Premier secours : les gestes qui sauvent

Les secteurs les plus touchés par les accidents de travail ? Le BTP, l'industrie et les transports. Les chutes de hauteur, les accidents de manutention et les accidents de la route sont les accidents les plus fréquents.

Apprendre les gestes de premiers secours peut s’avérer vital, en cas de :

• étouffement
• brûlure
• saignement
• traumatisme
• malaise
• perte de connaissance
• arrêt cardiaque

Ces formations font partie du Programme Annuel de Prévention des Risques Professionnels présenté par l’employeur (PAPRIPACT).

Parmi les formations obligatoires imposées à l’employeur par Code du travail (Article L4121-1), on trouve :

La formation Premiers Secours Civiques (PSC1)

La PSC1 permet d’acquérir les compétences nécessaires pour :

• Assurer sa propre sécurité, celle de la victime et transmettre les informations au service de secours
• Réagir face à une hémorragie externe et installer la victime dans une position d’attente adaptée
• Réagir face à une victime en arrêt cardiaque et utiliser un défibrillateur automatisé externe.

A noter : Depuis le 22 janvier 2023, tous les salariés qui ont choisi un départ volontaire à la retraite doivent bénéficier d'une sensibilisation aux gestes de premiers secours.

• En présentiel
• Sous forme d'ateliers
• D'une durée de deux heures
• Pas plus de 15 personnes par session

Le sauveteur secouriste du travail (SST)

Le SST est une formation complémentaire à la PSC1

• Au sein de son entreprise, le SST est en mesure d’accompagner, de conseiller les autres acteurs de la prévention. Déjà formé pour délivrer les gestes de premiers secours, il s’emploie aussi à réduire ou à supprimer les risques et les dangers présents au sein de l’entreprise.
• A l’issue de la formation de SST, et d’une évaluation continue favorable de la part du formateur/formatrice, un certificat SST lui est délivré. Ce certificat est valable 24 mois.

Selon l’INRS, il est recommandé de disposer au sein de son entreprise d’un effectif de 10 à 15 % de salariés SST (Sauveteurs Secouristes du Travail)

Dans les faits, seuls 20% des Français sont formés aux gestes de premiers secours, alors qu’ils sont 80% au Danemark, en Allemagne, en Autriche et en Norvège (Source : ministère de la Santé, 2020)

Dans les secteurs où les risques d’accidents sont élevés – le BTP construction, l’industrie, les transports - le Code du travail impose la présence d’au moins un salarié formé au sauvetage secourisme du travail (SST)

• Dans les ateliers où sont effectués des travaux dangereux et
• Sur les chantiers de + de 20 personnes pendant + de 15 jours où se réalisent des travaux dangereux.

En cas d’absence de SST dans les entreprises qui ne sont pas concernées par des travaux dangereux, il est tout de même nécessaire de désigner un salarié chargé de délivrer les premiers secours et d’alerter en cas d’accident.

Être équipé du matériel de premiers secours adéquat

Chaque entreprise se doit de disposer d’un ensemble de matériel nécessaire à la prise en charge des urgences médicales sérieuses/le matériel de premiers secours :

• Trousse de secours
• Brancards
• Défibrillateurs
• Douches oculaires
• Laveurs d’yeux

A noter :

• Le matériel doit être choisi en fonction des risques encourus au sein de l’entreprise. Une règle qui vaut pour la composition de la trousse de secours ou de l’armoire à pharmacie mais aussi pour la mise à disposition d’un défibrillateur automatique externe (DAE).

Par exemple, en cas de risques de projection dans les yeux, l’entreprise doit obligatoirement disposer de douches oculaires et de laveurs d’yeux

• Le matériel de premier secours doit être facilement accessible
• A partir de 200 employé-e-s dans les établissements industriels et de 500 employé-é-s dans les autres établissements, un local de soins destiné aux premiers secours est obligatoire.

Dans tous les cas, le matériel de premiers secours mis à disposition ne constitue qu’une aide et ne doit pas remplacer l’appel aux services de secours d’urgence.

Rédiger un protocole d’urgence

Quelle que soit la taille de l’entreprise, l’employeur doit s’assurer de la rédaction d’un protocole d’urgence.

Ce document doit être mis à la portée du personnel pour lui permettre de prendre les mesures nécessaires en cas d’accident.

Ce protocole d’urgence doit contenir :

• Un rappel des conduites à tenir en cas d’urgence et d’accident
• Le numéro des services de secours
• Les noms et lieux de travail des SST dans l’entreprise
• L’emplacement des équipements de secours.

C’est le protocole à suivre attendant de secours spécialisés. Les employé-e-s de l’entreprise doivent être régulièrement sensibilisés aux consignes de sécurité de ce protocole.

Ils s’organisent autour du triptyque Protéger / Alerter / Secourir :

1. PROTÉGER

Pour éviter l’aggravation d’un accident, il faut :

• Se protéger
• Protéger la victime
• Protéger les lieux et les alentours

Les bons gestes

• Signaler l’accident par une balise ou un triangle
• Se placer en lieu sûr
• Dans certains cas (accident survenu sur la voirie ou sur un chantier), se protéger en portant un gilet réfléchissant.

2. ALERTER

La personne qui donne l’alerte est le premier maillon de la chaîne de secours.

Cette personne peut-être :

• La victime elle-même
• Le plus souvent, le/la témoin de l’accident

Les bons gestes  

• Prévenir ou faire prévenir l’ACMO (Agent Chargé de la Mise en Œuvre des règles d'Hygiène et de Sécurité au Travail) ou le SST
• Téléphoner ou de faire téléphoner aux secours

Par téléphone, plusieurs numéros gratuits, et accessibles hors connexion :

• Le 15 : le SAMU, pour les urgences médicales.
• Le 17 : la POLICE ou la GENDARMERIE pour les problèmes de sécurité.
• Le 18 : les POMPIERS en cas d’incendie ou d’accident de la route.

Les bons mots

A indiquer clairement :

• Le nom de celui ou celle qui passe l’appel, le nom de la victime, les coordonnées téléphoniques, le lieu de l’appel
• La nature de l’accident : malaise, brûlure, chute, glissade, choc à la tête, accident de la circulation etc.
• La localisation précise de l’accident

A savoir : Quand une borne d’appel d’urgence est située proche du lieu de l’accident, il faut l’utiliser en priorité : les secours peuvent ainsi situer précisément le lieu de l’accident.

• Le nombre de personnes concernées par l’accident
• La description de l’état de la ou des victime(s)
• Les premières mesures prises et les gestes effectués.

Ne jamais raccrocher le premier / la première, sous peine de manquer des instructions essentielles

3. SECOURIR

En attendant l’arrivée des secours, les gestes de premiers secours doivent être pratiqués

Quelques principes simples sont à connaître :

Les bons gestes

• Mettre la victime en position latérale de sécurité (sur le côté), si elle est inconsciente
• Si la victime saigne abondamment, comprimer la plaie
• Parler à la victime, la réconforter

A savoir : en cas de sensation de froid, qui peut être déclenchée par l’état de choc, couvrir la victime

Ne jamais déplacer une victime, sauf en cas de déclenchement d’incendie

Ne jamais donner ni à boire ni à manger à un blessé (pour éviter les risques d’étouffement mais aussi pour permettre dans les plus brefs délais une opération qui nécessiterait d´être a jeun)

Toujours suivre les consignes données par le service de secours