L'intelligence artificielle au service des achats

Pour le mathématicien américain pionnier de l’IA, Marvin Minsky, «L’Intelligence Artificielle consiste à faire faire à une machine ce que l’homme fait moyennant une certaine intelligence». C’est en 1959 qu’il fonde avec McCarthy le laboratoire d’intelligence artificielle du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Une intelligence artificielle est donc un ensemble d’algorithmes capables de prendre en charge et de traiter de grandes bases de données provenant de sources diverses et variées : les célèbres Big Data. Des tâches qui nécessitaient auparavant une intelligence humaine. La puissance de l’IA c’est qu’elle peut apprendre et se perfectionner en toute autonomie. Comment ? En exploitant les données dont elle dispose et en se projetant via des simulations. Nous parlons alors de Machine Learning ou d’apprentissage automatique.

Souvent qualifiée de 4è révolution industrielle, l’IA génère aussi des inquiétudes légitimes quant à la place laissée à l’humain, qu’elle est en capacité de remplacer voire de surpasser. De même les dérives qu’elle pourrait engendrer sont souvent décriées, certains craignant que les robots puissent un jour se retourner contre les humains qui les ont créés.

Intégrer une intelligence artificielle dans un outil de gestion des achats va dans un premier temps faciliter la gestion de la relation fournisseurs en mettant en place une classification intelligente. En permettant notamment une analyse très approfondie des bases de données, l’IA va « scanner » toutes les informations concernant les fournisseurs pour mieux les évaluer et anticiper les contretemps, en termes de disponibilité des stocks, de délais de livraison, de qualité des produits, etc. Elle est aussi en mesure de définir quels sont les risques encourus pour permettre aux services achats de prendre les décisions qui s’imposent afin de limiter les incidents.

Avec l’intelligence artificielle, place au dédoublonnage systématique des données, au rapprochement entre les commandes, les bons de livraison et les factures. Aucune anomalie ne passera à travers les mailles du filet de l’IA.

En complément de la digitalisation des achats, l’IA permet d'automatiser et de dématérialiser le processus d’achat. L’intelligence artificielle signe la fin de nombreuses tâches chronophages, répétitives et à faible valeur ajoutée pour les acheteurs. Un gain d’efficacité et de productivité complémentaires aux gains financiers directement liés à l’optimisation des achats. Il est ici question de ce que l’on nomme « le pilotage de la performance des achats » visant à libérer du temps et de l’énergie pour se concentrer sur des missions plus stratégiques.

En s’appuyant sur toutes les données recueillies lors des différents cycles d’achat « Procure to Pay », l’intelligence artificielle va être en mesure de décortiquer chaque information, d’évaluer les tendances et de prévoir des paniers d’achats prédictifs.

Avec le Predictive Procurement, les stratégies d’achats entrent dans une nouvelle dimension. L’IA permet de comparer et de référencer automatiquement de nouveaux fournisseurs en fonction de critères très précis, de proposer aux acheteurs les produits ou services les plus en adéquation avec leur demande, mais aussi de prédire les achats et les dépenses de l’entreprise.

L’intelligence artificielle est ainsi l’étape ultime de la transformation numérique des entreprises. En permettant aux directions des achats d’accéder à l’e-procurement prédictif, celles-ci deviennent pro-actives. Elles sont désormais à même d’accéder à des informations cruciales afin de déterminer qu’elle sera la meilleure stratégie d’achats pour les années à venir, tout en intégrant les enjeux RSE. Quand innovation rime avec anticipation, performance et achats responsables.