Quelles chaussures antidérapantes pour éviter les glissades ?

La grande majorité des chutes sont imputables à une glissade. Glisser sur son lieu de travail est la cause de 10% des accidents (INRS : Les glissades, ED 6210, 2015), des accidents souvent perçus comme bénins. A tort. Bon nombre d’entre eux donnent lieu à des arrêts de travail, quand ils n’entrainent pas des conséquences plus dramatiques et irréversibles. D’où l’importance de la prévention.

Le pied d'immersion ou pied des tranchées survient chez des personnes dont les pieds sont humides et froids, mais non gelés (exposés à des températures supérieures à 0°C), pendant plusieurs jours ou semaines. Le pied devient alors pâle, moite, enflé, insensible et froid. Après réchauffement, il devient rouge et douloureux à la palpation. Des cloques peuvent apparaître et s'infecter.

Sécuriser les lieux doit être le premier souci d’un employeur. Les superviseurs, les gestionnaires et les membres des comités de santé et de sécurité doivent veiller à l’optimisation de l'éclairage, à la maintenance et à l’entretien des locaux. Les escaliers, les dénivelés, les encombrements temporaires, les zones glissantes, les rampes et les mains courantes doivent être signalées et sécurisées. Des opérations pour lesquelles l’entreprise a l’embarras du choix :

• Carreaux en céramique
• Dispositifs antidérapants autoadhésifs
• Revêtement de sol de sécurité antidérapant
• Plaques et grilles métalliques
• Tapis antiglisse
• Peintures antidérapantes
• Nez de marches antidérapants
• Tout un arsenal d’outils et de dispositifs qui permettent d’assurer la sécurisation des zones à risques et de prendre les mesures correctives appropriées.

Dans la droite ligne des directives européennes, le Code du travail et de nombreux textes réglementaires le stipulent : c’est à l’employeur qu’il incombe d’assurer la santé et l’intégrité de ses employés et de ses collaborateurs sur leur lieu de travail. Sous peine de poursuite pénale en cas d’accident. C’est donc à lui de vous fournir des chaussures appropriées, au frais de l’entreprise. Toutefois, il n'existe pas de chaussures anti-dérapantes « tout-terrain ». Une fois encore, c’est à l’employeur de faire son choix dans une vaste gamme de chaussures anti-dérapantes, en fonction des risques les plus « courants » propres à un environnement de travail spécifique.

Chaque fabricant propose une vaste gamme de chaussures anti-dérapantes, distinguées selon leurs performances d’adhérence

- Des tests comme si vous y étiez

Pour classer une chaussure selon son niveau d’adhérence, on la soumet à des tests réalisés en laboratoire. Des tests effectués sur deux types de revêtement : sur un sol en céramique et sur un sol en acier.

• Pour recréer les situations de glisse rencontrées dan un environnement de travail, on verse sur la surface du sol en céramique, de l’eau et du laurylsulfate de sodium, un détergent et agent moussant utilisé dans les produits cosmétiques ; sur le sol en acier, on verse de l’huile et de la glycérine, un liquide visqueux résidu de la fabrication du savon.
• On incline ensuite la chaussure de 7° et on la soumet à une force de 500 N, soit une force équivalente à la pression d’un pas.
• Deux mouvements de mesures sont effectués, aussi bien sur le sol en céramique que sur le sol en acier : la première du talon vers l’avant, l’autre à plat vers l’avant, ce qui permet d’octroyer à la chaussure un coefficient de frottement en dynamique

- Des niveaux d’adhérence qui décident des normes de glisse.

Trois normes certifient la capacité antidérapante de la semelle d’une chaussure, chacun établie en fonction du type de sol :

• Le marquage SRA correspond aux sols humides
• Le marquage SRB correspond aux sols graisseux
• Le marquage SRC conjugue la résistance à l’eau et aux produits gras.

Quand on parle de chaussures à usage professionnel, on distingue deux types de chaussures : la chaussure de sécurité et la chaussure de travail. Quelles différences ?

• Leur design n’est pas le même : à la différence des chaussures de travail, les chaussures de sécurité disposent d’une coque de protection, appelée aussi « embout de sécurité ». Une coque rigide, placée au bout de la chaussure au-dessus des orteils, qui protège contre les risques d’écrasement dus aux chutes d’objets.
• Elles sont réglementées par des normes complémentaires. Aux normes SRA et SRB qui estampillent les chaussures de travail anti-glissades, s’ajoute la norme européenne EN ISO 20345 : cette norme s’applique aux coques et embouts de protection résistant à une pression de 200 Joules. Une pression correspondant à la chute d’un objet de 20 kg depuis un mètre de haut.
• La législation définit de manière stricte le port de chaussures de sécurité. Elles sont obligatoires dans la majorité des métiers : le BTP, l’industrie, la logistique, les métiers des espaces verts et forestiers, la restauration, l’agroalimentaire, le secteur du nettoyage…

Vos employés et collaborateurs travaillent sur des chantiers ? Optez pour des chaussures de sécurité anti-dérapantes aux semelles crantées, ce qui leur confère une adhérence optimale sur des sols meubles, rocheux ou boueux.

Pour l’industrie agroalimentaire, privilégiez plutôt des chaussures aux semelles adhérentes sur sols gras et mouillés.

Quant aux secteurs médicaux ou de cuisine, des chaussures de travail non coquées, dotées de semelles anti-dérapantes, feront très bien l’affaire.

A l’heure de la RSE, les entreprises, leurs collaborateurs et leurs employés nourrissent de nouvelles préoccupations et de nouvelles attentes. Les fabricants ont su faire évoluer leur offre vers des modèles de chaussures anti-dérapantes plus sûres, plus confortables, plus connectées et plus durables. Ainsi trouve-t -on sur le marché :

• Des chaussures contenant un taux augmenté de matériaux recyclés
• Des chaussures sans substances nocives, bien au-delà de la réglementation européenne sur les substances chimiques, la Reach (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals)
• Depuis 2020, on trouve aussi des chaussures connectées. En cas de chute, elles émettent des signaux d’alerte relayées par une application, ce qui facilite les interventions d’urgence sur le terrain. Des EPI qui permettent la détection « sur-le-champ » de 84 % des chutes brutales.

• Bichonnez vos semelles

Les normes d’adhérence ne sont pas un gage d’éternité. Une paire de chaussures portée tous les jours s’use, quelle que soit sa résistance. Une inspection quotidienne permet de veiller à l’adhérence de ses chaussures, que la boue, les graviers, les saletés de toutes sortes, incrustées dans les sillons de la semelle, peuvent diminuer. Pensez aussi à les nettoyer régulièrement. Un bon moyen de préserver une adhérence au top mais aussi de repérer les signes d’usure : c’est de la responsabilité des employés de demander l’octroi d’une nouvelle paire de chaussures.

• Dans le cas où vous portez une paire de chaussures de sécurité anti-dérapantes

sachez qu’en cas de choc, la coque peut être abîmée, même s’il n’en parait rien au premier coup d'œil. Dans ce cas, elle ne répond plus aux normes. Pour votre sécurité, il est donc impératif que vous demandiez le renouvellement de votre paire de chaussures.