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    Comment contrôler l'environnement de travail en entreprise ?
     
      • Publié le 13 avr. 2023
      • Mis à jour le 29 août 2023
    • 10 min

    Comment contrôler l'environnement de travail en entreprise ?

    environnement de travail

    Article publié le 03/04/203

    En entreprise, cela fait longtemps que le bien-être est devenu une préoccupation centrale pour assurer la santé et la sécurité du salarié d’une part, et pour qu’il travaille de façon plus efficace (concentration, motivation, moins d’absentéisme…) d’autre part. Mais comment s’y prendre ? D’abord en contrôlant l’environnement de travail sous toutes ses formes (qualité de l’air, température, humidité, nuisances sonores…), ensuite en mettant en place différentes actions.

    En France, les conditions de travail en entreprise sont encadrées par le Code du travail, définissant les règles et les obligations relatives à la santé et à la sécurité des travailleurs. Selon la législation, l'employeur doit veiller à la santé et à la sécurité de ses travailleurs en mettant en place des actions de prévention, d'information et de formation. Il doit également évaluer les risques professionnels sur chaque poste de travail, lesquels sont consignés dans un document. Notons au passage que lorsqu'une situation de travail présente un danger grave et imminent – soit un événement pouvant produire, dans un délai brusque ou rapproché, une maladie ou un accident grave ou mortel –, le salarié doit aussitôt alerter son employeur. Il peut également quitter son poste de travail ou refuser de s'y installer sans l'accord de l'employeur. C'est ce que l'on appelle le droit de retrait.

    Au-delà de cette situation extrême, notons que ce principe engage l’employeur, civilement et pénalement. Cela en dit long sur l’importance de l’environnement et de la qualité de vie au travail (QVT)… D’autant qu’en période de tensions fortes en matière de recrutement, l’image de l’entreprise peut considérablement être altérée par une mauvaise réputation en la matière. La QVT revêt plusieurs champs d’action, détaillés par l’Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) : le management participatif, les relations au travail, le contenu et l'organisation du travail, l'égalité professionnelle, les compétences et les parcours, sans oublier la santé et les conditions de travail. Une entreprise qui soigne sa QVT soigne aussi son image auprès des futurs salariés.

    Qu’entend-t-on par environnement de travail ?

    Les entreprises ont pour obligation de se conformer aux lois en vigueur et ont la responsabilité de fournir des conditions de travail sûres et saines pour leurs employés. D’ailleurs, le confort des employés demeure un facteur important pour assurer leur santé et leur bien-être sur le lieu de travail ; d’où la priorité pour les employeurs de créer un environnement de travail confortable maintenant la concentration, réduire la fatigue et ainsi favoriser la productivité, la créativité et le moral.

    Plusieurs facteurs entrent en jeu dans l'évaluation de la qualité de l'environnement physique de travail, comme l'ergonomie des bureaux, les aménagements et la décoration, la propreté, les équipements, l'espace, la température, l'éclairage, la ventilation, l'acoustique, l'hygrométrie, la qualité de l'air… autant d’éléments qui rendront les salariés plus efficaces et productifs.

    En matière d’éclairage, l’employeur doit, depuis déjà une quarantaine d’années, garantir une lumière suffisante (entre 200 lux pour un travail en bureau et 600 lux pour de la mécanique de précision voire 800 lux pour une activité en laboratoire) pour permettre de travailler confortablement sans fatigue oculaire, mais également la circulation en toute sécurité (zone de passage, escalier, magasin, parking etc.). Premier principe, l’éclairage naturel est privilégié au maximum dans les locaux de l’entreprise. Le Code du Travail impose également de trouver des solutions lorsque l’éclairage naturel n’est pas suffisant, le tout en fonction des besoins des salariés avec des sources de lumière ajustables et personnalisables – selon la nature et l’environnement de travail – ainsi que de mesurer et d’éliminer l’effet stroboscopique. Le recours à une lumière plus bleue peut réduire la fatigue oculaire tandis qu’un éclairage plus chaud peut aider à décontracter l'atmosphère lors des réunions.

    Lorsqu’il s’avère impossible d’installer des sources de lumière naturelle avec des fenêtres ou des murs en verre, des systèmes peuvent être installés afin de mesurer et éviter l'éblouissement (source de fatigue visuelle, de maux de tête et de stress pour les yeux), comme des sources de lumière indirectes ou des écrans de protection. Il est également préférable d’opter pour une lumière blanche et froide comme l'éclairage LED qui aura tendance à simuler la lumière naturelle du jour. À l’inverse, les lumières chaudes peuvent favoriser la relaxation des salariés et s’imposer dans des lieux de pause et de détente.

    Mettre la température à niveau pour le confort de tous

    Autre facteur crucial : le maintien d'une température correcte sur le lieu de travail. Celle-ci doit être ni trop chaude ni trop froide si l’on veut garantir le confort des salariés. La température idéale d'une pièce se situe entre 19°C et 23°C. Notons cependant que depuis l’hiver 2022-2023, la température maximale officiellement autorisée dans les bureaux et les locaux d’entreprise ne doit pas excéder 19°C pour des raisons de sobriété énergétique. De son côté, la norme relative au confort thermique (NF X35-203/ISO 7730) définit des seuils d’alerte plus bas avec 16 à 18°C dans les ateliers pour une activité physique moyenne, 14 à 16°C si cette activité physique est soutenue. 

