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      • Publié le 21 févr. 2023
      • Mis à jour le 29 août 2023
    • 6 min

    Comment réaliser une analyse énergétique thermique des bâtiments ?

    Comment réaliser une analyse énergétique thermique des bâtiments ?

    Article publié le 08/02/2023

    Réaliser une étude thermique peut intervenir à différentes étapes de la vie d’un bâtiment : avant sa construction, au moment de l’agrandissement d’un site industriel, mais aussi quand il devient nécessaire de se lancer dans des travaux de rénovation énergétique. Dans ce dernier cas, il est important de savoir sur quoi porte une étude thermique, véritable point de départ permettant d’agir sur la totalité des éléments et des zones d’un bâtiment consommant de l’énergie.

    Obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 250 salariés (mais aussi de plus de 50M€ de chiffre d'affaires et celles dont le bilan consolidé dépasse les 43M€), le Diagnostic de performance énergétique (DPE) fait l’objet d’un bilan envoyé au ministère de la Transition écologique. Celui-ci passe par un incontournable audit énergétique dont l'objectif est avant tout d'aider l'entreprise à réduire sa consommation et donc sa facture énergétique. Cet audit, qui peut également être mené dans des entreprises industrielles de plus petites tailles, permettra d'identifier les zones et les équipements (de production ou liés au bâtiment) les plus énergivores afin de prendre des décisions fermement axées vers l'efficacité énergétique.

    Dans ce cadre, le bâtiment est particulièrement visé, l'audit donne la possibilité dans un premier temps de connaître sa performance énergétique. Cela passe par le recueil de données portant sur le fonctionnement thermique du bâtiment, à savoir ses consommations liées à l'exploitation de celui-ci ainsi que l'usage à proprement parlé de l’énergie. C'est là qu'intervient l'analyse thermique des locaux et des différents équipements permettant à la fois de chauffer les espaces de travail, d'aérer la zone de production ou de refroidir l'air. Ainsi, chauffage et climatisation, débits d’extraction des VMC ou systèmes d’eau chaude sanitaire (ECS) et éclairage sont passés au crible.

    L’étendue de l’étude thermique

    Mais l’étude thermique va plus loin. Celle-ci ayant pour objectif d’estimer au plus juste la consommation d’énergie d’un bâtiment en menant une analyse calorifique, elle se doit de prendre en compte l’ensemble des caractéristiques techniques qui composent le bâtiment, à savoir les équipements mais aussi les matériaux, la situation géographique ou encore son orientation. Dans le cas d’un bâtiment neuf, l’étude thermique s’effectue à partir des plans de construction et prend en considération toute sa configuration incluant les matériaux et les équipements utilisés et influera sur le cahier des charges. Une fois définies, ces données aideront à calculer des consommations dites « théoriques » ou « conventionnelles », évaluées à partir d’une méthode réglementaire. Celle-ci prévoit des hypothèses reposant sur des conventions liées au mode d’utilisation et d’entretien du bâtiment.

    Pour un bâtiment existant, c’est une autre histoire. Il faut analyser la consommation d’énergie à chaque zone, sur chaque élément du bâti. Après avoir effectué un relevé des températures au cours de l’année par exemple, en prenant en compte les variations liées aux différences de saisons, l’étude thermique comprend l’isolation, les équipements déjà intégrés notamment l’installation CVC ou encore la circulation de l’air dans le bâtiment, son orientation etc.

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    Multiples techniques d’analyse énergétique

    Pour ce faire, l’analyse thermographique apparaît comme une méthode efficace. Que ce soit manuellement – dans l’atelier de production ou tout autre endroit du site à l’aide d’une caméra à infrarouge – ou bien en pilotant un drone pour une analyse à l’extérieur du bâtiment, l’analyse thermographique est en mesure d’offrir une vue d’ensemble des déperditions de chaleur. La technologie par infrarouge permet en effet de visualiser les défauts d'isolation, les ponts thermiques, les surchauffes ou encore les fuites de chauffage au sol mais aussi de déceler des infiltrations, des fuites et tout problème liés à la toiture… sans oublier le contrôle des panneaux photovoltaïques installés sur le toit. Elle apporte plusieurs avantages à commencer par la possibilité de contrôler les zones de chaleur à distance et sans contact (un atout pour les zones inaccessibles sans nacelle par exemple). Aussi, la thermographie infrarouge fournit des résultats de façon simple et immédiate, lisibles et interprétables par tous, d’autant que les caméras sont accessibles à toute entreprise. Il est cependant conseillé de faire appel à un spécialiste.

    Autre technique pouvant venir en complément, le test de perméabilité à l’air et l’infiltrométrie (ou test d’étanchéité). Effectuée avec un infiltromètre relié à un logiciel d’analyse de données (voire à l’aide d’une caméra thermique), cette technique permet de mesurer le débit d’air non maîtrisé entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment. Une fois l’analyse effectuée, il est possible de repérer avec précision les zones par lesquelles l’air circule, que ce soit au niveau du bâti, des ouvertures (portes, fenêtres…), des joints de dilatation ou encore des gaines électriques.

    Au niveau de la ventilation cette fois, il est possible de procéder à des vérifications de son installation grâce à l’utilisation d’appareils de mesure et des capteurs tels que les débitmètres et les manomètres dont le rôle est d’exprimer en temps réel la pression exercée par l'eau dans le circuit de chauffage.

    L’objectif, au final, est de récupérer le maximum d’informations issues de données multiples, de leur donner du sens et les faire interagir afin d’obtenir une vue d’ensemble mais la plus précise et exacte possible. C’est alors qu’il sera possible d’entreprendre une démarche d’efficacité énergétique. Concrètement, il faut s’appuyer sur des données fiables et incontestables puis les « digérer » en triant celles qui permettront d’agir sur la consommation d’énergie ; notons cependant que ces informations doivent entrer dans une logique de retour sur investissement : le ROI orientera toujours la prise de décision. Les informations obtenues doivent donc toujours être chiffrées et s’inscrire dans une perspective financière.

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