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      • Publié le 8 juin 2023
      • Mis à jour le 6 sept. 2023
    • 12 min

    Comment contrôler la sécurité des installations électriques ?

    sécurité installation électrique

    Article publié le 31/05/2023

    Une installation électrique non conforme peut générer d’importants risques, de la décharge électrique à l’électrocution. Les équipements et appareillages peuvent aussi souffrir d’une installation qui dysfonctionne. Pour toutes ces raisons, contrôler fréquemment la sécurité des installations électriques dans les entreprises est nécessaire.

    Quelles sont les obligations des entreprises en termes de contrôle de la sécurité des installations électriques ?

    Pour réduire les risques au maximum dans le cadre professionnel et pour les établissements recevant du public, la loi a établi des normes et des réglementations pour encadrer le contrôle des installations électriques.

    Sur quelles normes faut-il s’appuyer ?

    Tout d’abord, selon le Code du travail, l’employeur doit s’assurer que ses salariés travaillent dans de bonnes conditions de sécurité et notamment pour ce qui concerne les installations électriques. L’entreprise doit donc :

    • procéder à une vérification initiale des installations pour analyser les risques (art. R4226) ;
    • élaborer des mesures de prévention en privilégiant les dispositions collectives ;
    • mettre en œuvre ces mesures.

    La vérification doit être effectuée par un organisme accrédité par le Comité français d’accréditation (COFRAC) ou un organisme européen.

    Dans un établissement recevant du public (ERP), le contrôle permet d’assurer la sécurité des biens et des personnes et de faciliter la gestion et l’usage de l’installation électrique. Cette dernière doit être conforme :

    • à la norme NF C15-100 si l’installation électrique est en basse tension (il s’agit de la plupart des bâtiments tertiaires) ;
    • aux normes NF C13-100 et NF C13-200 pour les bâtiments industriels desservis en haute tension.

    Les bâtiments agricoles sont soumis à des spécifiques, notamment pour protéger également les animaux.

    À quelle fréquence les contrôles normes doivent être effectués ?

    Les vérifications de l’installation électrique interviennent à plusieurs moments. Avant la mise sous tension d’une installation électrique neuve ou modifiée de manière significative, le Consuel (Comité National pour la Sécurité des Usagers de L’Électricité) effectue une vérification obligatoire pour valider la conformité de l’ensemble.

    Une deuxième vérification initiale intervient avant la mise en service de l’installation, juste après le raccordement de l’installation à l’électricité. Enfin, un contrôle périodique doit être réalisé chaque année. Il permet de détecter des défaillances susceptibles d’entraîner des accidents, des incendies ou de réduire les performances des appareils électriques.

    Les résultats des vérifications et contrôles sont consignés dans un registre conservé dans l’entreprise.

    Quels sont les différents tests effectués et sur quels appareillages électriques précisément ?

    Les modalités de la vérification des installations électriques sont précisées par la loi. Le contrôle concerne :

    • l’ensemble des installations électriques dans les ERP et les immeubles de grande hauteur ;
    • les dispositifs de protection contre la foudre ;
    • les groupes électrogènes dans les immeubles de grande hauteur ;
    • l’ensemble des installations temporaires pour les chantiers du bâtiment et travaux public, construction ou réparation de navires, baraques et stands sur les marchés, foires, parcs de loisirs et des lieux d’exposition ou de spectacle ;
    • les infrastructures de recharge des véhicules électriques dans les installations ouvertes au public.

    Après un diagnostic visuel, l’organisme procède à différents tests sur l’installation électrique, conformément à la norme CEI 60364.6.61 :

    • continuité des conducteurs de protections (ou mise à la terre) ;
    • résistance d’isolement ;
    • protection par séparation des circuits ;
    • résistance des sols et murs ;
    • déconnexion automatique de l’installation ;
    • polarité ;
    • performances fonctionnelles ;
    • rigidité électrique ;
    • chute de tension.

    Comment est testée la terre d’une installation électrique ?

