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      • Publié le 24 mai 2023
      • Mis à jour le 6 sept. 2023
    • 8 min

    Logistique durable : comment allier écologie et compétitivité ?

    Logistique durable : comment allier écologie et compétitivité ?

    Article mis a jour le 26/04/2023

    Plus vite, plus vert et moins cher… les défis de la chaîne logistique durable sont complexes ! Les besoins des clients ont récemment évolué, contraignant les entreprises à revoir totalement leur gestion. Certes, l’industrie 4.0 permet désormais une livraison plus rapide avec un suivi en temps réel, mais cela ne suffit plus ! Il faut également prouver ses valeurs éthiques et réduire son impact sur l’environnement. Comment combiner la performance de la supply chain avec des stratégies RSE ? Avec RS, conciliez rapidité et durabilité.

    Qu’est-ce qu’une logistique durable ?

    La logistique durable, également nommée « logistique verte », est une démarche visant à réduire l’empreinte carbone des entreprises, Elle intervient à tout niveau de la supply chain :

    • Approvisionnement des matières premières ;
    • Fabrication des produits finis ou semi-finis ;
    • Acheminement et stockage des marchandises ;
    • Transport des commandes clients ou livraison sur le point de vente ;
    • Gestion des déchets.

    Comme chacune de ces étapes est source de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre, la logistique durable doit s’appliquer à l’ensemble de ces activités pour être efficace et pertinente. Le concept d’éco-responsabilité va même au-delà, car il s’intéresse également à la gestion des bâtiments, des ressources et des besoins en énergie.

    Les objectifs d’une logistique durable

    La logistique durable est une approche globale. D’une part, elle nécessite une pleine optimisation des performances économiques, environnementales et sociales de l’organisation logistique d’une entreprise. D’autre part, elle implique de trouver un terrain d’entente entre les différents acteurs (partenaires, fournisseurs, clients, etc.), en harmonisant les processus et en s’alignant sur des valeurs communes.

    Ainsi, la logistique durable s’articule autour de 3 axes principaux :

    1. Des activités logistiques à faible impact écologique, avec la mise en œuvre de solutions bas carbone et la réduction des consommations énergétiques et des matières premières. Éco-conception, réduction des emballages, optimisation des trajets et du transport, recyclage des produits en fin de vie… de nombreuses pistes sont envisageables !
    2. Une diminution des coûts logistiques, en établissant une stratégie de gestion des stocks efficace (méthode « Juste-à-temps », ABC, etc.), en digitalisant et en automatisant son entrepôt (logiciel ERP et WMS, solutions d’inventaire, cobots, robots, etc.).
    3. Une valorisation de l’image de marque, en fidélisant sa clientèle. Pour y parvenir, il est important de livrer des commandes conformes à la demande (sans défauts ni retard de livraison), en personnalisant son offre et en améliorant sa qualité de services (livraison en 24 h, suivi en temps réel, stratégie omnicanale, etc.).

    Bon à savoir

    Les entreprises de plus de 250 salariés, ou dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 M€, ont l’obligation de réaliser un audit énergétique. Celles de plus de 500 salariés doivent également effectuer un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre. En dehors de l’aspect réglementaire, ces études sont très utiles pour évaluer les forces et faiblesses de sa supply chain, établir un plan d’actions prioritaires et réduire ses coûts de gestion des stocks.

    Principes de durabilité, selon le pacte des Nations Unies

    Depuis 2010, le Pacte mondial des Nations Unies rassemble les entreprises du monde entier autour du sujet de l’écologie, des droits de l’homme et du travail et de la lutte contre la corruption. Il propose un cadre d’engagement universel et volontaire composé de 10 principes fondamentaux (dont 3 pour la catégorie « environnement ») :

    Appliquer l’approche de précaution face aux problèmes touchant l’environnement (introduit par le principe 15 de la Déclaration de Rio de 1992). Le principe de précaution est une mesure préventive qui oblige les entreprises à plus de transparence. Celles-ci doivent en effet étudier et communiquer aux consommateurs tous les risques liés à l’achat ou à l’utilisation d’un produit ;

    Prendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en matière d’environnement. Ainsi, les entreprises doivent veiller à ce que leurs activités ne produisent pas un impact néfaste sur l’environnement ;

    Favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement. Il s’agit ici d’améliorer le processus de fabrication dans sa globalité (éco-conception, gestion des matières premières et des déchets, réduction des émissions de polluants, etc.) en ayant recours à des technologies écologiquement vertueuses.

    Pourquoi rendre sa chaîne logistique plus durable ?

