statistique sur les inégalités de revenus en Italie. Il constate alors, qu’en moyenne, 80 % des richesses du pays sont détenues par 20 % de la population. Dix ans plus tard, Pareto généralise cette observation : cette répartition inégale se retrouve dans de nombreux aspects de la vie sociale et économique : aussi bien quand il s’agit d’étudier la fréquence des crimes, la distribution des accidents ou le chiffre d’affaires d’une entreprise. Si la proportion exacte peut varier d'un cas à l'autre, le principe général dit “80/20” demeure souvent pertinent.

    Ainsi, par exemple, 80 % des recettes fiscales proviennent de 20 % des citoyens imposables ; 80 % du montant total des achats d’une entreprise est représenté par 20 % des fournisseurs.

    Imaginons une entreprise qui achète régulièrement des fournitures de bureau, classées comme des achats de Classe C. Ces fournitures comprennent des articles tels que des stylos, des agrafeuses, du papier, des cartouches d'encre ou des toners, mais aussi des enveloppes, des corbeilles à papier et des distributeurs de films d’emballage.

    En analysant les dépenses liées à ces achats sur une période donnée, on constate que :

    • 20 % des articles (environ 5 articles) représentent 80 % des dépenses totales en fournitures de bureau.
    • Les 80 % restants des articles (environ 40 articles) ne représentent que 20 % des dépenses totales.

    Les 20 % d'articles les plus coûteux (les articles "critiques") sont identifiés.

    La méthode ABC

    Dans les années 1980, le principe de Pareto va croiser les réflexions et les travaux d’un certain nombre de chercheurs d’Harvard et leur permettre de fonder les bases de la méthode ABC.

    Dans un environnement économique en pleine mutation (globalisation, informatisation, concurrence accrue), la croissance des charges indirectes, appelées frais généraux, obligent les entreprises américaines à en finir avec la comptabilité et la gestion traditionnelles des achats.

    La méthode ABC est une méthode de classification utilisée par la fonction achats pour identifier les produits ou services générant les coûts les plus élevés dans le processus d’achat d’une organisation. En analysant les données relatives aux dépenses, les entreprises peuvent identifier les éléments spécifiques et pertinents sur lesquels concentrer leurs efforts pour réaliser des économies.

    Une méthode, déclinée selon trois classes d’achat - A, B, C - qui permet de classer les dépenses d'une entreprise, selon leur importance stratégique et monétaire.


    *La loi de Pareto n'est pas une loi scientifique stricte, mais une observation statistique applicable à un grand nombre de situations. Une observation que l’on retrouve dans la vision que Pareto avait du monde : très élitiste, il considérait que les sociétés étaient gouvernées par une minorité d'individus.

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