Miser sur l’ensemble des forces vives et des investissements d’un atelier uniquement à travers la production, tout en laissant de côté la maintenance, est une erreur ; on sait aujourd’hui que production et maintenance doivent faire partie d’une stratégie commune. Il en de même pour la lubrification : la négliger (en optant pour des produits à bas coûts, ne pas former à leur utilisation ou ne pas sensibiliser les opérateurs aux risques pour la peau par exemple) engendre de nombreux problèmes : mauvais glissements des organes mécaniques et donc perte de rendement des moteurs, émanations de produits toxiques (et donc dangers pour les techniciens, tout comme l’absence d’équipement de protection individuelle – EPI), pannes et casses donc arrêts de production. Qu’il s’agisse des huiles de graissage pour la maintenance préventive et systématique, ou des huiles de coupe pour les opérations d’usinage, le bon choix d’un et des lubrifiants, avec si possible un accompagnement technique du fournisseur d’huile, est primordial.
Mais il est également question d’économies d’énergie. Certes, cet aspect n’est qu’indirectement concerné par la lubrification. Néanmoins, force est de constater que si le graissage, pour diverses raisons propres à chaque entreprise (manque de temps et priorité à la production, absence de sensibilisation ou de connaissances dans ce domaine, idées reçues encore persistantes…), ne figure toujours pas dans la stratégie de production et de maintenance, ses atouts peuvent convaincre si l’on s’engage dans une démarche de performance énergétique.
Mais en quoi précisément la lubrification et le graissage des éléments d’une machine ou d’une ligne de production peuvent-ils réduire la consommation d’énergie ? La lubrification permet d’éviter les frottements, les blocages ainsi que les dommages et les redémarrages successifs de la ligne de fabrication ; graisser de façon systématique lors d’une intervention de maintenance préventive ne nécessite qu’une seule interruption contre plusieurs en cas de pannes successives. Surtout, cet intervalle de maintenance – et donc arrêt de production – est quantifié (en termes de coût et durée) et maîtrisé. Du point de vue des économies d’énergie aussi, le graissage permet, avec un glissement optimal des éléments mécaniques tels que les roulements ou sur un motoréducteur, d’éviter au moteur de compenser la perte de rendement en augmentant naturellement sa puissance et donc en consommant davantage (sans même que l’on s’en rende compte… du moins avant de recevoir la facture d’énergie).