    Au vu du contexte climatique et pandémique actuel, le respect de l’environnement est devenu une nécessité pour les entreprises ! Et cela, pour plusieurs raisons :

    1. Les réglementations environnementales sont de plus en plus exigeantes (fin de l’énergie thermique, dispositifs carbone, écotaxes, interdiction programmée du plastique, etc.).
    2. Les ressources naturelles se raréfient. Par conséquent, le prix des matières premières et de l’énergie ne cesse d’augmenter. Le risque de rupture de stock devient également plus fréquent.
    3. Les clients et les employés exercent une certaine forme de « pression morale ». Tous souhaitent que leurs achats ou leur travail contribuent à préserver l’écologie. Des réponses concrètes peuvent leur être apportées, en s’inscrivant dans une démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises, norme ISO 26000).
    4. C’est un levier important de compétitivité. Le numérique, avec l’IoT (internet des objets), l’intelligence artificielle (IA), le big data et la robotisation, contribuent à abaisser les coûts de production et de stockage, et donc à améliorer la productivité et la rentabilité de la supply chain.

    Comment transformer sa logistique en solution durable ?

    La chaîne logistique regroupe de nombreuses activités qui ont toutes, à des échelles différentes, un impact sur l’environnement. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’intervenir sur chacune d’entre elles grâce aux progrès technologiques. En effet, longtemps sujet à controverse, l’industrie 4.0 ne s’oppose désormais plus aux enjeux RSE. Au contraire, les solutions numériques et l’automatisation des entrepôts deviennent de précieux outils au service du développement durable !

    La gestion des flux de marchandises

    Les achats de marchandises représentent en moyenne 50 % du chiffre d’affaires d’une entreprise. (2) Or, il est possible d’acheter plus responsable en instaurant un cahier des charges précis prévoyant :

    1. La mise en place d’une économie circulaire. Le réemploi (ou le recyclage) des produits est anticipé dès la phase de conception.
    2. Un choix de matériaux durables, non polluants, voire recyclés.
    3. Une sélection rigoureuse de fournisseurs qui respectent vos engagements écologiques. Privilégiez si possible les circuits courts, vous diminuez ainsi le montant de votre taxe carbone.
    4. Une communication en interne et auprès de vos différents partenaires, avec éventuellement la création d’une charte éthique.

    L’emballage

    Les emballages, même recyclables, produisent chaque année une quantité astronomique de déchets. Et pourtant, il est facile de les limiter :

    • En réduisant le poids-volume des colis. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare de recevoir une commande dans un carton qui fait 2 fois la taille du produit. En ajustant l’emballage aux dimensions de l’article, vous utilisez moins de ressources et occupez moins d’espace pour le transport et le stockage ;
    • En réutilisant les emballages, à l’instar des « emballages aller-retour » qui facilitent le retour des marchandises non conformes sans nécessiter le reconditionnement du produit (idéaux dans le cadre d’une politique de logistique inversée) ;
    • En choisissant des matériaux éco-responsables (amidon de maïs biodégradable, coussins d’air, papier kraft, etc.).

    Le transport

    Le transport est souvent pointé du doigt. On lui reproche, à juste titre, la pollution qu’il génère. Avec 28,7 % des émissions de gaz à effet de serre, il demeure en effet le secteur le plus polluant en France. (1)

    Ce domaine peut toutefois être optimisé de différentes manières :

    • En s’équipant en véhicules plus « propres » (électriques, GNV ou à hydrogène) et en pratiquant l’éco-conduite ;
    • En mutualisant les trajets, en s’associant avec d’autres fournisseurs pour les livraisons. Cette solution permet de maximiser le taux de remplissage des camions ;
    • En optant pour une solution multimodale, avec le recours au transport par voie ferroviaire ou maritime ;
    • En utilisant un logiciel d’optimisation des tournées, qui planifie les livraisons en calculant les distances et en évitant les parcours à vide.

    Gestion du stockage et de l’entrepôt

    Le développement durable s’applique également aux entrepôts. Là encore, leur impact écologique peut être minimisé :

    • En les relocalisant, avec la création d’espaces logistiques urbains ;
    • En réalisant des travaux de rénovation énergétique (isolation thermique, ouvertures pour créer un éclairage naturel, installation de panneaux solaires thermiques, production d’électricité photovoltaïque ou éolienne, récupération d’eau de pluie, toiture végétalisée, etc.) ;
    • En prévoyant une zone de cross-docking. Les marchandises ne sont pas stockées dans l’entrepôt, mais repartent directement chez le client après avoir été contrôlées. Ainsi, leur manutention et leur temps de transport sont réduits ;
    • En automatisant l’entrepôt, avec des cobots et robots, pour augmenter la productivité de la supply chain, limiter l’espace de stockage et les coûts de fonctionnement ;
    • En s’équipant d’un logiciel de gestion des stocks (WMS) et de solutions d’inventaire, qui coordonnent les robots, anticipent les ruptures et les réapprovisionnements et permettent de stocker plus efficacement (puces RFID, capteurs de détection, etc.).

    (1)Source : Chiffres clés des transports — Édition 2022.

    (2) Source : ADEME (Agence de la transition écologique)

    Pour aller plus loin