L’histoire du recyclage

« Tant que le roi n’est point touché, la ville s’accommode de ses miasmes et excréta, de ses boues et immondices. Dès lors que la souillure vient entacher la parure souveraine et amoindrir son degré de “pureté”, il s’agit de faire de l’incident un événement, de l’événement une inauguration. »

En France, c’est Philippe Auguste (XIIe siècle) à être le premier à tenter de régler le problème de l’amoncellement des ordures et des boues dans la capitale : il pave certaines rues, il créé des canaux et des fossés centraux pour désencombrer certains quartiers. Au XIVe siècle, Charles V fait construire des fossés couverts pour déverser ses détritus. Au XVIe siècle, François Ier crée des paniers où déposer les ordures collectées par les boueux.

Pour l’heure, il ne s’agit pas encore de recyclage mais de mesures d’assainissement. Les immondices et les ordures sont les premiers véhicules des pandémies, en l'occurrence la peste.

Ce qui est biodégradable sert d’engrais dans les champs. On transforme aussi :

• Les vieux chiffons en papier
• Les peaux de lapins en colle pour l’ébénisterie ou la marqueterie
• Les os en allumettes ou en gélatine comestible
• Les premières boîtes de conserve en jouets pour enfants

Le préfet de la Seine Eugène Poubelle impose aux propriétaires d’immeubles de fournir à leurs locataires un récipient doté d'un couvercle et d’une contenance de 40 à 120 litres pour qu’ils y déposent leurs déchets.

La collecte sélective est née : une poubelle est dédiée aux matières putrescibles, une autre au vieux papiers/chiffons et une dernière au verre, à la faïence et … aux coquilles d’huîtres.

On recycle les métaux pour fabriquer des armes, des chemins de fer ou des munitions.

Comme on manque de tout, on recycle des objets quotidiens, comme les vêtements usagés ou les vieux boutons.

Les déchets occasionnés par les destructions de la guerre servent à reconstruire le pays : ils sont recyclés par l’industrie du bâtiment.

Pendant les Trente Glorieuses, la France est entrée dans la consommation de masse. Une période de surproduction de biens… et de déchets.

Juillet 1975 : Les collectivités locales sont désormais responsables de la collecte et de l’élimination des ordures ménagères.

1988 : Le premier centre de tri sélectif français voit le jour à Dunkerque.

1992 : La loi Royal oblige les communes françaises à valoriser et à recycler les déchets : ils sont désormais considérés comme des gisements décisifs d’énergie et de matières premières. La création de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie) et celle d’Eco-Emballages font entrer la France dans une nouvelle ère : les sociétés de recyclage se multiplient, le recyclage entre dans l’ère industrielle.

2008 : Des directives européennes et des lois nationales fixent des objectifs de recyclage selon les matériaux et/ou les catégories de déchets. Le premier article de la règlementation relative aux déchets pose le principe suivant : « La politique nationale de prévention et de gestion des déchets est un levier essentiel de la transition vers une économie circulaire. »

1. La préparation en vue de la réutilisation
2. Le recyclage
3. Toute autre valorisation, notamment la valorisation énergétique
4. L’élimination et notamment l’enfouissement

En vertu de ce principe de circularité, tout déchet a vocation à être réinséré dans un cycle économique, afin de limiter au maximum le prélèvement des matières premières.

Le recyclage permet d’éviter le gaspillage de ressources naturelles et d’énergie, de sécuriser l’approvisionnement de l’industrie en matières premières, de diminuer ses impacts environnementaux.

Créée en 1994 aux Etats-Unis, cette journée devenue mondiale en 2018 vise à promouvoir la consommation de produits fabriqués à partir de matériaux recyclés.