Réaliser un cycle de vie nécessite une méthodologie précise, car le champ de l'étude est vaste. Il existe ainsi de nombreux cabinets, experts et consultants dont c'est le métier, et qui accompagnent les entreprises dans ce processus en 4 phases.
Phase 1 : définir les objectifs et les champs d’études
Cette première étape consiste à choisir l’unité fonctionnelle, les objectifs et la précision de l’étude, ainsi que le périmètre du système étudié et la formulation de l'hypothèse générale de l’étude. La question de fond est de savoir pourquoi vous souhaitez réaliser cette analyse. Pour comparer deux produits entre eux ? Pour écoconcevoir un nouveau produit ? Pour produire une déclaration environnementale ? La définition des objectifs et des champs d'études permet de cadrer le travail et les limites de l'étude afin de spécifier ce qui en est compris et exclu.
Phase 2 : réaliser l'inventaire du cycle de vie (ICV)
Le but de cette étape est de quantifier les flux entrants et sortants nécessaires au processus de fabrication. C'est, par exemple, le cas pour les matériaux, l’énergie nécessaire au fonctionnement du produit/service considéré, ses consommables, son traitement en fin de vie et le transport. Ce travail dépend grandement de votre capacité à disposer des données pertinentes et à pouvoir les traiter efficacement. Ainsi, une ACV simplifiée demandera moins de détails qu’une ACV complète, mais limitera aussi les enseignements et les bonnes pratiques que l'on peut en tirer.
Chaque flux entrant ou sortant doit être relié à une étape du cycle de vie du produit. De manière très schématique, il est possible de faire ce travail avec un simple tableur comme Excel ou Google Sheets, mais un logiciel métier viendra vous simplifier la tâche. La plupart des logiciels d'analyse du cycle de vie reposent sur l'exploitation de base de données spécifiques à l'écoconception et à l'économie circulaire et utilisent des bases de données générales et spécialisées.
Phase 3 : procéder à l'évaluation
Une fois les données collectées, triées et analysées, il est temps de passer à la phase de calcul des impacts environnementaux. Ce calcul s’effectue grâce à des méthodes de calcul définies en fonction du type de produit et service et peut également se réaliser au sein d'un logiciel spécialisé. Il existe plusieurs méthodes pour réaliser une telle évaluation.
- Méthodes orientées problèmes : elles vont s'attacher à catégoriser les impacts de premier ordre et sont également connues sous le nom de méthode « mid-point ». Elles rendent compte de consommations ou d’émissions de substances problématiques ramenées à une unité commune.
- Méthodes orientées dommages : elles regroupent les impacts en fonction des résultats, aussi loin que possible dans la chaîne de cause à effet. C'est pour cela que ces méthodes sont également qualifiées de « end-point ». Elles rendent compte des dégâts finaux causés par les consommations ou émissions de substances.
Un logiciel ACV peut être gratuit ou payant selon les formules. Le prix dépend souvent des fonctionnalités du logiciel, du soin apporté à son ergonomie, mais aussi, et c'est le plus important, des bases de données utilisées. Exemples :
- GaBi : il intègre une base de données facilement accessible et constamment mise à jour qui détaille l'impact environnemental, l'énergie et les coûts engendrés par chaque élément composant un produit manufacturé.
- OpenLCA : logiciel gratuit et open source, il offre l'une des plus grandes collections de bases de données dont certaines sont payantes. Il est très populaire dans le monde de la recherche, chez les cabinets de consultants et dans le monde industriel.
- Ecodesign Studio : contrairement aux autres logiciels, cette solution est accessible directement via internet. C'est un outil ergonomique qui rend son utilisation simple, ce qui diminue le temps d’apprentissage par utilisateur.
Phase 4 : interpréter les résultats
Cette dernière étape permet d’aboutir à une conclusion pour prendre les bonnes décisions selon les objectifs définis initialement dans la première étape de l’étude. Le but est ensuite d'intégrer une démarche itérative pour revisiter le processus complet afin de l'améliorer en continu. Elle permet ainsi d’orienter des actions d’écoconception directement sur des points critiques, comme le remplacement d'une matière première en particulier qui pourrait être responsable des principaux impacts environnementaux du cycle de vie. Ici, on se rapproche du principe de Pareto pour se concentrer sur les 20% du produit qui sont responsables de 80% des impacts environnementaux.