Les effets auditifs sur nos oreilles
L'exposition prolongée à des niveaux de bruits intenses détruit peu à peu les cellules auditives de notre oreille interne, qui sont fragiles, en nombre limités et qui ne se renouvellent pas. Elle conduit progressivement à une surdité irréversible en passant par une fatigue auditive. Cette dernière se traduit par des acouphènes, c’est-à-dire des sifflements ou des bourdonnements temporaires. Elle disparait avec le temps.
Les dangers de lésions sont avérés dès une exposition de plusieurs heures à 80 dB. Un son intense, et dès 120 dB (le bruit d’un circuit de formule 1) génère de la douleur et un traumatisme, qui provoque instantanément des lésions importantes pour nos tympans et les structures ciliaires de notre oreille interne.
Encore aujourd’hui, la surdité ne se soigne pas. Seul un appareillage par des prothèses électroniques se contente d'amplifier l'ouïe résiduelle mais il ne restitue pas la fonction auditive dans son ensemble. La surdité est reconnue comme une maladie professionnelle selon des critères médicaux, professionnels et administratifs bien précis.
Les chocs acoustiques sont des événements électro-acoustiques rares et imprévisibles conduisant à des niveaux de bruit intenses (souvent courts) reçus dans les casques utilisés dans les centres d’appels téléphoniques. Ces dysfonctionnements proviennent généralement de mauvaises isolations (perturbations électromagnétiques / boucles de courant). Ces traumatismes sonores, parfois reconnus comme accident du travail (hyperacousie, décalage temporaire du seuil de l’audition), sont insupportables pour les salariés.
Les effets sur notre humeur et notre organisme
Les effets extra-auditifs du bruit se manifestent lors d’expositions chroniques ou répétées à des niveaux sonores relativement faibles (en dessous de 80 dB). On les distingue selon qu’ils se manifestent à court terme ou à moyen/long terme.
Les perturbations du sommeil et les difficultés de concentration sont considérées comme des effets de court terme car ils se manifestent juste après une exposition au bruit. Ils correspondent à une réaction en chaîne biologique qui associe irritabilité, insomnie et libération excessive d’hormones de stress. La gêne occasionnée est liée à l'insatisfaction au travail, à l'irritabilité, à l'anxiété, voire à l'agressivité.
Parmi les effets de plus long terme, on observe une augmentation de fréquence des affections cardiaques et vasculaires (hypertension artérielle, infarctus du myocarde, AVC) chez les personnes exposées à des nuisances sonores de plus de 55 décibels. Ces troubles ont tendance à augmenter avec l'ancienneté de ces travailleurs à un poste de travail bruyant. Il semble qu’ils dépendent également du caractère prévisible ou non du bruit, du type d'activité exercée et d'autres facteurs de stress.
Enfin, le bruit perturbe notre attention au travail, surtout lorsque nous effectuons des tâches qui demandent de la mémoire à court terme. Il est recommandé de ne pas dépasser 45 à 55 dB pour un travail nécessitant une attention soutenue. Par ailleurs, le bruit favorise le risque d'accident du travail, en masquant les signaux d'alerte, en perturbant la communication verbale et en détournant l’attention.