    À l’inverse, selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), la chaleur peut présenter un risque réel au-delà de 30°C pour un salarié sédentaire et 28°C pour une activité physique… 33°C étant la température – considérée comme dangereuse – à ne pas dépasser. Outre une perte importante de productivité, une température excessive peut en effet provoquer des maux de tête, de la fatigue, des malaises voire des vertiges (présentant des dangers en zones industrielles par exemple) mais aussi de la déshydratation voire des crampes ou de la tachycardie… Pour maintenir une température ambiante stable et appréciable, des solutions de mesure à base d’objets connectés (IoT) peuvent être installées, comme des capteurs de température, des détecteurs permettant d’alerter si une porte ou une fenêtre est restée ouverte, le tout relié à un système d’alerte.

    Mais lorsque l’on parle de température, on parle aussi d’air ambiant, spécifiquement l’hiver quand le chauffage se met en route, et l’été où de plus en plus d’entreprises ont recours à la climatisation. Dans les deux cas, mais aussi en temps normal, le renouvellement de l’air doit être assuré. Aussi, la réglementation impose, dans la mesure du possible, de maintenir au minimum le volume d’air et générer un niveau minimal de « parties par million » (une unité de mesure servant à calculer le taux de pollution dans l'air), autour de 800 ppm à l’aide d’une bonne ventilation. Outre l’utilisation de produits d’entretien moins nocifs et l'introduction de plantes (pouvant réduire les pollutions tout en rejetant de l’oxygène frais), assurer une bonne qualité de l'air passe par un renouvellement régulier de l'air afin d’éviter l'accumulation de polluants et de contaminants. Une mauvaise qualité de l'air peut en effet entraîner divers problèmes de santé, tels que des maux de tête, de la fatigue et des problèmes respiratoires. C'est pourquoi l'employeur doit veiller à ce que les systèmes de ventilation et de climatisation soient bien entretenus pour assurer la circulation de l'air frais. Cela peut impliquer de changer périodiquement les filtres et d'éviter d'obstruer les bouches d'aération.

    Des capteurs d’humidité et d’hygrométrie ont également un rôle crucial à jouer, en raison du risque de formation de moisissures et de bactéries, en plus des mauvaises odeurs. De trois types – capacitif (large plage de mesure), résistif (simple à utiliser), à pointe de rosée (stable et rapide) –, ces capteurs présentent chacun des avantages et des inconvénients, en fonction des attentes de l’entreprise.

    L’impact du bruit, ce risque invisible et difficilement perceptible

    En entreprise, éviter les nuisances sonores est devenu une priorité, à la fois pour le confort et le bien-être des salariés, pour leur concentration au travail et leur efficacité, mais également parce que les troubles auditifs et de surdités donnent lieu à des actions en justice et des amendes importantes. Le problème est qu’il faut parfois des années pour qu’un employé exposé quotidiennement à un volume sonore trop élevé sur son lieu de travail se rende enfin compte qu’il souffre de troubles auditifs se déclarant très progressivement.

    Face à la pollution sonore, l’employeur doit mettre en œuvre des méthodes de réduction du bruit, telles que l'utilisation de matériaux absorbant les sons ou la mise en place de zones de silence (ou plus calmes) sur le lieu de travail pour les pauses ou de tâches spécifiques. Il devient donc pertinent d’installer des capteurs de bruit afin de maintenir le niveau sonore souhaité (autour de 40 décibels), d’identifier les zones les plus bruyantes avec un sonomètre ou des capteurs de mesure et de mettre en place une démarche de prévention des risques. Celle-ci aboutira à l’adoption par exemple d’équipements de protection individuelle (EPI) comme des bouchons d’oreilles ou un casque antibruit et toute une signalétique (avec affichage lumineux) pour éviter les accidents (liés à la circulation dans l’atelier par exemple).

    Le rôle incontournable des responsables Maintenance et QHSE

    La mise en œuvre d’une démarche d’amélioration de l’environnement de travail n’incombe pas seulement à la direction de l’entreprise. La maintenance notamment joue un rôle crucial, à commencer par la baisse inéluctable des risques d'accidents grâce à la surveillance et à l’entretien régulier de l’outil de production (limitant par la même occasion l’excès de bruit généré par des machines défaillantes), des équipements de travail et des installations (« facilities ») liées au bâtiment et au CVC (chauffage-ventilation-climatisation) ; par ce biais, la maintenance améliore de fait la qualité de intérieur en éliminant les polluants en suspension dans l'air par des systèmes de filtration bien entretenus et en contrôlant les niveaux d'humidité. Elle s’accompagne aussi du nettoyage et de l’entretien des espaces de travail, des sanitaires et des cuisines afin de maintenir un environnement propre et sain. Lutter contre l'accumulation de poussières, d'agents pathogènes et d'autres contaminants réduisent de facto les risques de maladies ou des problèmes de santé à plus long terme.

    Du côté de la qualité, hygiène, sécurité, environnement (QHSE), là encore, le champ d’action est important. Le rôle du responsable QHSE est en effet de s'assurer que les normes légales en matière d'hygiène, de sécurité, de qualité et d'environnement sont respectées dans l'entreprise. Il contribue ainsi à améliorer l'environnement de travail en mettant en place des mesures préventives et propose des solutions comme la mise en place d’une politique de gestion des déchets. Il a la possibilité également de sensibiliser les employés au rôle que chacun joue dans la préservation de l'environnement. Il peut aussi proposer des formations pour que les employés prennent des mesures de sécurité et fasse preuve de vigilance, y compris en ce qui concerne les accidents de travail. Enfin, il peut mener des audits internes et s’assurer que les normes de qualité, d'hygiène, de sécurité et d'environnement sont respectées par tous.

    Pour aller plus loin

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