Comment installer et entretenir les systèmes de panneaux solaires dans son entreprise ?

Afin de se lancer dans la décarbonation de son – ou de ses bâtiments, l’une des étapes clés est d’installer des panneaux photovoltaïques. Mais croire qu’il s’agit simplement de commander auprès de n’importe quel fabricant des panneaux que l’on fixera soi-même sur le toit est évidemment un leurre. Non seulement, il est fortement déconseillé de se lancer dans l’aventure sans l’accompagnement d’un « expert » du domaine solaire, mais il est aussi interdit d’installer soi-même des panneaux solaires si l’on n’est pas habilité à le faire (et rares sont en entreprises disposant d’une ressource qualifiée QualiPV, ainsi que l’ensemble des habilitations électriques nécessaires).

Mais avant même de se lancer dans une telle démarche, il convient déjà de savoir si, légalement, un site a le droit d’installer des panneaux solaires. Prendre en compte l’environnement de l’entreprise est évidemment primordial (sites sensibles tels que les zones ATEX…) tout comme l’avis de son assureur qui peut refuser de prendre en charge tout accident sur les toitures si elles comportent des panneaux solaires. Autre disposition légale, en fonction de la réponse de la mairie de la ville où est implanté le bâtiment concerné, une autorisation est obligatoire ; celle-ci peut aussi prendre la forme d’un permis de construire. Enfin, il faut solliciter Enedis afin de faire une demande de raccordement.

Autre élément à avoir à l’esprit, la durée d’un projet. Penser qu’en trois mois, tout est réglé et que l’on peut commencer à produire de l’électricité n’est pas sérieux… d’autant qu’a minima, il faut compter entre six et huit mois rien que pour résoudre les problèmes administratifs ! Il vaut mieux voir large et tabler sur un an entre le début du projet et la mise en fonctionnement de l’installation.

Avant de se lancer dans un calcul, une donnée importante de l’équation de départ réside dans la possibilité – ou non – d’obtenir des subventions. Dans ce cas, la réponse est rapidement établie : il n’existe pas à ce jour de subventions octroyées par l’État. En revanche, dans certains cas parfois alambiquées, il est possible d’obtenir de l’aide de manière un peu indirecte ; de même, au niveau des régions, il existe d’autres dispositifs. Pour cela, il est important de se faire accompagner par un spécialiste indépendant qui se tient à jour des multiples évolutions en matière d’aides, à la fois au niveau national et au niveau local. L’Ademe et sa réseau régional peut également aider et orienter l’entreprise.

Pour la question de savoir si l'installation de panneaux solaires au sein d'un bâtiment industriel va être économiquement intéressante, tout part des besoins de l’entreprise, de la connaissance fine et précise de ses consommations puis d’identifier le ou les endroits où il est possible d’installer des panneaux solaires, et ce que cela engendrera comme coûts. Ainsi il sera possible de calculer les grandes métriques visant à l’auto-consommation et l’auto-production.

En matière de panneaux solaires, il existe plusieurs technologies mais en réalité, celles que l’on trouve essentiellement, en raison de son coût plus faible, de son rendement ainsi que de la maturité de la technologie est celle des panneaux monocristallins. Mais de multiples acteurs existent sur le marché. Pour bien orienter son choix, il est très fortement conseillé de s’adresser à une entreprise (fabricant – essentiellement chinois – ou assembleurs européens…) figurant dans le « Tier 1 bloomberg », sorte de liste restreinte des fournisseurs les plus fiables du marché.

Enfin, comment les entretenir et les surveiller ? Il s’agit en effet d’une étape majeure de l’exploitation. Cependant, les moyens de monitoring de l’installation associés à du préventif (annuel voire tous les deux ans) grâce notamment à la thermographie infrarouge (pour la détection de points de chauffe) permettent une surveillance du comportement du panneau et de la cellule (en cas de salissure impromptue du module par exemple, connue grâce à un capteur qui aura détecté une réduction de la production d’énergie). Ainsi, ce suivi permet d’effectuer de la maintenance prévisionnelle avec la détection de pannes matérielles et des dérives de performances des centrales. Enfin, des opérations de maintenance curative sont également à prévoir en cas d’impact sur le panneau par exemple ou de problème portant sur l’onduleur.