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    Comment limiter le gaspillage de l'eau dans les entreprises ?
     
      • Publié le 13 avr. 2023
      • Mis à jour le 6 sept. 2023
    • 8 min

    Comment limiter le gaspillage de l'eau dans les entreprises ?

    gaspillage eau

    Article publié le 03/04/2023

    Devenue centrale dans la protection de l’environnement, la question du gaspillage de l’eau s’intègre elle aussi dans une démarche de réduction de la facture énergétique d’une entreprise. Surveillance de ses consommations, maintenance préventive, remplacement des installations vétustes, sensibilisation du personnel, récupération des eaux de pluie… Autant de mesures pouvant aider l’entreprise à faire des économies sur la facture d'eau tout en contribuant à protéger l'environnement.

    Pendant longtemps mis de côté (à tort), ce que l’on nomme communément « l’or bleu » revient subitement dans le débat portant sur l’efficacité énergétique, la décarbonation et la réduction de l’empreinte environnementale des entreprises. Les nombreuses restrictions d’eau à venir en cas de sécheresse (devenue monnaie courante dans le monde, y compris dans des territoires pourtant connus pour le fort taux de pluviométrie) accélèrent les prises de décisions au sein des entreprises visant à économiser cette ressource de plus en plus rare.

    D’une part parce que la France, comme bon nombre de pays européens, manque d’eau ; un phénomène qui assèche les nappes phréatiques et met sérieusement en danger la biodiversité, sans oublier les besoins en eau potable, à la fois de la population, de l’agriculture, de l’industrie et d’une multitude d’activités annexes. D’autre part parce que l’eau devient – logiquement – de plus en plus coûteuse ; son prix varie en outre d’une commune à l’autre, tout comme la disponibilité de l’eau, posant parfois davantage de problèmes encore pour les entreprises implantées par exemple dans la moitié sud de la France.

    De récentes études menées l’an dernier, notamment au moment de la sécheresse ayant profondément marqué l’été 2022, ont confirmé que l’agriculture demeure le plus gros consommateur d’eau (utilisant 48% de la ressource en eau en France, surtout par le biais de l’irrigation – céréales, fruits et légumes, sucre de canne, cultures fourragères...), devant l’industrie (surtout le textile – 8 000 litres pour un jean, la chimie et la fabrication de carton – 500 litres pour 1 kg de papier) et l’énergie (comme le refroidissement des centrales électriques en particulier). Lll. Mais au niveau des entreprises du secteur tertiaire et des bâtiments aussi, la consommation d’eau peut être importante (que ce soit dans les commerces, les bureaux ou les hôtels).

    Commencer par faire évoluer les mentalités

    La limite de la consommation – et du gaspillage – d’eau présente ainsi un enjeu à la fois écologique, sanitaire, social et économique, d’où l’importance d’agir sans plus tarder. Pour ce faire, il est déjà possible de mettre en œuvre plusieurs types de démarches, à commencer par sensibiliser les salariés dans l’usage de cette précieuse ressource. Cette sensibilisation des employés est essentielle. Elle passe par plusieurs étapes, à commencer par l’organisation de sessions de formation régulières visant à expliquer pourquoi il est essentiel de réduire la consommation d'eau dans l’entreprise (et les impacts désastreux du gaspillage) ainsi que les bonnes pratiques à mettre en œuvre illustrées de nombreux exemples simples et efficaces.

    Il est également possible d’utiliser des moyens de communication internes tels que l’affichage informatif sur les lieux de sanitaires et à l’entrée de la cuisine ou de la cantine de l’entreprise mais aussi, pour les services de communication les mieux lotis, de créer une lettre d’informations envoyée par email et affichée à différents endroits clés. Par ailleurs, lors de ces démarches de communication, il est conseillé d’inciter les salariés à remonter des anomalies telles qu’une fuite d’eau ou un robinet coule de façon anormale… et *in fine *à se rendre acteur du changement.

    Quelles actions mettre en place ?

