Aucun capteur ou instrument de mesure n’est parfait. Les mesures délivrées ne sont jamais exactes. Elles sont toujours assorties d’une incertitude plus ou moins importante. Si le contrôle de certains processus industriels ou de certaines machines ne réclame pas des mesures d’une grande précision, d’autres sont plus exigeants. Certaines machines peuvent par exemple opérer correctement avec des capteurs offrant une incertitude de ± 10 %, tandis que d’autres exigeront une incertitude de +/-1 %. Dans le premier cas, cela signifie que si la valeur mesurée par le capteur est égale à X, la valeur réelle se situe plutôt sur une plage allant de (X moins 10 % de X) et (X plus 10% de X). C’est donc au constructeur de la machine et/ou son utilisateur de déterminer que ces erreurs de mesure ne dépassent pas des valeurs limites admissibles pour assurer un fonctionnement correct de la machine. Ces valeurs limites admissibles, appelées erreurs maximale tolérées (EMT), sont fixées par l’utilisateur comme étant la plus grande erreur qu’il est prêt à accepter.
L’étalonnage et/ou la vérification d’un instrument ou d’un capteur permettent d’estimer l’erreur de l’instrument et en cas de défaut de justesse, de la compenser en appliquant une correction. La vérification permet de confirmer que l’erreur de mesure reste inférieure à l’erreur maximale tolérée. Un étalonnage conduit à l’émission d’un certificat d’étalonnage, la vérification à un constat de vérification. Il ne donne pas lieu à une décision de conformité, seule la vérification permet un jugement ou une décision.
L’étalonnage consiste à relever les écarts entre les valeurs affichées par l’appareil à étalonner avec les valeurs réelles données par un étalon. Il s’agit d’une comparaison documentée entre un instrument de mesure à étalonner et un instrument de référence traçable. L’instrument de référence présente une précision plus élevée (ou une moindre incertitude de mesure) que l’instrument à étalonner. L’instrument de référence doit lui-même être étalonné de manière traçable. Ce qui signifie qu’il doit lui-même avoir été étalonné en utilisant un étalon de plus haut niveau. Ainsi, la traçabilité implique une chaîne continue d’étalonnages, de telle façon que l’étalonnage de plus haut niveau ait été réalisé dans un laboratoire national d’étalonnage ou un organisme équivalent.
Un capteur de température, une sonde à résistance de platine, une thermistance ou un thermocouple sont généralement étalonnés en les plaçant dans un environnement de température stable (four ou bain d’étalonnage) et en comparant les valeurs mesurées à celles d’un « thermomètre de référence ».
L'étalonnage des transducteurs de pression s’effectue en général à l’aide d’un générateur de pression, d'un transducteur de pression de référence et d'un logiciel d'étalonnage. Le générateur de pression fournit la pression nécessaire à l'étalonnage. Le transducteur de pression de référence, dont les caractéristiques de mesure sont connues avec précision, est utilisé comme point de comparaison pour étalonner le transducteur de pression testé. Le logiciel d'étalonnage traite les données délivrées lors du processus d'étalonnage et fournit un rapport d’étalonnage.
Selon la grandeur mesurée (tension, courant, masse, pression, température...), l’étalon de référence n’est pas toujours un instrument. Pour la mesure du poids, cela peut être une masse de référence. Pour étalonner le capteur à base de jauge de contraintes, on utilise un jeu de masses étalons dont les valeurs et les incertitudes sont parfaitement connues. Il existe plusieurs classes d'étalons de masse qui diffèrent par la largeur de leur intervalle de confiance. L’étalonnage d’un pied à coulisse est par exemple réalisé à l’aide de cales étalon raccordées. Pour estimer la répétabilité, on effectue une série de mesurages sur une cale étalon dans les mêmes conditions.