Les questions sur le port des EPI

Selon l'Organisation internationale du Travail, 374 millions d'accidents du travail entraînent, chaque année, des arrêts de travail. Chaque année, plus de 2,78 millions de travailleurs meurent aussi des suites de ces accidents ou d’une maladie imputable à leurs conditions de travail.

En matière de prévention, toutes les parties prenantes d’une entreprise sont, chacune à leur échelle, responsable de leur propre sécurité et co-responsable de celle d’autrui.

Si tout au long de l’année, les entreprises mettent en place de nombreuses actions de prévention, il peut être utile d’organiser, une fois par an, une journée dédiée à la question de la santé et de la sécurité au travail. A la fois pour renforcer la cohésion de toutes les parties prenantes de l’entreprise mais aussi de promouvoir une culture préventive de sécurité et de santé. Une culture qui ne peut se construire sans que ne soit écouté le vécu et les questionnements de vos employés, maillons cruciaux de la chaine préventive. L’appropriation par tous de l’importance vitale de la prévention est à ce prix.

Des questions récurrentes au sujet des EPI

Pour que vos salariés et vos employés s’approprient le port des EPI, il est essentiel de répondre à leurs questions.

• Les EPI sont-ils importants ?

Les statistiques sont là : chaque année des accidents de travail mortels sont causés par une glissade, par une chute ou un choc avec un objet. Dans de nombreuses situations, leurs conséquences dramatiques auraient pu être évitées avec le port d’un EPI approprié : des chaussures de sécurité, un harnais anti-chute ou un casque de chantier peuvent sauver des vies.

• Quel est l'EPI le plus « vital » ?

Il n’existe pas d’EPI qui protégerait de l’intégralité des risques encourus par vos collaborateurs sur leur lieu de travail. Tout dépend des tâches qu’ils ont à réaliser et des risques qui sont les plus « courants » au sein d’un environnement de travail spécifique.

Par exemple, si la manipulation d’un matériel tranchant est l’une des activités essentielles de sa fonction, il a intérêt à utiliser des gants résistants aux coupures pour se prémunir de blessures éventuelles. Attention : même si des gants sont la pièce la pièce maitresse de l’équipement de votre collaborateur, cela n’exclut qu’il porte des chaussures de sécurité s’il travaille sur des terrains à risque ou qu’il manipule des charges.

• Comment choisir le bon EPI pour le poste que j’occupe ?

C’est à l’employeur qu’il revient d’analyser les risques encourus par ses collaborateurs ou ses employés. Une analyse à mener dans le cadre de l'évaluation des risques professionnels – une obligation en entreprise - consignée dans le Document Unique d’Evaluation des Risques (DUER).

• Le port d’un EPI est-il une obligation légale ?

Oui. Le port des EPI est obligatoire. Une obligation mentionnée dans le règlement intérieur de l'entreprise.

• Si je trouve l'EPI trop inconfortable, puis-je refuser de le porter ?

Non. En cas de refus, l’employé peut se voir infliger des sanctions disciplinaires. Le non-respect des consignes de sécurité est considéré comme une faute passible d’une sanction disciplinaire, qui peut aller de l’avertissement au licenciement, en passant par la faute grave. En revanche, s’il est mal à l’aise dans l’EPI qu’il porte, il peut demander à son employeur une alternative ou un modèle différent. D’autant plus si le refus est allégué pour des raisons de santé, par exemple dans le cas d’une matière qui serait à l’origine d’allergies.

• Et si je n’ai pas les moyens de m'acheter l’EPI qu’il me faut ?

Ce n’est pas aux employés et aux collaborateurs qu’il revient d’assurer les frais des EPI dont ils ont besoin mais à l’employeur, tenu par la loi, sous peine de poursuite pénale en cas d’accident, de les leur fournir.

• Que dois-je faire si je me blesse en portant un EPI ?

D'abord et avant tout, alerter la direction pour recevoir l’assistance médicale appropriée.

Ensuite, selon la gravité de la blessure, votre employé aura droit à des jours d’arrêt de travail et/ou à une indemnisation. Toutefois, s’il est convaincu que sa blessure est la conséquence d’une négligence de la part de l’employeur, qui n’a pas su identifier les dangers encourus, il pourra intenter une action en justice pour réclamer des dommages-intérêts.

• Que dois-je faire si je me blesse sans porter d'EPI ?

Une fois encore, il faut d'abord et avant tout, alerter la direction pour recevoir l’assistance médicale appropriée. Toutefois, si le collaborateur a enfreint le règlement intérieur de l’entreprise, stipulant les EPI qu’il devait obligatoirement porter, il se pourrait qu’il perde son emploi, en plus de perdre, en partie ou dans sa totalité, l’indemnisation due à la suite de l’accident. Surtout si ses managers lui ont appris comment et quand utiliser les EPI, conformément à la législation.

Pour approfondir

Une sélection d'articles pour que vous puissiez continuer à développer vos connaissances.