- Publié le 26 mai 2025
- Mis à jour le 3 nov. 2025
- 6 min
Quel matériel utiliser pour constituer une gestion technique des bâtiments ?

Améliorer le confort des utilisateurs et des salariés de l’usine tout en optimisant la consommation énergétique des locaux de l’atelier de production est devenu un enjeu déterminant pour une entreprise industrielle, voire une priorité. Pour ce faire, celles-ci doivent mettre en place des instruments de mesure et des logiciels spécifiques supervisés et coordonnés par un système de gestion technique du bâtiment (GTB). Surtout, dans le cadre du décret BACS, la mise en œuvre d’une GTB prend un caractère obligatoire pour certains bâtiments à compter du 1er janvier 2025.
Dans le cadre du décret BACS (Building Automation & Control Systems) – qui vient compléter le décret Tertiaire –, certains bâtiments ont désormais pour obligation de mettre en place un système d'automatisation et de contrôle, avec une échéance fixée au 1er janvier 2025. L’objectif étant d’atteindre les objectifs fixés par le décret Tertiaire (devenu DEET – pour « Dispositif Éco Énergie Tertiaire) en matière de réduction des consommations énergétiques. Celui-ci impose un système automatisé de suivi, d’enregistrement et d’analyse en continu de la consommation énergétique des systèmes techniques du bâtiment, leur interopérabilité, la possibilité d’arrêter manuellement un des systèmes et, surtout, l’évaluation de l’efficacité énergétique du bâtiment concerné par rapport à une valeur de référence afin d’intervenir sur tel ou tel système.
Plusieurs normes encadrent ainsi la GTB. Outre le décret BACS figure la certification européenne Eu.Bac chargée de garantir les performances des systèmes de pilotage et de régulation énergétique d’un bâtiment. Celle-ci s’applique en particulier au chauffage. La norme NF EN ISO 52120-1 : 2022 porte quant à elle sur la GTB de classe A, un système de supervision des équipements installés dans les bâtiments, parmi lesquels l’éclairage, l’eau chaude sanitaire, la CVC (chauffage-ventilation-climatisation) ou encore l’ouverture et la fermeture de stores électriques et le contrôle d’accès. Cette GTB de classe A (régulation et GTB à fort rendement énergétique) va plus loin que la classe B (« régulation et GTB avancées »).
Quels types de matériels utiliser ?
Les plateformes de gestion intégrée – autrement appelées systèmes de gestion technique ou SGT – permettent de superviser et de contrôler l'ensemble des systèmes techniques d'un bâtiment, notamment le chauffage, la ventilation, la climatisation (CVC), l'éclairage et la sécurité. De telles solutions offrent ainsi une architecture ouverte permettant d’intégrer différents équipements et systèmes au sein d’un seul et même tableau de bord. Leur objectif ? Simplifier la surveillance en temps réel et l’analyse des données utiles à la GTB.
En matière d’éclairage, aux multiples technologies mises en œuvre pour réduire sa facture énergétique (leds principalement) sont associées à des instruments de contrôle, à partir de minuteries par exemple, de détecteurs de lumière et de capteurs de mouvement, ainsi que des cellules photoélectriques et des capteurs de lumière naturelle, des horloges programmables ou encore des capteurs de tension et des ballasts. Il est aussi possible d’y ajouter des potentiomètres ou des variateurs afin d’adapter simplement l’éclairage. Tout cet ensemble est ensuite orchestré via le logiciel de GTB. Celui-ci se voit complété d’autres systèmes permettant de suivre des paramètres tels que la CVC.
Les dépenses d’énergie liées à la partie chauffage-ventilation-climatisation (CVC) se révèlent souvent très élevées, notamment dans des ateliers de production exigeant des intervalles de température particulièrement précis. La GTB prend en compte le bâtiment dans sa globalité (ou sur un thème précis comme la baisse de la facture énergétique ou l’amélioration du confort dans l’entreprise), alors que la GTC (gestion technique centralisée) ne se focalise que sur un lot en particulier ; dans le cas de la CVC, la GTC appliquée met en œuvre des solutions dites « immotiques » afin de contrôler et piloter la consommation à travers le monitoring des équipements grâce à des capteurs et des automates intelligents, d’un logiciel de supervision et de pilotage.
