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      • Publié le 18 juil. 2023
      • Mis à jour le 24 janv. 2024
    • 9 min

    Les EPI ? Vitaux et pourtant négligés

    L'importance de porter ses EPI

    Vêtements de travail et de protection, gants de protection, chaussures et bottes de sécurité, protections antichute, lunettes et écrans faciaux, casques et cagoules de protection, appareils et bouchons auditifs ainsi que les masques à gaz et autres systèmes de protection des voies respiratoires… Ils sont nos « gardes du corps » tout au long de notre journée de travail… Et pourtant, trop souvent, nous les ignorons ou nous les traitons mal. Etat des lieux.

    La France était en 2019 le pays de l’Union européenne doté du taux le plus élevé d’accidents du travail mortels.

    En 2022, le rapport de l’Assurance Maladie-Risques professionnels dénombrait, pour l’année 2021, près de 605 000 accidents du travail et 47 400 maladies professionnelles

    Combien de troubles musculosquelettiques, de bronchites chroniques, de blessures à l’œil, de coupures ou de brûlures, accompagnées de séquelles pénibles, auraient être évitées grâce à des vêtements de travail adaptés, au port de lunettes de sécurité, de masques ou de gants ?

    Les statistiques nous manquent encore.

    Mais dans de nombreux secteurs d’activité, comme l'industrie, l'agriculture, les travaux publics, l'exploitation forestière, la santé, l’agro-alimentaire etc., les équipements de protection individuelle (EPI) sont obligatoires.

    Et pour cause :

    La manutention manuelle (18 %) et les chutes de hauteur (13 %) sont encore aujourd'hui deux des principales causes d'accidents mortels du travail. Le secteur de la construction est celui où la fréquence d'accidents mortels est la plus élevée, devant celui de l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche.

    Quant aux troubles musculosquelettiques, 8 secteurs sont particulièrement touchés : le transport et la logistique, le commerce, l’agroalimentaire, le bâtiment et les travaux publics, la propreté, l’industrie métallurgique, le sanitaire et médico-social,

    Si les équipements et les dispositifs regroupés sous l’acronyme EPI n’empêchent pas la survenue d’accidents du travail, ils protègent contre leurs dommages, qui peuvent être fatals.

    En outre, ils préviennent les maladies d’origine professionnelle.

    C’est d’ailleurs ainsi qu’ils sont présentés par le Code de Travail (art R. 4311-8) : les EPI sont « destinés à être portés par le travailleur en vue de le protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa sécurité ou santé au travail. »

    Et pourtant : Bien que le port d’EPI adaptés soit une question de santé et de sécurité soumise à une obligation légale, il reste encore négligé dans trop de situations professionnelles « à risques ».

    La place des EPI dans une démarche globale de prévention des risques professionnels

    Le livre III de la partie « Santé et sécurité au travail » du Code du travail est entièrement consacré aux équipements de protection individuelle (EPI).

    Parmi les neuf principes généraux de prévention donnés par le Code du travail (art. L. 4121-2), les EPI sont les derniers moyens de prévention à mettre en œuvre - après une prise en charge globale des risques attachés à un environnement de travail spécifiques, de leur évaluation à la suppression, en passant par l’évitement ou la réduction.

    Des risques de diverses natures :

    • Biologiques
    • Chimiques
    • Mécaniques
    • Electriques
    • Thermiques
    • Des risques liés aux rayonnements et au bruit

    En complément des EPC (équipements de protection collective)

    Quelques exemples d’EPC

    • Les garde-corps bordant les échafaudages pour prévenir les risques de chutes de hauteur

    📝  Selon l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), les chutes de hauteur sont la deuxième cause d'accidents mortels liés au travail après le risque routier.

    • Des installations d'aspiration de substances dangereuses comme les colles, les résines, les fluides, les diluants, les dégraissants, les colorants, les peintures…
    • Des enceintes de confinement pour isoler les sources de bruit

    📝  Parce que le bruit peut entraîner des lésions irréversibles, les EPI destinés à s’en protéger entrent, depuis 2018 dans la troisième catégorie d’EPI, aux côtés des harnais anti-chutes et des gilets de sauvetage.

    ⚠️ Le fait que le recours aux EPI entre en jeu après la mise en œuvre des mesures nécessaires à la prévention du risque ne veut pas dire que les EPI ne comptent pas ou qu’ils puissent être négligés

    Adaptés aux réalités et aux risques propres à chaque environnement de travail, les EPI sont des gardes du corps quand tout a été mis en œuvre pour protéger la santé des travailleurs et assurer leur sécurité.

