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    Se servir de la réalité augmentée pour améliorer la sécurité en atelier ou sur site
     
      • Publié le 21 oct. 2024
      • Mis à jour le 21 oct. 2024
    • 7 min

    Se servir de la réalité augmentée pour améliorer la sécurité en atelier ou sur site

    Réalité augmentée dans l'industrie et la sécurité

    L’industrie rassemble une somme d’activités et de métiers accidentogènes, en production comme en maintenance. Entre les chutes d’objets (engins, palettes, outils…), les électrocutions, les glissades sur le sol ou les accidents causés par une mauvaise consignation des machines, les risques sont nombreux. Et parfois, les plans de prévention et les consignes de sécurité ne suffisent pas. Mais des solutions complémentaires existent et peuvent sauver des vies, à commencer par l’usage de la réalité augmentée, utile à la fois en matière de formation et d’assistance à distance.

    Dans l’industrie, la prévention des risques et la sécurité font l’objet d’une attention particulière. Mais bien souvent, en matière de sécurité des personnes, on ne s’en tient qu’au respect de la réglementation sans prendre le temps d’aller plus loin.

    Or il s’avère que les principales causes d’accidents résident dans le choix des équipements, la mauvaise identification des risques (et tout particulièrement pour des intervenants extérieurs) ou encore un manque de respect des procédures de contrôle ou des consignes de sécurité. En cause donc des facteurs quasi-exclusivement humains auxquels s’ajoutent le manque d’attention et la volonté – ou la nécessité – d’intervenir rapidement, poussant parfois le technicien ou l’opérateur à faire fi des procédures de sécurité, des gestes élémentaires ou du bon-sens. Enfin, le manquement au port correct des équipements de protection individuelle (EPI) figure elles aussi parmi les causes d’accidents.

    La prévention des risques avant la sécurité

    Rappelons que les équipements de sécurité ne sont que le dernier rempart avant l’accident. D’où la nécessité de mener, en amont, une politique de prévention des risques. Mais dans bien des cas, celle-ci ne suffit pas. Des solutions telles que la réalité augmentée permettent, par la représentation virtuelle d’un lieu ou d’un équipement grâce à un jumeau numérique, de rappeler des procédures et des consignes de prévention.

    Une fois qu’il pénètre dans tel ou tel espace, grâce à ses lunettes à réalité augmentée, le technicien obtient les informations sur les risques et les règles de sécurité à respecter, des instructions à suivre pour effectuer sa tâche et de l’historique de sécurité et de maintenance de la machine. À l’entrée d’une salle de compresseurs par exemple, l’opérateur scanne un « point zéro » et ses lunettes lui indiquent les différentes activités, leurs localisations ainsi que les standards opérationnels et de sécurité.

    Le principe de la réalité augmentée (RA) procure une interactivité et une visualisation améliorées des données. Dans le contexte industriel, cette technologie offre ainsi de nouvelles perspectives afin d’améliorer la prévention des risques, notamment au moment de la formation des techniciens. Grâce à la RA, les opérateurs bénéficient de simulations interactives reproduisant des situations réelles sans risque. C’est le cas par exemple de la maintenance assistée : à l’aide de lunettes connectées, les techniciens disposent d’instructions qui s’affichent décrivant, étape par étape, la manière de procéder à une réparation, réduisant ainsi le risque d’erreurs.

    Plus en amont, la RA offre la possibilité aux salariés d’un site industriel de mieux visualiser les risques. En superposant des données critiques sur l’environnement réel, la réalité augmentée aide à sa manière les opérateur à identifier des risques potentiels comme détecter des anomalies ; dans une centrale électrique par exemple, des capteurs peuvent détecter une surchauffe et transmettre ces informations en temps réel aux lunettes de RA des techniciens afin qu’il intervienne rapidement. La RA peut également prévenir de certains accidents en mettant en évidence les zones à risque en temps réel et en avertissant les ouvriers via des alertes visuelles.

