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      • Publié le 21 févr. 2023
      • Mis à jour le 29 août 2023
    • 5 min

    Comment rendre son entreprise autonome en énergie ?

    Comment rendre son entreprise autonome en énergie ?

    Article publié le 06/02/2023

    L’autonomie énergétique existe-t-elle ? Si celle-ci sera difficile à atteindre, elle est néanmoins un bon moyen pour parvenir à réduire de façon efficace sa facture d’énergie et atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés par la loi Énergie et Climat. Concernant l’autonomie énergétique, elle est tout à fait atteignable, à l’image de certaines entreprises industrielles qui ont fait le choix de produire ce qu’elles consomment.

    Voici quelques clés pour réussir ce projet ambitieux.

    Se conformer aux normes et aux réglementations liées aux économies d’énergie passe par plusieurs étapes clés : recenser le « patrimoine énergétique », modéliser en créant si besoin un jumeau numérique afin de reproduire le comportement énergétique et la consommation du bâtiment puis en tirer des recommandations afin de prendre les bonnes décisions. Cela permet ainsi de piloter et suivre les consommations en temps réel pour ajuster, mettre au point et optimiser à tout moment la gestion de son énergie.

    Cependant, le suivi des consommations ne suffit pas. In fine, l’idée est bien d’aller au-delà de l’optimisation énergétique, atteindre un objectif « zéro carbone » puis l’autonomie en matière d’énergie. Mais comment s’y prendre ?

    La réponse à cette question se trouve sans nul doute dans le solaire. Plus précisément, l’auto-production et l’auto-consommation sont des notions aujourd'hui de plus en plus courantes dans l’industrie, même si du chemin reste à parcourir. En somme, il s’agit d’investir dans l’installation de panneaux solaires ou photovoltaïques afin, non pas nécessairement de revendre l’électricité produite, mais de couvrir ses propres besoins de consommation.

    Autonomie en énergie : l’atout du solaire

    En faisant appel au solaire photovoltaïque, à l'énergie éolienne, ou encore à une unité de cogénération de biomasse ou de biogaz, l’industriel peut drastiquement réduire son niveau de dépendance en matière énergétique. Il consommera ainsi l’énergie dont il a besoin. Si les projets se multiplient, il semble toutefois que le solaire tire son épingle du jeu avec notamment un avantage économique : en investissant dans une installation photovoltaïque, on investit dans du kilowatt/heure à prix fixe et ce pour de nombreuses années, parfois vingt ou vingt-cinq ans.

    Concrètement, l’installation photovoltaïque et les batteries de stockage associées doivent être ajustées et pensées en fonction des besoins actuels (et futurs en cas de perspectives de croissance) de l’entreprise, tant du point de vue consommation de l’outil de production à l’instant T mais aussi de la consommation du bâtiment et des fonctions associés : éclairage, production d’eau chaude, postes divers comme le matériel informatique sans oublier les bornes de recharge pour les véhicules électriques... L’idée est de se focaliser sur sa production ; revendre les surplus d’énergie produite peut sembler alléchant mais cela nécessite des investissements et des délais souvent importants pour se connecter au réseau et stocker l’énergie produite en attente d’être revendue.

    Ensuite, un onduleur permet de convertir l’énergie des panneaux solaires en énergie utilisable.Une solution de supervision permet enfin de gérer l’énergie en pilotant avec un maximum de finesse la production d’électricité ensuite réutilisée. En matière de retour sur investissement, avec les batteries de stockage, il faut compter une dizaine d’années ; ces batteries représentent un coût important mais plus elles sont nombreuses, plus l’énergie stockée mise à disposition est importante. Cela permet d’envisager dès lors la revente des surplus au fournisseur. Reste cependant à trouver de la place… outre les toits de l’usine et des locaux, des abris de parking ou ombrières peuvent faite l’affaire.

    La voie ouverte aux énergies renouvelables

    Si depuis 2019 la loi Énergie et Climat vise la neutralité carbone en 2050 (soit une division par 6 des émissions de gaz à effet de serre), la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) fixe quant à elle à 32% la part des énergies renouvelables de la consommation finale d'énergie en 2030.

    Pour atteindre ces objectifs, et viser au final l’autonomie énergétique, plusieurs moyens existent. Outre les démarche à mener en matière d’efficacité énergétique et de récupération d'énergie, diminuer la consommation d'énergies fossiles en la remplaçant par les énergies renouvelables (ENR) est le chemin à emprunter.

    Pour y parvenir, des technologies existent déjà, à commencer par les systèmes fournissant de la chaleur dite haute température (> 100 °C) grâce à la biomasse, au biogaz ou la récupération de chaleur (par exemple sur les fumées de certains fours) sont compatibles avec tous les types d'usage. Il est également possible de raccorder un procédé avec une unité d'incinération via un réseau de chaleur vapeur haute pression.

    Ces technologies répondent à de très nombreux besoins, pour les secteurs aussi variés que la métallurgie, le verre ou la chimie, l'agroalimentaire, l’industrie manufacturière, le papier ou encore la forge et la fonderie. Ces systèmes sont en effet capables de fournir de la chaleur dite basse température (c’est-à-dire en-dessous des 100°C) à l’image de la géothermie très basse énergie (TBE), la récupération de chaleur (comme les buées de séchage) et de chaleur fatale, permettant d’utiliser la chaleur perdue comme source d’énergie, ou encore des procédés industriels à basse température.

    Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), « l'industrie rejette chaque année 100 TWh de chaleur fatale, soit un tiers de la consommation de combustibles de ce secteur. En 2017 on estimait que 52,9 TWh sont perdus à plus de 100°C ». Il s’agit d’une solution également intéressante du point de vue économique puisqu’il transforme une perte en gain d’énergie substantiel. En outre, les entreprises industrielles peuvent se tourner vers des solutions solaires thermiques afin de produire de l'eau chaude sanitaire et de chauffer le bâtiment.

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