Connectez-vous / Enregistrez-vous pour accéder aux avantages de votre compte
Récemment recherché
      • Publié le 4 oct. 2024
      • Mis à jour le 4 oct. 2024
    • 8 min

    Agro-alimentaire : quelles bonnes pratiques pour prévenir les risques de chutes et de glissades ?

    Eviter les chutes dans le secteur agroalimentaire

    Travail au froid, au chaud, dans des ambiances humides, manutentions manuelles répétitives, port de charges, postures contraignantes, utilisation d’outils tranchants, présence de liquides, d’huiles, de graisses, de microorganismes pathogènes… Tous les jours, les employés de l’industrie agroalimentaire sont exposés à des conditions de travail à risque, risques professionnels souvent croisés. Parmi eux, le risque de glissades, de trébuchements et de chutes, aux conséquences parfois dramatiques.

    Quelles sont les bonnes pratiques à adopter pour prévenir ce type d’accident du travail ?

    L’industrie de l’agroalimentaire est l’un des secteurs industriels disposant d’un taux d’accidents du travail le plus élevé. Selon l’Assurance Maladie, cette filière a enregistré, en 2021, près de 19 220 accidents du travail avec arrêt de travail (AT), soit un indice de fréquence de 37 accidents pour 1000 salariés.

    À l’origine de ces accidents, les chutes de plain-pied représentent la première cause, suivies par les coupures. Fractures, entorses, contusions, traumatismes crâniens... Les conséquences de ces chutes, souvent perçues comme bégnines, peuvent, dans certains cas, entraîner des lésions graves menant à des incapacités permanentes, voire des décès.

    La prévention des chutes en milieu agroalimentaire est donc un enjeu de santé publique et de sécurité au travail.

    En mettant en œuvre des mesures simples et efficaces, il est possible de réduire considérablement les risques d'accidents et d'améliorer les conditions de travail des employés.

    Pourquoi les chutes de plain-pied sont-elles fréquentes dans l'industrie agroalimentaire ?

    Les risques de glissades et de chutes de plain-pied ? Un classique, hélas, dans l’industrie agroalimentaire, en lien avec les étapes de la transformation des produits bruts puis de la conservation des aliments et de leur distribution.

    • Risques liés à des environnements glissants : La dispersion de matières premières en vrac - céréales, farines, poudres – la manipulation d'aliments et la projection de déchets alimentaires, d’épluchures, d’huiles ou de liquides peuvent rendre les surfaces glissantes, et notamment les sols.

    À savoir : Alors que la manipulation de liquides constitue « le fonds de commerce » du secteur de la fabrication de boissons, cette filière est la moins accidentogène de l’industrie agroalimentaire : les tâches effectuées sont davantage automatisées que dans des secteurs comme l'abattage ou la transformation des fruits et légumes. Les risques de chutes, de coupures, ou de blessures liées à la manipulation de charges lourdes sont donc moindres.

    • Risques liés à des revêtements de sol dégradés : Le passage fréquent des chariots élévateurs, l'utilisation de produits chimiques ou simplement l'usure peuvent abîmer les sols. Des dégradations à l’origine d’irrégularités susceptibles d’entraîner des risques de trébuchement et de chute.
    • Risques liés aux obstacles sur les voies de circulation : Les palettes de matières premières, de produits finis ou d'emballages sont omniprésentes dans les entrepôts et les ateliers de l’industrie agro-alimentaire. Leur déplacement et leur stockage peuvent encombrer certaines zones, encombrement qui comporte des risques de trébuchement.
    • Risques liés à la manutention de charges lourdes : Matières premières - sacs de farine, de sucre, de café… - produits finis - caisses de conserves, palettes de bouteilles… – emballages - rouleaux de film plastique, cartons... Dans l’industrie agroalimentaire, la manutention et le déplacement de charges, aux formes et aux poids variés, peut entraîner des chutes liées à une perte d'équilibre.

    Attention : Certaines chutes peuvent entraîner des conséquences dramatiques, notamment dans le cas où la charge tombe sur le travailleur.

    Les facteurs aggravants propres à l’industrie agroalimentaire

    Plusieurs facteurs spécifiques à l'industrie agroalimentaire peuvent augmenter les risques liés aux déplacements et `à la manutention de charges.

    • Les températures extrêmes, qui rendent la manutention plus difficile et plus dangereuse. C’est le cas pour les employés travaillant :

    Dans les cuisines industrielles, les boulangeries, les chocolateries ou les conserveries sont exposés à des températures élevées, pouvant excéder parfois les 40 °C.