    Toute installation électrique, qu’elle soit domestique ou industrielle, doit être raccordée à la terre pour garantir la sécurité du réseau. Cela consiste à relier un point donné du réseau à une prise de terre. Cette dernière est plantée dans le sol ou dans un autre milieu conducteur, afin d’évacuer le courant de défaut qui surgit lorsque des parties métalliques sont mises accidentellement en contact avec l’électricité en cas de défaut d’isolement par exemple.

    Quels sont les risques lorsque la mise à la terre n’est pas correcte ?

    Lorsque l’installation n’est pas reliée à la terre ou que celle liaison est défectueuse, les risques sont importants, à la fois pour les personnes et pour les biens. En effet, en cas de défaut d’isolement d’un conducteur, une personne peut être traversée par un courant électrique (électrocution qui peut entraîner la mort) et des appareils être endommagés par une tension qu’ils ne peuvent pas supporter.

    Quels sont les paramètres indiquant que la terre est correcte ou non ?

    Les exigences en matière de valeur de résistance de terre sont différentes selon les pays. En France, pour garantir la sécurité des personnes, les dispositifs de protection doivent se déclencher dès lors que la tension de défaut dépasse ce que peut supporter le corps humain, c’est-à-dire 50 V AC ou 500 mA. La résistance de la prise de terre doit donc être inférieure à 100 ohms.

    Une bonne mise à la terre dépend à la fois de la nature de la prise, du conducteur de terre et de la résistivité du sol qui s’exprime en ohmmètre. Elle est très variable selon les régions. Même si votre installation a été mise à la terre, il est nécessaire de refaire des contrôles réguliers pour vérifier la résistance des sols.

    Comment est-elle testée et avec quel type d’appareil de mesure ?

    La terre d’une installation électrique est mesurée grâce à un appareil appelé contrôleur de terre ou testeur de terre. Il mesure la terre par la méthode des 3P ou 4P et permet également de mesurer la résistivité des sols (méthodes Wenner ou Schlumberger).

    Pour vérifier que les prises sont bien reliées à la terre, il faut utiliser un testeur électrique ou un multimètre afin de mesurer la tension en volts. Si la prise est bien reliée à la terre, on doit obtenir :

    • 230 V entre la phase et la terre ;
    • une valeur proche de 0 entre le neutre et la terre.

    Quelles sont les différentes méthodes ?

    Plusieurs méthodes existent pour tester la mise à la terre :

    • Le test de résistivité du sol utilise 2, 3 ou 4 piquets et est nécessaire pour les nouvelles installations, mais la mesure sans piquet est possible en mesurant les résistances des boucles de terre. Pour cela, on utilise une pince multimètre de terre. Il suffit de placer la pince autour du câble de connexion à la terre ou du piquet de terre. Le multimètre évalue le niveau de résistance de la terre par rapport à la masse.
    • La méthode de la chute de potentiel utilise deux piquets plantés dans le sol en ligne droite à une certaine distance de la prise de terre. Une variante est le test sélectif qui permet de ne pas déconnecter la prise de terre du site.
    • La résistance ou continuité de la terre à 2 pôles utilise des piquets et une mise à la terre comme une canalisation d’eau entièrement métallique.

    En quoi consiste le contrôle de l’isolement des installations électriques ?

    Qu’est-ce que l’isolement d’une installation électrique ?

    L’isolement d’un appareil électrique correspond à une résistance empêchant la circulation du courant. Pour cela, la résistance doit être la plus élevée possible et est exprimée en MégaOhms. L’isolement est mesuré entre les conducteurs sous tension et entre chaque conducteur et la terre.

    Quels sont les risques lors d’un défaut d’isolement ?

    En électricité, l’isolement doit être parfaitement intègre pour éviter l’électrocution et la fuite de courant. Il concerne les câbles d’alimentation ou de raccordement, mais aussi les appareils eux-mêmes. Un défaut d’isolement permet à une phase ou un neutre d’entrer en contact avec une masse métallique et de lui transmettre du courant électrique. Si une personne touche ce métal, elle peut être électrocutée. Un défaut d’isolement peut également entraîner des courts-circuits si les conducteurs sont défectueux.

    Qu’est-ce qu’un mauvais isolement dans une installation ?

    La qualité des isolants peut s’altérer avec le temps, les températures extrêmes dans un sens ou dans l’autre, l’humidité ou les contraintes mécaniques (torsion, coupure, vibrations…) ainsi que des surcharges de courant.