    📝 L’évaluation des risques de l’entreprise doit être consignés dans le DUERP (Document unique d'évaluation des risques professionnels), document obligatoire depuis le décret du 5 novembre 2001.

    C’est cet inventaire des risques professionnels identifiés pour chaque unité de travail qui va permettre à l’employeur de choisir les EPI adaptés.

    ⚠️ Le fait que le recours aux EPI entre en jeu après la mise en œuvre des mesures nécessaires à la prévention du risque ne veut pas dire que les EPI ne comptent pas ou qu’ils puissent être négligés.

    Adaptés aux réalités et aux risques propres à chaque environnement de travail, les EPI sont des gardes du corps quand tout a été mis en œuvre pour protéger la santé des travailleurs et assurer leur sécurité.

    📝 L’évaluation des risques de l’entreprise doit être consignés dans le DUERP (Document unique d'évaluation des risques professionnels), document obligatoire depuis le décret du 5 novembre 2001.

    C’est cet inventaire des risques professionnels identifiés pour chaque unité de travail qui va permettre à l’employeur de choisir les EPI adaptés.

    Tous responsables

    Le port obligatoire des EPI, accompagné de sanctions en cas de non-respect, engage à la fois :

    L’employeur, qui a l’obligation de :

    • Fournir gratuitement les EPI nécessaires à ses salariés et à ses collaborateurs, des EPI adaptés à l’environnement de travail et aux risques encourus.
    • Veiller à maintenir les EPI fournis en état de fonctionner et en conformité
    • Informer et former à la prévention des risques

    L’employé-e, qui a l’obligation de les porter

    Le fabricant et le distributeur, qui ont l’obligation de respecter les normes de fabrication et de diffusion en vigueur.

    Livre Blanc : la sensibilisation au port des EPI

    Des reproches nombreux

    Les gants, les lunettes de protection et les masques sont souvent boudés par les travailleurs.

    Les reproches sont nombreux pour justifier l’abandon du port d’EPI :

    • On ne voit pas leur utilité
    • Leur utilisation est compliquée
    • Ils ne sont pas confortables
    • Ils tiennent chauds
    • Ils sont trop lourds, encombrants, nuisent à la mobilité
    • IIs sont parfois difficiles à enfiler et à retirer.
    • Ils ne sont pas esthétiques
    • IIs ne sont pas toujours fournis à temps et à l'endroit nécessaire
    • Ils sont coûteux, surtout quand certaines pièces doivent être remplacées régulièrement

    Des biais liés au risque perçu VS le risque vécu

    Si l’analyse des risques professionnels, consignée dans le DUERP, est rigoureuse et objective, elle n’empêche pas l’approche subjective liée à la manière dont le risque est perçu.

    Une approche propre à chacun-e, selon son vécu, son expérience, ses connaissances… en lien aussi avec des biais cognitifs, qui nous font prendre des raccourcis et peuvent nuire à notre appréhension de certaines situations.

    Parmi les biais les plus fréquents, qui vont modifier notre perception de la probabilité de l’accident mais aussi de notre propre vulnérabilité :

    Les biais liés au bénéfice du risque

    Nous nous focalisons sur les gains à retirer d’une prise de risque au détriment des aspects négatifs et des dangers potentiels.

    Cette tendance est plus active encore dans les situations de stress et/ou d’urgence.

    Prenons un exemple :

    Je suis plus à l’aise sans mon casque de protection parce qu’il fait très chaud… au détriment d’une potentielle rencontre entre ma tête, un obstacle ou des objets en chute libre…

    Les biais liés à la familiarité du risque

    A force d’évoluer dans un environnement dangereux je ne perçois plus vraiment le risque.

    Pire : je considère que la prise de risque « fait partie du métier ».

    Par exemple, se couper quand on utilise un objet coupant, tomber quand on travaille sur une échelle,...

    Cette tendance est d’autant plus accentuée que je n’ai jamais eu d’accident. L’habitude peut me mener à minimiser les risques ou être moins vigilant.

    Un biais très fréquent chez les travailleurs les plus exposées au risque : métiers du BTP, sidérurgie, chimie...

    Ce facteur humain, qui relève de la psychologie du travail et des organisations, est à prendre en compte quand on envisage la question du port des EPI et plus largement celle de la prévention. Prévention qui passe par la mise en place de différentes stratégies :

    • Le stockage et l’inspection régulière du port des EPI peuvent contribuer à augmenter leur fréquence d’utilisation.
    • L’information et la formation sont aussi des leviers essentiels d’une sensibilisation efficace.

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