    Dans les chambres froides, les entrepôts frigorifiques ou les usines de surgelés sont exposés au froid, pouvant atteindre des températures inférieures à 0°C.

    • Les rythmes de travail : La recherche constante d'optimisation (le lean) peut conduire à une intensification du travail, avec des cadences de production accrues, des polyvalences poussées et une réduction des temps de pause. Des conditions de travail génératrices de stress et /ou de fatigue, augmentant les risques de commettre des faux-pas ou des manipulations hasardeuses à l’origine de glissades et de chutes.

    Prévenir les chutes de plain-pied : des mesures incontournables

    Pour prévenir les chutes dans les usines agroalimentaires, les employeurs doivent mettre en œuvre les mesures appropriées.

    Ce que dit la loi : La directive 89/391/CEE encadre les mesures visant à optimiser la sécurité et la santé des travailleurs. C’est elle qui fixe les principes généraux de prévention des risques professionnels et les obligations des employeurs.

    Réaliser une analyse des risques

    Une recension et une analyse approfondies des risques présents au sein votre entreprise permet, entre autres de :

    • Identifier les zones à risques de glissades, de trébuchements et de chutes.
    • Mettre en place les mesures correctives nécessaires

    Aménager des conditions de travail optimales

    • Eliminer les obstacles sur les passages et baliser la circulation au sein de l’usine : En plus de stocker ce qui peut l’être, on utilise des bandes de couleur ou des panneaux de signalisation pour délimiter les zones de passage et attirer l'attention sur les obstacles et les dangers (zones glissantes, hauteur libre limitée…) ; Pour éviter les risques de trébuchement, on fixe les câbles au sol ou au mur et on protège les câbles fragiles avec des gaines ou des passerelles. Pour éviter le risque de glissades, on dispose des tapis antidérapants sur les surfaces de marche et de travail ; des profilés métalliques ou en plastique peuvent être fixés sur les marches d'escaliers ou sur les zones à risque ; on peut aussi appliquer des peintures ou des résines antidérapantes sur les sols, les escaliers et les rampes.

    Assurez-vous que l'éclairage est suffisant pour permettre une bonne visibilité : les ampoules défectueuses doivent être remplacées sur-le champ.

    • Nettoyer régulièrement les sols

    Il arrive que les obligations réglementaires en matière d’hygiène entrent en contradiction avec les injonctions relatives à la santé et la sécurité au travail, tension qui ne facilite pas toujours la tâche des entreprises.

    Prenons un exemple : D’un côté, la prévention des chutes exige un revêtement rugueux, tandis que les considérations visant à empêcher la prolifération des bactéries et moisissures plaident pour une surface la plus lisse possible. Quelle solution adopter ? Il faut trouver un compromis entre l’adhérence du sol et sa capacité à être aisément nettoyé. Pour concilier la prévention des glissades et des chutes avec la nécessité de maintenir un environnement propre et sain, on optera pour les revêtements antidérapants à porosité contrôlée, à texture fine, en époxy ou en résine polyuréthane.

    • Mettre en place des systèmes de drainage : caniveaux, siphons industriels, bacs de rétention permettent d'évacuer les liquides, les déchets et les contaminants. Ils possèdent de nombreux avantages : en limitant les risques de glissades et de chutes, un drainage efficace permet de lutter contre le risque de prolifération bactérienne et de contamination croisée.
    • Fournir à ses employés les équipements de protection individuelle adaptés
      • Des chaussures de sécurité antidérapantes.
      • Des casques de sécurité dans les zones à risques de sécurité, notamment dans les zones où l’on s’occupe de la manipulation des charges.

    Sensibiliser ses équipes

    Sensibiliser les travailleurs est un processus interactif et dynamique, qui visant à entraîner des changements de comportements.

    Souvent négligée, la phase d’information, qui consiste à fournir des données objectives et factuelles, constitue pourtant l’une des premières étapes concrètes de cette conduite du changement.

    Cette sensibilisation repose sur

    • Une information sur les risques de chutes : information initiale, applications mobiles, rappel régulier des bonnes pratiques, campagnes d’affichage, témoignages et retours d’expérience, jeux de rôle et simulations immersives en réalité virtuelle…
    • Une formation aux gestes et postures de travail sécuritaires à adopter en cas de chute.
    • Une information sur les équipements de protection individuelle et une formation concernant leur utilisation.

    Produits associés

    Pour aller plus loin

    1 / 3