    Des solutions pour quelles applications ?

    En fournissant des outils d'apprentissage immersifs, des visualisations instantanées des risques et des équipements critiques (et potentiellement dangereux), la réalité augmentée représente offre une approche proactive pour minimiser les risques d’accidents. Mais l’important est d’avoir à l’esprit que les risques humains doivent avant tout s’affranchir de l’idée que seule la technologie peut sécuriser pleinement un lieu ou une intervention. Le meilleur moyen de réduire les risques d’accident est-il encore de sensibiliser et d’assister – en pleine conscience – les opérateurs dans leurs tâches.

    À partir de ce principe de précaution, la RA peut jouer un rôle déterminant avec des technologies telles l’eye tracker. Ce dispositif permet de mesurer la position et le mouvement des yeux. De plus en plus utilisé dans l'interaction homme-machine, l’inspection, la formation ou la maintenance, il permet d’exploiter la précision du pointage de l’œil du technicien pour les assister... mais aussi d’évaluer son état de fatigue à l’aide de courbes d’attention et de stress. Il est aussi possible de lui rappeler les règles de contrôle et d’inspection de l’installation, de l’aider et de l’assister dans des tâches complexes sur des machines critiques et dans des environnements isolés, peu accessibles et dangereux. Enfin, l’eye tracker contribue à la sécurité des opérateurs en faisant office de protection travailleur isolé (PTI).

    La réalité augmentée permet aux techniciens de sécuriser davantage ses interventions, localiser rapidement les éléments à risque, comme les composants mal isolés, et ainsi prévenir les accidents électriques.

    Des applications spécifiquement conçues pour la réalité augmentée permettent aux employés de scanner des QR codes ou d’identifier des équipements pour accéder à des données de sécurité et de maintenance en temps réel. Aussi, des dispositifs tels que les lunettes Microsoft HoloLens ou Vuzix offrent de leur côté une expérience immersive, permettant aux techniciens d’accéder à des informations pertinentes tout en gardant les mains libres. Par ailleurs, les lunettes permettent de faire des photos et des vidéos capables d’enrichir les bibliothèque de défauts. À travers son ordinateur, un expert à distance peut aussi interagir avec le technicien présent sur site et, pour plus de compréhension, dessiner ou annoter un document, l’ensemble de ces annotations étant transmises aux lunettes en temps réel et affichées en temps réel.

    La RA, un précieux atout en matière de formation

    Autrefois réservées à des métiers très particuliers (nucléaires, plateformes pétrolières etc.), les technologies immersives s’invitent désormais dans tous secteurs d’activité en raison de leur simplicité d’intégration et d’une diminution importante de leurs coûts. Surtout, les éditeurs s’orientent vers des applications « métiers », au premier rang desquels figure la maintenance industrielle, dont les métiers sont les plus « accidentogènes » du fait de la nature diverse des interventions (tous types de machines, à tout moment et dans différents endroits d’un site, souvent implanté dans des environnements variés – dans le cas de la sous-traitance notamment).

    Pour beaucoup, la révolution de la RA appliquée à l’industrie porte sur la formation. Les outils numériques et de simulation permettent de ne pas se déplacer systématiquement dans un centre de formation et ainsi permettre de former à distance quotidiennement. Outre les gains de temps et d’argent, elle permet de répéter les gestes essentiels et de s’entraîner sur des scénarios impossibles à réaliser en réel comme comme dans le nucléaire ou pour des interventions à effectuer sur des sites peu accessibles, dangereux ou pollués.

    Dans des cas d’urgence, la réalité augmentée permet de créer des modules immersifs de formation chargés de mettre en situation les employés et ainsi leur enseigner les gestes et les réflexes à adopter afin d’être réactif. Mais rappelons que cette technologie n’est qu’un outil pour assister et aider le technicien ; elle remplace en rien son travail, l’Homme demeurant maître de son intervention et de sa sécurité.

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