Il est parfois utile de disposer des bons arguments pour convaincre vos collaborateurs et votre direction. Gardez en tête des idées simples : l’écoconception est meilleure pour l’entreprise, pour le client et pour l’environnement.
1. L’écoconception est indispensable dans une politique de développement durable
Sans attendre le bilan annuel de RSE (responsabilité sociétale des entreprises), la prise en compte de l’environnement doit devenir une préoccupation quotidienne. Pour limiter l'épuisement des ressources naturelles et le réchauffement climatique, certains experts évoquent une réduction par 4 d'ici 2050 et par 10 à l'horizon 2100 des impacts environnementaux des activités économiques. Autant dire que cet objectif s’annonce difficile.
L’écoconception des produits s’inscrit alors dans la politique de développement durable de l’entreprise qui offre des bénéfices multiples auprès de tous les acteurs :
- auprès des investisseurs : l’écoconception offre des perspectives de croissance du chiffre d’affaires et de baisse globale des coûts.
- auprès des consommateurs : l'écoconception devient un argument marketing largement justifié.
- auprès des salariés : c’est l’occasion de fédérer des collaborateurs autour de projets motivants et porteurs de sens. Des valeurs que les talents de l’entreprise recherchent de manière accrue. Les innovations liées à l’écoconception, les méthodes agiles et d’amélioration continue attirent les meilleurs salariés et leur permettent de monter en compétence.
- auprès des pouvoirs publics : les aides et subventions, les décisions d’implantation de site notamment peuvent être impactées pour les bons élèves.
L’écoconception des produits peut être initiée de multiples façons : profiter d’une politique publique incitative, répondre à la pression d’associations de défense de l’environnement, vouloir développer un investissement socialement responsable (ISR) ou tout simplement suivre l’engagement de dirigeants visionnaires. D’après le baromètre 2020 sur l’écoconception, la motivation personnelle du dirigeant pour initier cette démarche est primordiale (64 %).
2. L’écoconception minimise les risques
La gestion des risques est bien souvent au cœur des cauchemars des chefs d’entreprise : risques juridiques liés à une réglementation foisonnante, risques opérationnels, risques de sécurité au niveau des salariés ou des locaux, risques de “bad buzz” et d’impact négatif sur l’image de l’entreprise, risques sanitaires pour les consommateurs, etc.
La direction de l’entreprise jongle en permanence avec tous ces risques. Or, une démarche d’écoconception permet de réconcilier la réglementation avec l’innovation. Elle s’inscrit alors au cœur de la stratégie de l’entreprise.
Dans certains cas, l’écoconception obéit aux normes françaises ou européennes ; dans d’autres cas, elle les précède. L’ADEME (Agence de la transition écologique) note une croissance de l’écoconception au sein de toutes les entreprises. Ainsi, dans son baromètre 2020, 75 % des entreprises interrogées ont intégré l’écoconception dans leurs plans stratégiques. Une entreprise sur 5 applique la démarche d’écoconception de manière généralisée à l’ensemble de ses nouveaux produits. Anticiper les futures normes représente une bonne raison pour se lancer dans l’écoconception pour 40 % des structures de plus de 50 salariés.
3. L’écoconception contribue à la baisse des coûts
L’ADEME a réalisé en 2014 une première étude sur l’impact financier de l’écoconception. Il en ressort que la marge bénéficiaire des produits éco-conçus se situe, en moyenne, à 12 % au-dessus de la marge des produits conventionnels. En 2017, une nouvelle étude de l’ADEME note une baisse des coûts de production allant jusqu’à 20 % dans certains cas.
L’entreprise trouve son compte dans une approche “coût global” en augmentant la valeur ajoutée de ses produits, en diminuant les coûts de ses matières premières, de consommation d’eau et d’énergie ou encore ses coûts logistiques.
Mais ce n’est pas tout : l’écoconception permet également de payer moins de taxe sur la pollution, à laquelle sont soumises les entreprises en vertu du principe pollueur-payeur. Ce principe de la responsabilité élargie des producteurs (REP), créé dès 1975, est repris désormais à l'article L. 541-10 du Code de l’environnement.
A la différence des labels, l’écoconception repose sur une démarche d’amélioration continue. Ainsi, le niveau d’excellence environnementale atteint est sans cesse optimisé. Le concepteur éco-design apparaît comme un éternel insatisfait !
C’est le meilleur moyen d’éviter de se reposer sur ses lauriers et ses labels. En effet, le risque est alors de voir arriver sur son marché un nouvel acteur disruptif qui capte le marché grâce à une conception des produits repensée à l’aune de l’innovation et l’impact écologique.
4. L’écoconception participe à la croissance
L’étude précitée de l’ADEME affirme que l'écoconception apporte une croissance systématique du chiffre d’affaires, de 7 % à 18 % en moyenne. Pour une des entreprises étudiées, le chiffre d’affaires est même multiplié par 5 ! Quelle entreprise n’en rêve pas ?
La sensibilisation croissante des consommateurs aux problématiques de l’environnement est indéniable. Or, le client est roi ! Toute entreprise doit donc répondre à ses attentes, quelles qu’elles soient.
L’écoconception permet ainsi à l'entreprise d’augmenter la valeur ajoutée de ses produits, ses marges et de s’ouvrir à de nouveaux marchés. L’amélioration constante des processus et le développement de ses capacités d’innovation constituent les fondements d’une stratégie d’entreprise positive et gagnante sur tous les tableaux.
Sur tous les marchés concurrentiels, l’éco-innovation devient un critère différenciant : voiture verte, bâtiments HQE (Haute qualité environnementale), etc. Ainsi, l’entreprise devient plus compétitive et sa démarche créative est un levier de valeur.