L’importance de la haute visibilité

Qu'est-ce que la haute visibilité ?

La haute visibilité consiste à rendre un travailleur visible en extérieur, de la tête aux pieds, en toutes circonstances. Les équipements de visibilité font donc partie des EPI (équipement de protection individuelle). Ils sont fournis gratuitement par l’employeur et relèvent de son obligation générale de sécurité envers les salariés, issue de l’article L.4121-1 du Code du travail.

L’objectif des équipements haute visibilité est simple : assurer la sécurité de jour comme de nuit, de toutes les personnes présentes en extérieur, les travailleurs en premier lieu, mais aussi les usagers comme les automobilistes et les cyclistes. C’est particulièrement important l’hiver lorsque les conditions météorologiques compliquent une bonne visibilité : chutes de neige, pluie intense, brouillard, etc.

Les EPI ont permis depuis plusieurs années de diminuer le nombre d’accidents du travail. Ainsi, on déplore encore 655 715 accidents du travail en 2019 (l’année 2020 n’étant pas pertinente en raison des périodes de confinement). Après une baisse ininterrompue des chiffres jusqu’en 2016, une légère remontée se produit depuis cette date mais elle semble due à l’accroissement de la population salariée. Ainsi, si on prend en compte le ratio d’accidents du travail pour 1 000 salariés, le taux n’a jamais été aussi bas à 33,5 accidents pour mille en 2019 contre 45 pour mille 20 ans plus tôt.

Une meilleure prise en compte de la sécurité au travail et des mesures comme les EPI et les équipements de haute visibilité jouent sans aucun doute un rôle majeur. Preuve en est la diminution du nombre d’accidents du travail dans le secteur du BTP (tandis que ce nombre augmente dans les services ou les transports et la logistique). Les principaux risques d’accident demeurent la manutention, les chutes et les trajets.

Concernant les trajets, 99 000 accidents sur la route se sont produits en 2019, en augmentation de 1 % par rapport à 2018. L’Observatoire national interministériel de la sécurité routière dénombre 56 016 accidents corporels de la circulation en France métropolitaine et déplore 3 244 morts, dont notamment 483 piétons.

De manière générale, le manque de visibilité pour les professionnels comme pour les particuliers cause 20 % des accidents de la route. La conduite de nuit, par exemple, multiplie par 2 le risque d’accidents à cause d’une visibilité réduite et alors même que la conduite de nuit ne représente que 20 % du trafic routier.

43 % des piétons décédés sur les routes ont un accident sur les mois d’octobre à janvier. Le changement d’heure qui implique une période nocturne plus grande, rend moins visible les usagers aux heures de pointe (7h-9h le matin / 17h-19h le soir). Il semble que ce surplus d’accidents soit une conséquence d’un éclairage réduit sur les routes diminuant la visibilité des piétons par les conducteurs.

L’éclairage général et la sécurisation de toute sa zone de travail ou de circulation sont donc essentiels, au même titre que les équipements de haute visibilité.

Les équipements haute visibilité les plus utiles

De nombreux vêtements haute visibilité permettent d’offrir une protection et une sécurité optimales. Ils se choisissent en fonction de l’environnement, des conditions d’intervention, de la nature des risques et des conditions d’exposition aux risques.

Tous les vêtements de travail haute visibilité doivent être conformes à la norme EN 20471 (usage professionnel) et comporter deux matières obligatoires :

• une matière fluorescente pour être visible pendant la journée, quelle que soit la météo. Le choix entre les 3 couleurs disponibles (jaune, orange, rouge) se fait librement pour assurer le meilleur contraste avec l’environnement extérieur.
• une matière rétro-réfléchissante pour être visible pendant la nuit et refléter notamment la lumière des phares. Les microbilles ou microprismes permettent d’être vu à 150 mètres au lieu de 30 mètres.

Elle est complétée par la norme EN 17353 plus générale (visualisation pour les risques moyens). Cette dernière prévoit 3 catégories de vêtements :

• vêtement de type A fluorescent pour être visible de jour ;
• vêtement de type B rétroréfléchissant pour être visible la nuit ;
• vêtement de type AB comportant des matières fluorescentes et rétro-réfléchissantes pour être visible à toute heure.

En outre, 3 classes définissent le risque d’accident :

• classe 1 (vitesse autour de la personne inférieure à 30 km/h) : la surface de matière fluo est de 0,14 m² et la surface de matière rétro-réfléchissante de 0,10 m².
• classe 2 (vitesse inférieure à 60 km/h) : 0,50 m² de fluo et 0,13 m² de rétro-réfléchissant.
• classe 3 (vitesse supérieure à 60 km/h) : 0,80 m² de fluo et 0,20 m² de rétro-réfléchissant.

L’instruction interministérielle sur la signalisation routière fixe les modalités du port de vêtements de haute visibilité : "toute personne intervenant à pied sur le domaine routier à l’occasion d’un chantier ou d’un danger temporaire doit revêtir un vêtement de signalisation à haute visibilité de classe 2 ou 3".

Une visibilité à 360° est requise, ainsi qu’une protection du torse et une conception permettant d’identifier la forme humaine de manière évidente. Les vêtements sont conçus pour assurer une haute visibilité dans toutes les positions de travail, y compris accroupis ou à demi-enterrés.

Dans tous les cas, la présence du marquage CE est impérative pour assurer une qualité de fabrication conforme aux exigences européennes.

Pour assurer une sécurité totale, on n’oublie pas les autres équipements tels que les cônes de signalisation, les panneaux et les dispositifs d’éclairage, les sacs pour les cyclistes, etc. Surtout, on ne cache pas les bandes réfléchissantes et matières fluorescentes. Il existe des vêtements haute visibilité doublés pour l’hiver. Ces vêtements ne doivent pas être recouverts !

Nos conseils d’utilisation et d'entretien de vos vêtements haute visibilité

L’entretien des vêtements de travail est à la charge de l’employeur dès lors que le vêtement est considéré comme un EPI.

Si vous devez entretenir vos vêtements haute visibilité, quelques précautions s’imposent : n’utilisez pas de lessive contenant un azurant optique. Plus généralement, suivez attentivement les conseils figurant sur les notices d’entretien de chaque vêtement haute visibilité.

Entre deux lavages, les bandes rétro-réfléchissantes doivent être essuyées pour ne pas être contaminées ni sales.

Vous sélectionnez des vêtements ajustés à votre morphologie, en tenant compte des vêtements portés en dessous. Le confort et la capacité à bouger sont primordiales. Enfin, vous devez porter ces équipements haute visibilité correctement : par exemple, un gilet se porte fermé pour assurer la continuité des bandes rétro-réfléchissantes.

Vous voilà fin prêt pour travailler et vous déplacer en toute sécurité, même à l’approche de l’hiver. Que vous travaillez sur des chantiers sur les routes ou autoroutes, sur les plateformes ou les aéroports, le manque de visibilité ne doit pas vous mettre en danger.

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