On l’a vu, la gestion inadéquate des stocks dans le service achat d'une entreprise industrielle peut avoir des conséquences financières, opérationnelles et relationnelles significatives, parfois irréparables. C’est pourquoi les responsables Achats ont recours à différentes méthodes permettant de mesurer l’état et la performance de leurs stocks, à commencer par la méthode dite ABC.
Le principe ? Séparer les pièces en trois groupes ( classe A, classe B et classe C) selon leur criticité, les pièces de classe A étant les plus critiques et donc exigent un suivi renforcé par rapport aux autres ; celles-ci représentent généralement 20% de l’inventaire. Puis viennent les pièces de classe B (environ 30%) suivies des « classe C ».
Dans la même veine figure la méthode de notation dite PIEU (incidence de la Panne, Importance de l’équipement, État de l’équipement, taux d’Utilisation de l’équipement). Là aussi l’objectif est de classer les pièces en fonction de leur criticité.
Une fois les pièces et les actifs du magasin classifiées, il est important de s’équiper d’un outil numérique de gestion des stocks afin d’être en mesure de suivre en temps réel les mouvements d’entrée-sorties, identifier les tendances et d’anticiper les besoins de la production ou de la maintenance. C’est le cas des logiciels de gestion d’entrepôts et de magasin ainsi que des systèmes de gestion des stocks (SGS), lesquels permettent de suivre en temps réel les niveaux de stock, d'automatiser les réapprovisionnements, et de générer des rapports analytiques.
Autre outil intéressant, la GMAO (gestion de la maintenance par ordinateur) dont les logiciels sont bien souvent équipés de modules de gestion des stocks. Une solution MES (Manufacturing Execution System), lorsque l’entreprise en dispose, se révèle aussi très utile et riche en données dans la mesure où les informations remontent en temps réel vers l’ERP qui, en intégrant des données de gestion des stocks de l'entreprise, assurera une coordination efficace entre les différents services, à commencer par les Achats.
Autres technologies en vogue, les magasins automatisés présentent eux aussi l’avantage de fournir en temps réel ou du moins en automatique les informations nécessaires des mouvements de stocks. En outre, des systèmes de localisation avancés tels que la géolocalisation des stocks à l'intérieur des entrepôts facilitent la mise en place d'inventaires efficaces et la réduction des erreurs de picking.
Quant aux capteurs et aux objets connectés (IoT) disposés sur les bacs de stockage et les étagères, ils permettent à leur tour de surveiller en temps réel les niveaux de stock, les conditions de stockage et automatiser les processus de réapprovisionnement.
Enfin, l'utilisation de codes à barres et de la technologie RFID (Radio-Frequency Identification) pour étiqueter et suivre individuellement les pièces de rechanger permet une gestion plus fine des mouvements de stocks et une localisation rapide des pièces nécessaires – offrant au service Achat une vision à la fois globale et précise, et lui évite ainsi de lancer de nouvelles commandes.