Travailler dans une ambiance thermique chaude : comment se protéger ?

Comme le rappelle l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles), aucune réglementation ne fixe une température à partir de laquelle on peut considérer travailler dans un environnement thermique chaud.

Toutefois, au-delà de 30°C pour une activité sédentaire, et 28°C pour un travail plus physique, les travailleurs peuvent être gênés dans leurs tâches et leur bien-être mis à mal par la chaleur.

• Les personnes qui travaillent dans des environnements aux températures élevées
  • En raison de la proximité avec de matières en fusion, comme le verre ou le métal : fonderies, aciéries, mines, ateliers de soudure…
  • En raison de la présence de matériaux à haute température (paroi d’un four, proximité d’un creuset…) : hauts-fourneaux
  • Dans des environnements combinant chaleur et humidité : teintureries, blanchisseries, buanderies, conserveries, cuisines…
• Les personnes qui travaillent en extérieur peuvent être exposés à la chaleur, notamment lors d’épisodes de canicule
  • Employés du bâtiment, ouvriers agricoles ou forestiers, personnes assurant l’entretien des routes et voies ferrées ainsi que la collecte des déchets, policiers, pompiers, militaires, pêcheurs, marins, ostréiculteurs…

L’exposition à la chaleur peut causer :

• De la fatigue
• Des sueurs abondantes
• Des nausées
• Des maux de tête et des vertiges
• Des crampes

Ces symptômes courants peuvent être précurseurs de troubles plus importants, parfois mortels.

Transpiration/sudation, augmentation du débit sanguin au niveau de la peau (dilatation des vaisseaux cutanés) … les mécanismes physiologiques maintenant notre température corporelle proche de 37°C, quel que soit l’environnement thermique, peuvent être « dépassés » en cas d’exposition à des chaleurs élevées.

• Risques de déshydratation accrus.
• Coup de chaleur : en cas d’exposition prolongée à des températures élevées. Il est rare mais grave… et mortel dans 15 à 25 % des cas (Source INRS).

La chaleur peut altérer les performances mentales ou physiques : baisse de la vigilance ; temps de réaction, temps de décision, cognition ralentis ; transpiration qui rend les mains glissantes ou vient gêner la vue. Autant de phénomènes qui peuvent conduire à des maladresses ou à des erreurs entraînant des accidents.

Plusieurs paramètres sont à prendre en compte, qu’il s’agisse de travail en extérieur ou à l’intérieur de locaux. :

• La température : est-elle extérieure (travail en plein soleil et sur des surfaces réverbérant la chaleur comme une toiture…), ou générée par un procédé de travail (four, procédé ou équipement de travail dégageant de la chaleur) ?
• Les caractéristiques de l’environnement de travail : la présence de rayonnement, la vitesse et l’humidité de l’air, la tâche à effectuer, l’organisation du travail, l’aménagement des locaux, la durée du travail,les facteurs individuels...
• La nature des vêtements de travail ou de protection : certains équipements peuvent gêner l’évacuation de la transpiration.

La prévention la plus efficace consiste à éviter ou au moins à limiter l’exposition à la chaleur.

Conformément aux dispositions du Code du travail, l’employeur est tenu de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (art. L. 4121-1 et suivants) en application des principes généraux de prévention.

Les mesures de prévention s’inscrivent dans la perspective d’une démarche globale, conçue le plus en amont possible :

• Aménagement des locaux : zones de repos climatisées, accès facilité à des boissons fraîches, climatisation, aération,ventilation),
• Mesures d’organisation du travail : temps d’exposition à la chaleur, augmentation de la fréquence des pauses, rotation des tâches, limitation du travail physique…
• Mesures d’information et de formation des salariés, notamment aux premiers secours

• Mise à disposition gratuite de vêtements et d’équipements de protection adaptés permettant d’assurer une bonne protection thermique en intégrant les exigences de l’activité.

WARNING : Les vêtements et les équipements de protection adaptés à des températures élevées doivent permettre d’assurer une bonne protection thermique sans nuire aux exigences liées aux missions à effectuer. Ces EPI doivent respecter de nombreux critères : l’efficacité vis-à-vis de la chaleur, le confort, la compatibilité avec les autres EPI nécessaires au travail, le maintien de la mobilité et de la dextérité.

Risques de brûlures, de projections de particulesou d’inhalation chimique… Les fondeurs, les verriers et tous les professionnels qui travaillent dans un environnement aux températures élevés doivent porter des vêtements de protection contre la chaleur extrême normés EN 11612.

• Pour protéger les extrémités
  • Pour les mains : des gants la protection contre la chaleur brûlante indispensable pour un soudeur comme pour un laborantin.
  • Pour les pieds : des chaussures de sécurité confectionnés dans un matériau ignifuge.
  • Pour la tête et les yeux : des casques haute chaleur (conformes à la norme EN397 :2012), avec ou sans visière ; des lunettes de sécurité intégrées, des couvre-casques et couvre-nuques ; des masques à ventilation assistée...

Les dispositifs à ventilation assistée offrent une protection respiratoire filtrante de haut niveau. Ils fonctionnent avec une pression positive, à l’inverse des masques à gaz traditionnels. Cela signifie que l'effort respiratoire à fournir est réduit, car il est effectué par un moteur qui envoie un débit d'air filtré constant dans le masque. Il est recommandé d'utiliser ces dispositifs dans le cadre de travaux exigeants, fatigants, de longue durée ou lors d'interventions dans des environnements difficiles.

L'effort respiratoire amoindri réduit la fatigue et la sensation d'essoufflement, permettant une meilleure concentration et une productivité accrue. Les masques à ventilation assistée sont particulièrement utiles dans des environnements à forte chaleur, car ils fournissent un apport d'air frais et contribuent à maintenir une température corporelle plus basse. Ils filtrent l'air inhalé, éliminant les particules nocives, les poussières, les vapeurs chimiques ou les agents pathogènes présents dans l'environnement de travail, protégeant ainsi la santé des travailleurs.

• Pour protéger le corps
  • Des blousons et des vestes ignifuges : ils garantissent la sécurité de l’employé contre les flammes, la chaleur intense et les projections de matériaux en fusion jusqu’à 2 000°C.
  • Des pantalons de travail anti-chaleur : pour les personnes exerçant leur métier dans l’industrie métallurgique, la soudure et pour les travaux à température élevée. Un pantalon de travail anti-flamme prévient aussi le risque de projection thermique.
  • Des combinaisons anti-chaleur : elles sont composées d’une veste ou d’un blouson et d’un pantalon anti-ultra hautes températures. Elles doivent répondre aux normes EN 11612 A1 B1 C1 E2 F1 et EN 11611 A1 classe 1 (risques liés aux travaux de soudure). Pour assurer légèreté et confort optimal, un tissu 100% coton traité ignifuge est recommandé.