Les bonnes pratiques à adopter
En matière de chauffage, il est primordial de choisir les bons équipements et d’adopter les bons réflexes appelés écogestes. Il convient de le préciser, l’un des plus importants postes de consommation énergétique dans une entreprise est le chauffage. Les spécialistes estiment que près de la moitié de l’énergie consommée est destinée au chauffage des locaux. L’utilisation des thermostats et des robinets thermostatiques est indispensable pour la régulation de la température de l’eau ou de l’air ambiant.
Par ailleurs, si vous devez vous absenter toute la journée, il est conseillé de régler le thermostat à une température ambiante de 16°C pendant toute la durée de votre absence. Les chauffages d’appoint sont à proscrire quand ils sont de type mobile. Les radiateurs doivent être régulièrement dépoussiérés et les bouches d’aération dégagées. En outre, des consignes doivent être transmises aux collaborateurs pour qu’ils puissent adapter la température des bureaux à celle de l’extérieur si le système de chauffage ne le permet pas.
Quelle est la bonne température pour travailler ?
La température du corps humain est à 37° C. Une variation trop importante de cette température peut porter atteinte à la santé mais aussi aux performances, avec pour conséquence immédiate, une augmentation des risques d’accident. Il est donc essentiel d’atteindre un confort thermique en toutes saisons.
C’est d’ailleurs une des obligations à la charge de tout employeur, au titre de la sécurité et de la santé du travail. En effet, l’article R 4223-13 du Code du Travail dispose que “les locaux fermés affectés au travail sont chauffés pendant la saison froide. Le chauffage fonctionne de manière à maintenir une température convenable et à ne donner lieu à aucune émanation délétère.” Mais qu’est-ce qu’une température convenable ? Aucune précision ne vient éclairer cette notion. Les tribunaux ont à plusieurs reprises dû se prononcer sur la température des locaux. Par exemple, une température minimale de 18°C pour une officine est jugée nécessaire pour travailler à la préparation des médicaments. La destination des locaux est importante : ainsi, des vestiaires doivent être chauffés suffisamment pour permettre de s’habiller et se déshabiller.
Les normes françaises et internationales viennent préciser la température idéale au travail.
La norme X35-203 (mars 2006) conseille de maintenir une température ambiante comprise entre 19 et 25°C selon la saison, l’humidité relative de l’air et le type de travaux effectués dans les locaux. Plus précisément :
- Dans les bureaux à 20 à 22 °C,
- Dans les ateliers avec faible activité physique à 16 à 18 °C,
- Dans les ateliers avec forte activité physique à 14 à 16 °C.
L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) reprend ces chiffres.
Des normes relatives à l’ergonomie des ambiances thermiques exploitent différentes méthodes d’appréciation :
- La norme ISO 7730:2005 détermine le confort thermique par le calcul des indices PMV (vote moyen prédit) et PPD (pourcentage prédit d’insatisfaits) et des critères de confort local. Elle devrait être remplacée prochainement par la nouvelle norme ISO/DIS 7730, encore à l’étude.
- La norme ISO 7243:2017 calcule l’effet de la chaleur sur une personne pendant son exposition totale au cours d'une journée de travail (jusqu'à 8 heures). Elle est basée sur l’indice WBGT (Wet Bulb Globe Thermometer).
Attention, les normes peinent à rendre compte de la diversité des personnes face au froid. Quand certains collègues ont toujours froid, d’autres s’habillent très légèrement toute l’année. Le ressenti de chacun dépend également de l’activité exercée et du métabolisme. L’âge, le poids (masse musculaire), le sexe (les hormones mâles inhibent plus la sensation de froid dans le cerveau) modifient également la perception du froid.
C’est la raison pour laquelle, idéalement, il faut un chauffage par pièce avec une commande manuelle de marche / arrêt. Ainsi, chacun peut régler sa température idéale pour travailler.
Comment assurer une bonne aération ?
La pandémie de Covid-19 a rappelé à chacun d’entre nous les règles d’hygiène et notamment l’importance de l’aération. Bien avant la crise sanitaire, des normes d’aération existaient déjà. L’article R 4222-6 du Code du Travail prévoit un débit d’air neuf par personne de :
- 25 m3 / heure dans les bureaux et locaux sans travail physique,
- 30 m3 / heure dans les locaux de restauration, de vente ou de réunion,
- 45 m3 / heure dans les ateliers et locaux avec travail physique léger,
- 60 m3 / heure dans les autres ateliers et locaux.
Le ministère des Solidarités et de la Santé recommande une aération régulière par ouverture en grand des fenêtres ou portes donnant vers l’extérieur au minimum pendant 10 minutes trois fois par jour. En complément, une aération pendant et après les opérations de nettoyage et / ou de désinfection est conseillée.
La climatisation des lieux fermés favorise la transmission des virus hivernaux. Les systèmes de climatisation doivent donc faire l’objet d’une maintenance régulière. Il existe des systèmes d’échangeur de chaleur qui réchauffent l’air extérieur avec l’air intérieur sans mélanger les flux pour garantir un renouvellement d’air et une chaleur constante. Ces appareils à double flux doivent également être correctement maintenus.
Aérer en hiver permet également de faire baisser le taux d’humidité. L’humidité de l’air relative doit être comprise entre 40 et 70 %.
Notre conseil : installez des plantes vertes dans votre bureau permet d’équilibrer l’humidité de l’air, en plus d’apporter un aspect reposant.
Enfin, le dernier avantage offert par un renouvellement régulier de l’air ambiant est de dépolluer. En effet, au-delà des virus, renouveler l’air est essentiel pour la santé des travailleurs. Dans les bureaux et les locaux professionnels, comme dans les logements, l’air est 5 à 7 fois plus pollué que l’air extérieur, selon l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur.
La qualité de l’air est intimement liée aux systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, qui relèvent de l’employeur : choix initial des équipements, maintenance en bon état de fonctionnement, d’étanchéité, de nettoyage des filtres, etc. En tant que salarié, vous pouvez faire appel au CSE (Comité social et économique), institué dans toute entreprise de plus de 11 salariés. Il bénéficie d’un droit d’alerte pour toute question relative à la santé publique. Depuis le 1er janvier 2020, il remplace l’ancien CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) dans les entreprises de plus de 50 salariés.