L'inspection
Même s’il n’existe pas de protocole précis défini par le Code du travail, c’est à l’employeur de s’assurer que les EPI fournis à ses employés sont correctement nettoyés et entretenus (article R4323-95)
Cette étape cruciale permet de déceler les malfaçons endommageant les EPI : des rayures et des fissures sur des lunettes de protection, des bosses ou des déformations sur la coque d’un casque de chantier ou d’une paire de chaussures de sécurité, des sangles de harnais anti-chutes déchirées ou déformées…
Le suivi et le contrôle des EPI doit être assurée par une personne compétente, formée aux consignes d’utilisation des équipements et aux risques qu’ils permettent d’éviter.
Les résultats de l’inspection doivent être consignés dans le registre de sécurité unique.
À savoir : une vérification par an est obligatoire pour les EPI suivants
- Les appareils de protection respiratoire
- Les cartouches filtrantes anti-gaz
- Les gilets de sauvetage gonflables
- Les systèmes de protection individuelle prévenant les chutes en hauteur
La réparation
C’est encore à l’employeur qu’il revient d’engager la réparation des EPI ou leur remplacement, et de prendre en charge les frais qui en découlent.
À savoir : Les éventuelles réparations effectuées sur des vêtements de sécurité ne doivent pas altérer les caractéristiques du vêtement : la visibilité, l’imperméabilité, l’isolation thermique ou chimique etc.
Le nettoyage
Si c’est à l’employeur de s’assurer du bon entretien d’un EPI, c’est à l’employé de penser à le nettoyer régulièrement. Un bon moyen de préserver sa performance mais aussi de repérer les signes d’usure. Selon le Code du travail (art. R4323-95), l’employeur doit assurer le maintien des EPI dans un “état hygiénique satisfaisant”. La réglementation précise aussi que les mesures de protection de la santé et de la sécurité ne peuvent entraîner aucune charge financière pour les employés. C’est donc à l’employeur de prendre en charge le coût d’entretien :
- soit en indemnisant les salariés pour les frais de nettoyage ;
- soit en prenant en charge directement le nettoyage des tenues de travail ;
- soit en proposant une possibilité de nettoyage sur place des tenues.
À savoir : Pour que les vêtements de travail soient compatibles avec l’entretien industriel, ils doivent répondre à la norme ISO 15797.
Le rangement
De nombreux fabricants proposent des boîtes de rangement et des espaces de stockage dédiés pour assurer aux EPI un stockage sûr, à l’abri de de la lumière et de l'érosion. Ces équipements de rangement ont plusieurs avantages :
- avoir un lieu de stockage clairement défini et repéré par les salariés ;
- éviter que les EPI ne soient souillés ou endommagés lorsqu’ils ne sont pas utilisés ;
- conserver les EPI dans des conditions optimales.
- Le stockage des EPI garantit leur durée de vie et évite également les pertes ou les vols.
À savoir : Ces boîtes de rangement sont repérables grâce au pictogramme d’obligation de port des EPI.
La formation
Prendre soin de ses EPI, les entretenir et les ranger au bon endroit doit être enseigné lors de journées de formation, au même titre que la façon de les porter, les ajuster, les utiliser.
À savoir : Quels sont les risques d’un EPI mal entretenu ?
Si nous ne disposons pas d’un bilan chiffré des accidents de travail dus à des EPI mal entretenus, il faut savoir qu’il peut être plus dangereux de porter un EPI défectueux à cause d’un manque d’entretien que de s’en passer. On se croit à tort protégé, et on relâche sa vigilance. Toutefois, en cas d’accident, c’est l’employeur qui sera tenu responsable.
Comment l’employeur peut-il optimiser l’entretien et le nettoyage des EPI ?
Un bon entretien garantit une durabilité plus longue pour les EPI et préserve leurs capacités de protection. Remplacer ou réparer un EPI génère des coûts importants qui pourraient être évités grâce à un entretien soigné, un nettoyage régulier et un stockage adapté. Optimiser la gestion des EPI fait gagner du temps et réduit les risques encourus par les salariés.
On peut utiliser pour cela un logiciel de gestion d’EPI avec lequel l’entreprise peut suivre quels EPI ont été distribués et à qui. Elle peut aussi suivre en temps réel le cycle de vie de l’EPI et si les vérifications et entretiens ont été effectués.
La gestion des EPI repose sur quelques grands principes :
- la traçabilité des EPI grâce à un marquage par code-barres ou puce RFID, qui permet de suivre la réglementation de chaque équipement et tout son historique (date d’achat et de contrôle…) ;
- l’automatisation des rappels pour les contrôles ou le nettoyage, mais aussi de certaines procédures ou de l’affectation aux salariés ;
- la formation des utilisateurs aux contrôles de routine afin de détecter et signaler rapidement tout problème.
L’utilisation de casiers connectés ou de vending machine pour gérer la mise à disposition des EPI est également une solution très intéressante pour suivre les EPI. La connexion des casiers avec le logiciel de gestion des EPI permet de suivre les stocks en temps réel, d’effectuer automatiquement les commandes ou de gérer les plannings de contrôles périodiques. Les utilisateurs peuvent enfin faire remonter des incidents relatifs aux EPI (non conforme, inadapté, défectueux…).
De cette manière, l’employeur peut contrôler les consommations, mais aussi suivre et anticiper les réassorts. Le coût global (le TCO) des EPI est réduit tout en préservant la sécurité des salariés.
À noter enfin : à l’exception des EPI mécaniques qui ont une durée de vie illimitée, à condition d’être réparés et certifiés conformes après chaque inspection périodique, un EPI a une durée de vie limitée. Même bien entretenu. En fin de vie, il doit être détruit et mis au rebut, pour être recyclé, enfoui ou incinéré.