Ces systèmes donnent la possibilité de suivre les équipements, de prendre des relevés et faire de la mesure. Mais ils permettent aussi d’intervenir ou redémarrer à distance (en cas d’arrêt suite à une coupure de courant par exemple) dans le cadre d’une gestion active. De telles technologies donnent enfin la possibilité de détecter des anomalies, de créer des alertes, d’aider au diagnostic et d’optimiser, in fine, l’exploitation et l’entretien de chaque équipement.
En matière de chauffage, les régulateurs modernes aident à optimiser la consommation énergétique en adaptant le chauffage aux besoins réels des locaux. On trouve aujourd'hui sur le marché des systèmes permettant de contrôler le chauffage de chaque espace individuellement, réduisant ainsi le gaspillage d'énergie. Quant à l’aération et au traitement de l’air, les systèmes de ventilation mécanique contrôlée (VMC) assurent une ventilation efficace tout en optimisant la consommation énergétique. On trouve également des VMC à double flux capables de récupérer la chaleur de l’air extrait pour préchauffer l’air entrant, assurant plus de confort thermique.
Capteurs et dispositifs de mesure intelligents au cœur de la GTB
Les dispositifs de mesure jouent un rôle critique dans la collecte des données nécessaires à la GTB. Ils permettent de suivre des paramètres tels que la température, l'humidité ou la qualité de l'air. Il existe par exemple des capteurs de CO2 en mesure de suivre les concentrations de dioxyde de carbone dans les espaces fermés, permettant une ventilation ajustée pour assurer une qualité de l'air optimale. En matière de CVC, les thermostats intelligents rendent optimale la consommation d’énergie en régulant le chauffage en fonction des besoins réels des locaux, à l’image de dispositif capable de gérer le chauffage dans chaque pièce individuellement, contribuant ainsi à réduire le gaspillage énergétique.
Concernant la gestion de l'énergie, des dispositifs de mesure d'énergie intelligents permettent de suivre la consommation énergétique en temps réel, facilitant l'identification des domaines de gaspillage. Ces dispositifs offrent une gestion précise de la consommation électrique et peuvent être intégrés dans diverses applications de gestion énergétique. Quant aux outils de surveillance énergétique, ceux-ci aident à analyser la consommation et à identifier des pistes d’amélioration potentielles. Des solutions de monitoring offrent une visualisation en temps réel de la consommation énergétique d’un bâtiment et envoie des alertes en cas de problèmes identifiés.
Enfin, la GTB concerne une question certes moins médiatisée que l’efficacité énergétique, mais non moins importante : la sécurité et l’accès sécurisé aux locaux. Dans ce cadre, des systèmes d’accès électroniques renforcent la sécurité des bâtiments tout en simplifiant la gestion des entrées et sorties, à l’exemple d’un système de contrôle d’accès reposant sur le Cloud qui offre un contrôle d’accès à distance et un suivi des déplacements des utilisateurs. En matière de vidéosurveillance, certains systèmes intègrent des fonctionnalités d'analyse d'image dans le but de détecter des comportements suspects pour enfin alerter en temps réel les responsables de la sécurité.
La gestion technique des bâtiments repose ainsi sur un ensemble de matériels et de technologies divers et variés permettant d’agir sur différents aspects, qu’il s’agisse de l'efficacité énergétique, le confort et l’hygiène sans oublier la sécurité. Mais cette multiplicité de solutions intéressent doublement les responsables de maintenance industrielle. En effet, cette surveillance fine et numérisée des équipements offre la possibilité d’anticiper les pannes et d’élaborer des stratégies de maintenance de plus en plus pertinentes, d’accroître la durée de vie des équipements et de réduire le nombre et les coûts d’interventions.
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