    La norme NF C15-100 donne des valeurs minimales de la résistance d’isolement :

    • en très basse tension dans un milieu immergé (une lampe d’aquarium par exemple), la résistance minimale d’isolement devra être de 0,25 MégaOhms pour une tension de test de 250 V DC ;
    • sur une installation en 230 V, la résistance d’isolement minimale devra être de 0,5 MégaOhms pour une tension de test de 500 V DC ;
    • sur une installation alimentée avec plus de 500 V, la résistance minimale d’isolement devra être supérieure à 1 MégaOhms pour une tension de test de 1000 V DC.

    Comment est-il testé et avec quel type d’appareil de mesure ?

    Pour mesurer l’isolement d’une installation ou d’un équipement, on utilise un appareil appelé contrôleur d’installation ou MégaOhmmètre. Il délivre une tension d’essai pouvant aller jusqu’à 1000 V afin de vérifier que l’isolement est correct et constant.

    Comment sont testés les appareillages de protection ?

    Les appareillages de protection d’une installation électrique sont les interrupteurs différentiels et disjoncteurs. Ils sont tous les deux chargés de couper le circuit présentant un défaut. Les disjoncteurs protègent plutôt les biens, car ils fonctionnent en cas de surcharge ou de court-circuit, tandis que l’interrupteur différentiel protège les personnes, car il se coupe s’il détecte un courant de fuite ou courant de défaut pour éviter les électrocutions.

    Quels sont les risques lorsqu’un appareillage de protection est défaillant ?

    Si un interrupteur différentiel est défaillant, la sécurité du circuit électrique est compromise. En effet, cela veut dire qu’en cas de fuite de courant ou de court-circuit, l’appareil sera incapable de détecter le dysfonctionnement et de couper le circuit incriminé. Les équipements se trouvant sur le circuit pourront recevoir une tension trop forte ou une personne pourra s’électrocuter en touchant un appareil. Cela peut aussi générer un incendie si les composants s’échauffent.

    Comment sont-ils testés et avec quel type d’appareil de mesure ?

    Les interrupteurs différentiels disposent d’un bouton d’auto-test facilement utilisable même par un novice. Il faut commencer par éteindre tous les appareils sensibles sur l’installation, puis d’appuyer sur le bouton. Si le différentiel fonctionne bien, la manette s’abaisse aussitôt, sinon il faut changer l’appareil. Les disjoncteurs disposent aussi d’un bouton d’auto-test.

    Il est possible de tester un disjoncteur sous tension, sans le démonter du tableau électrique. Il faudra cependant vous équiper d’EPI (équipements de protection individuelle) adaptés et notamment des gants isolants. À l’aide d’un multimètre, on va pouvoir tester la présence de tension et de courant électrique : en posant les branches de l’appareil sur les bornes de connexion du disjoncteur, on doit obtenir une valeur de 230 V environ. Si les valeurs sont différentes, il y a un dysfonctionnement.

    Quelles sont les recommandations de la norme NFC 15-100 pour le contrôle des installations électriques ?

    La norme NF C15-100 régit l’ensemble des installations électriques des bâtiments professionnels, publics ou des habitations qui sont alimentés en basse tension. Les règles visent à ce que le matériel, les installations et les systèmes assurent le maximum de sécurité possible aux personnes comme aux biens.

    • La norme prescrit notamment :
    • l’obligation de poser des disjoncteurs et interrupteurs différentiels, ainsi que leur répartition par circuit ;
    • l’obligation d’installer un tableau électrique de répartition ;
    • l’obligation de raccorder le logement ou le bâtiment à la terre ;
    • le nombre de points d’éclairage et de prises électriques minimum nécessaires dans chaque pièce ;
    • les distances de sécurité à observer dans les pièces pourvues de point d’eau (salle de bains, cuisine…) ;
    • la protection contre la foudre dans les régions à risques.

    Ces prescriptions sont vérifiées par le Consuel lors de la vérification initiale avant la mise sous tension. C’est pourquoi il est impératif de bien respecter la réglementation pour s’assurer de la conformité de son installation électrique.

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