La santé au travail peut être impactée par les conséquences d’un mauvais éclairage. Les nuisances lumineuses se manifestent notamment par le rayonnement (avoir une lampe nue dans son champ visuel), l’intensité (éclairage intensif ou trop faible) et le contraste de la lumière (effet stroboscopique ou zone d’ombres).
Résultats ? Une baisse de l’acuité visuelle, la diminution du champ visuel, la baisse de la vision du relief ou de la perception des couleurs. Et, à terme, une fatigue physique et intellectuelle. En effet, l’organisme compense alors par des efforts inutiles et s’épuise : se protéger des éblouissements, forcer l’attention pour percevoir des détails ou cligner des yeux trop fréquemment. Or, en plus de la santé, une fatigue importante entraîne un risque pour la sécurité des salariés.
Depuis 1983, la réglementation française s’intéresse à la prévention des risques liés aux nuisances visuelles au travail (aujourd’hui reprise dans les articles R 4223-1 et suivants du Code du travail).
- Bien positionner les éclairages
Premier point : si vous travaillez sur ordinateur dans une pièce munie de fenêtres, vous devez positionner votre écran de manière perpendiculaire à la source lumineuse. La tentation est grande d’installer votre bureau sous une fenêtre mais cela se révèle une très mauvaise idée pour vos yeux. Pour profiter de la vue et détendre vos yeux, vous tournerez la tête à 90°. En plus, cela détendra vos cervicales !
Second point : choisissez des surfaces de travail adaptées afin d’éviter les réflexions de lumière indésirables : vous éviterez ainsi les bureaux laqués ou les revêtements brillants. Adoptez une surface mate pour ne pas être ébloui. La taille compte aussi ! Pour pouvoir poser une lampe derrière son ordinateur ou à côté, il faut un bureau suffisamment grand afin d’éviter de placer la lumière directement vers soi.
- Multiplier les sources lumineuses
Quel que soit votre poste de travail, en bureau ou en atelier, la première règle est de multiplier les sources d’éclairage. L’éclairage naturel est bien sûr le plus agréable alors profitez de vos fenêtres. On ajoute un éclairage général comme un plafonnier en évitant une lumière directe. Cette source de lumière zénithale va créer des zones d’ombres au niveau de l’espace de travail. Aussi, on ajoute des** éclairages au niveau du poste de travail** comme des lampes de bureau, si possible orientables. On peut aussi ajouter des LED sous forme de spots ou de guirlandes lumineuses pour égayer son bureau.
Vous croyez que choisir son éclairage est simple ? Vous devez veiller autant à la quantité qu’à la qualité de l’éclairage. L’éclairage se sélectionne aujourd’hui en fonction de la chaleur et de la puissance.
Depuis plusieurs années, les LED (lampes électroluminescentes) ont remplacé les vieilles ampoules à filament tungstène: plus économes, plus durables, plus diversifiées, elles multiplient les points forts. Gardez en tête que la facture d’électricité reste à votre charge en cas de télétravail !
Des éclairages adaptés aux rythmes de l’organisme humain ont vu le jour, avec les** lampes biodynamiques** dont la couleur change en fonction des moments de la journée. Par exemple, on sait que la lumière bleue est néfaste en fin de journée et peut empêcher de trouver le sommeil.
Pour les fans d’innovation, on trouve désormais des lampes connectées pilotées avec son smartphone.
Bonus : 3 unités de mesure à connaître pour choisir son éclairage
- Lux : c’est l’unité d’éclairement d’une surface. Le Code du travail prévoit que les locaux professionnels bénéficient d’un minimum de 120 lux.
- Kelvin : il mesure la température de couleur de l’éclairage. Pour bien éclairer un bureau, un éclairage chaud et naturel avec une température autour de 3 000 k est satisfaisant.
- IRC (indice de rendu des couleurs) : un indice de 100 correspond à la lumière naturelle. Il faut donc s’en approcher et, sur le lieu de travail, un minimum de 80 est requis.
- Personnaliser son éclairage au travail
Enfin, l’éclairage se personnalise en fonction du travailleur et de sa mission. En effet, le besoin en lumière est différent à 20 ans et à 40 ans. Plus on vieillit, plus l’éclairage doit être lumineux. Plus le travail est méticuleux, plus le flux lumineux par surface en lux doit être élevé. Si on compte en moyenne 300 lux pour un travail dans le tertiaire, Une activité de précision comme l’horlogerie demandera de son côté 1 500 lux.
La clé est donc la possibilité de personnaliser son éclairage au travail. C’est tout simple : puis-je déplacer la lampe de bureau parce que je suis gaucher ? Puis-je augmenter l’éclairage parce que j’ai plus de 50 ans ? Chaque détail compte pour la santé et le confort, vu le temps que nous passons chaque jour sur notre poste de travail.