    Afin de lancer une politique d’entreprise contre le gaspillage de l’eau, plusieurs actions allant au-delà de la sensibilisation des employés peuvent être menées. Cela commence par le remplacement des équipements vétustes et inefficaces par des solutions plus modernes et efficaces, tels que des robinets à débit réduit ou des toilettes à faible débit. Il est également judicieux de privilégier les urinoirs – qui plus est à détection automatique –, de remplacer les robinets existants par des robinets à débit réduit, dotés de mousseurs ou « aérateurs d’eau » sur les robinets qui permettent de réduire le débit d'eau et de l’adapter au besoin de l’utilisateur. De même, les robinets automatiques permettent d’économiser jusqu’à 70% d’eau par rapport aux robinets manuels. En outre, ceux-ci se révèlent plus hygiéniques ; cependant, la détection infrarouge, si elle permet de réduire la transmission de microbes, implique un mécanisme (capteur, électrovanne, pile…) pouvant tomber en panne. Enfin, concernant la cuisine de l’entreprise, il s’avère souvent pertinent d’investir dans un lave-vaisselle économique qui, bien utilisé (fonctionnement une fois plein, par exemple), se révèle parfois moitié moins consommateur d’eau.

    Il est également possible d’installer des systèmes de récupération de l'eau de pluie. L'utilisation de l'eau de pluie peut être une bonne solution pour réduire la consommation d'eau potable dans une entreprise. Ce système de récupération d'eau de pluie permet de collecter l'eau de pluie à partir des toits et des surfaces imperméables. Il offre ainsi la possibilité d’irriguer à moindres coûts le jardin, les haies ou autres espaces verts, mais aussi de nettoyer les surfaces extérieures, sol ou façade du bâtiment. En outre, il existe des systèmes de traitement d'eau de pluie. Chargés de purifier l'eau, ce type d’installation la rend réutilisable pour les toilettes notamment.

    Dans ce cadre, et pour aller plus loin, l’entreprise a enfin la possibilité de recycler l’eau utilisée dans le système de production par exemple (comme lors du nettoyage des équipements). Des systèmes plus ou moins perfectionnés existent tels que la filtration, la micro-filtration mais aussi la nanofiltration, l'osmose inverse et la distillation permettant traiter l'eau usée afin de la rendre propre à la réutilisation.

    Savoir identifier les fuites

    Autre priorité, organiser des interventions de maintenance régulières afin de détecter les fuites d'eau et les réparer rapidement. Car au-delà de l’activité même de l’entreprise, plus ou moins consommatrice d’eau, peuvent apparaître des fuites, faisant perdre des centaines voire des milliers de litres d’eau par jour. Il a même été estimé que ces pertes liées aux fuites d'eau dans les bâtiments peuvent représenter jusqu'à 20% de la consommation d'eau. C’est pourquoi vérifier régulièrement l’apparition de fuites d'eau et les mesurer est primordial pour réduire la consommation d'eau et les surcoûts que son gaspillage peut engendrer.

    Mais comment s’y prendre ? Avant tout, outre le fait de scruter régulièrement ses factures d’eau, rien ne vaut la ronde et l’inspection visuelle régulière de l’ensemble des tuyaux et des robinets permettant d’emblée de repérer toute fuite d'eau évidente. Mais il est, selon l’état du réseau de canalisation, plus efficace d’utiliser des technologies plus poussées telles que le gaz traceur, l’inspection vidéo ou encore la caméra thermique, afin de rechercher de fuite d'eau.

    Mais pour des canalisations enterrées, il est également possible – et conseillé – de recourir à la technique de l’ultrason (également appelée « électro-acoustique »), permettant grâce au son anormal (et souvent inaudible à l’oreille) de détecter une fuite. En somme, installer des capteurs permettent d’alerter de manière précoce une fuite d'eau et intervenir au bon moment. Leur utilisation peut se doubler de celle d’un compteur d'eau intelligent afin de surveiller la consommation d'eau et détecter les variations inhabituelles dans le débit. Il est enfin possible d’installer des disjoncteurs d'eau, lesquels ont la possibilité de couper l'arrivée d'eau dès que la vanne électronique détecte une consommation anormale.

    Naturellement, comme pour toute démarche visant à économiser de l’énergie (et donc à identifier les zones les plus énergivores), il est préconisé de faire appel à un spécialiste et de mener une étude ou un audit de ses différentes installations. Cette démarche permet aussi de centraliser ces informations de débit, de température ou de pression au sein d’un seul et unique système suivant en temps réel la consommation d’eau capable de fournir des modèles précis de prévision et puis d’alerter l’opérateur.

    L’ensemble de ces systèmes et de ces technologies, mises en œuvre après avoir bien identifié les zones les critiques en matière de gaspillage et de consommation d’eau, permettront à l’entreprise de réduire de façon drastique son empreinte environnementale. Mais tout passe au préalable par l’évolution des mentalités et donc de la culture de l’entreprise, plus favorable à utiliser à bon escient cette ressource devenue de plus en plus rare.

    Pour aller plus loin

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