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      • Publié le 2 févr. 2023
      • Mis à jour le 29 août 2023
    • 5 min

    Loi Énergie et Climat : l’industrie impliquée dans la neutralité carbone

    Loi Énergie et Climat  l’industrie impliquée dans la neutralité carbone

    Article publié le 23/12/2022

    Votée il y a plus de trois ans, au moment où le monde entier avait les yeux tournés vers la jeune militante écologiste Greta Thunberg à l’ONU, la loi Énergie et Climat, adoptée par le Parlement en septembre 2019 avant d’être promulguée deux mois plus tard, gravé dans le marbre les ambitions de la France en matière d’objectifs environnementaux, à savoir : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Mais quels impacts pour les entreprises industrielles ?

    Afin de répondre à l’urgence écologique, la loi Énergie et Climat s’inscrit en droite ligne avec les ambitions de l’Union européenne en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et de décarbonation. L’objectif est clair : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 en réduisant ses émissions de GES de 55 % mais aussi de 40 % la consommation d’énergies fossiles en 2030 (par rapport à 2012). Dans ce cadre, la loi Énergie et Climat attaque la question sur plusieurs fronts : la réduction de la part du nucléaire (même si celle-ci est de plus en plus remise en cause depuis la crise énergétique touchant l’industrie en termes d’approvisionnement de gaz), la sortie définitive du charbon et la fermeture dès 2022 des dernières centrales existant encore en France, la fin programmée des « passoires thermiques » (mesure qui, cependant, concerne davantage le logement), ou encore l’installation obligatoire de panneaux photovoltaïques sur tout nouvel entrepôt.

    D’autres mesures se veulent plus incitatives. Elles misent par exemple sur l’hydrogène, le solaire ou la géothermie, avec l’idée de pousser les entreprises industrielles à privilégier le « mix énergétique » et atteindre, dans un premier temps du moins, 33 % d’énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, méthanisation...).

    La décarbonation, un des objectifs de France 2030

    Objectif à part entière de la Loi Énergie et Climat, la décarbonation présente un enjeu considérable pour l’industrie. Afin de faciliter les entreprises à relever les défis réglementaires et de faire coïncider environnement et emploi, l’État a lancé le plan France 2030. Le gouvernement a pour cela annoncé en 2022 une enveloppe de plus de 5 milliards d’euros afin de réduire de 35 % des émissions de gaz à effet de serre (dont les usines sont en grande partie responsables) entre 2015 et 2030. L’idée est aussi de faire de la décarbonation un levier de compétitivité et de performance industrielle.

    Sur ces 5 milliards d’euros, 4 seront destinés au soutien à la décarbonation profonde de sites industriels très émetteurs comme la sidérurgie, la chimie lourde, le ciment, l’aluminium. Le milliard restant sera quant à lui « fléché » vers le déploiement de solutions plus matures dans le tissu industriel français, en particulier la chaleur bas carbone et l’efficacité énergétique. Par ailleurs, plus de 600 millions d’euros permettront de soutenir l’innovation et le déploiement de technologies pour une industrie bas carbone, et ce à travers quatre appels à projets ; ceux-ci portent sur le développement de Zones industrielles bas carbone, l’accompagnement des PME, le soutien aux projets industriels de plus de 1,5 M€ ou encore le soutien à l’industrialisation de solutions de décarbonation innovantes.

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    Des soutiens financiers pour aider les entreprises

    La loi Énergie et Climat promulguée et ses objectifs ainsi fixés, reste aux entreprises d’agir. L’industrie n’est évidemment pas la seule concernée par ce nouveau cadre réglementaire mais elle se trouve dans le collimateur en raison de ses activités émettrices de gaz à effet de serre.

    Pour aider les entreprises industrielles à prendre le train et à s’engager dans la décarbonation, un certain nombre de dispositifs existent, notamment financiers mais pas seulement : des aides existent aussi pour les accompagner dans leurs démarches. En effet, en octobre 2022, le gouvernement a présenté un plan de sobriété énergétique réalisé en concertation avec l’ensemble des fédérations et organisations professionnelles.

    Afin d’accélérer la transition énergétique des entreprises, les entreprises peuvent se tourner vers l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. Celle-ci peut les aider à monter et financer un projet visant à améliorer l’utilisation de l’énergie, l'impact atmosphérique de l’usine ou encore la gestion des déchets.

    D’autres solutions permettent aussi aux industriels d’obtenir des soutiens comme le prêt Eco-Energie (PEE), même si celui-ci concerne les micro-entreprises, le dispositif des certificats d’économies d’énergie ou CEE (obligation donnant la possibilité de s’associer avec un fournisseur d’énergie) ou encore le guichet de subvention pour l'efficacité énergétique et autres aides fiscales à la transition énergétique des entreprises. Enfin, il est toujours possible d’obtenir des subventions dans le cadre du 1er décembre 2020 pour tout investissement en lien avec la décarbonation de l’outil de production.

    Les entreprises industrielles disposent donc de nombreux outils entre les mains leur permettant de se conformer avec les exigences réglementaires qui ne vont cesser de se durcir… et monter dans le train de la décarbonation.

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