Comment définit-on le confort thermique ?

Le confort thermique est une sensation liée à la température ambiante. Il est propre à chaque individu. C'est un concept tout à fait subjectif puisqu'il reflète l'état de satisfaction du corps vis-à-vis de l'ambiance thermique. Dans les pays au climat tempéré, pour assurer le confort thermique dans le bâtiment, il s'agit de garantir aux occupants une sensation suffisante de chaleur en hiver, alors qu'en été, il faut prévenir toute élévation excessive de température.

Qu'est ce que le confort thermique ?

Article publié le 26/01/2022

Chaque individu jugera son confort thermique selon des critères qui lui sont propres. La sensation de confort thermique dépend de la température ambiante mais également du type d’activité. Elle varie selon que l'individu se repose, effectue une tâche qui réclame peu ou d'importants d'efforts physiques, manipule des charges ou des outils, pratique une activité sportive… Elle est également liée à d’autres paramètres physiologiques tels que l’état de santé, l’âge ou l’état physique et psychologique, le métabolisme, la faculté d'acclimatation... Elle dépend bien évidemment aussi de la tenue vestimentaire.

Le confort thermique est donc un paramètre subjectif et non un critère strictement définissable. Un individu peut en effet éprouver une sensation de confort thermique dans des conditions très différentes. Les contraintes thermiques varient en effet selon la saison, la nature de l'activité et de l’environnement de travail. Elles ne sont forcément pas semblables en extérieur ou en intérieur. Et au sein même d'un bâtiment, les contraintes ne sont évidemment pas les mêmes dans un bureau ou dans un atelier. Il subsiste, de plus, encore des différences notables entre les ateliers selon qu'il s'y trouve des machines, des fours, des équipements frigorifiques ou générateur de chaleur... Chaque situation est donc quasiment unique.

Un équilibre à trouver

Le confort thermique est assuré quand un équilibre est trouvé entre le corps humain de chaque individu et les conditions d’ambiance. La température corporelle normale d’un être humain est d’environ 37°C. Elle peut être considérée comme normale entre 36,1°C et 37,8°C. Au-delà, on parle de fièvre ou d’hyperthermie. Elle varie toutefois selon l’âge, le moment de la journée, le niveau d’activité, les conditions extérieures… Sauf dans des situations exceptionnelles ou inhabituelles, la température corporelle sera généralement toujours supérieure à la température d’ambiance. Il s'agit donc de trouver un équilibre afin d’assurer le bien-être de l’individu. Pour la majorité des individus, la plage de températures de confort se situe entre 18 et 28°C. Mais comme une diversité de paramètres doivent être pris en considération, il est impossible de définir une température qui fournit une sensation de confort thermique satisfaisante pour tous. D’autant que les critères d’ambiance peuvent varier, tout en préservant la sensation de confort. Par exemple, une personne peut ressentir une sensation d’inconfort à une température donnée et une sensation de confort dès lors qu’elle se trouve exposée à un fort rayonnement solaire. De même, le ressenti de confort peut être plus satisfaisant à 35°C qu’à 25°C, si à 25°C l’air est fortement humide et qu’il n’y a pas de vent.

Les flux d'air ainsi que l'hygrométrie font en effet également partie des facteurs influents sur le confort thermique au même titre que la température ambiante et celle des parois d'une pièce, le mode chauffage et de ventilation, la tenue vestimentaire, l'activité de l'individu...

Autres facteurs d'influence

Avec un chauffage par convection par exemple, le transfert de chaleur s'effectue par le déplacement de l'air depuis le système de chauffage vers les occupants. Puisque l’air chaud remonte, la température est plus élevée en hauteur qu'au niveau du sol. Ce qui entraîne un certain inconfort thermique. Avec un chauffage par rayonnement, ce sont les ondes infrarouges qui transfèrent la chaleur depuis le système de chauffage vers les occupants. Ce qui limite le phénomène de stratification de l’air et améliore la sensation de confort thermique.

Le taux d'humidité de l'air peut avoir une influence sur la sensation de confort d’un individu. Un air très sec ou trop humide entraîne un sentiment d'inconfort. Mais il est cependant difficile pour une personne d'évaluer le taux d'humidité dans l'environnement dans lequel elle se trouve. Idéalement, le taux d’humidité de l’air intérieur doit se situer, sur une plage de température allant de 18°C et 22°C, entre 30 % et 70%. Un individu ne distinguera toutefois pas une hygrométrie de 40 % ou de 60 %. Il ressentira un certain inconfort seulement si l’humidité relative est inférieure à 30 % ou supérieure à 70 %.

Le vent ou les flux d’air influencent les échanges de chaleur par convection et accélèrent le processus d’évaporation à la surface de la peau. La vitesse de l’air est un donc également un paramètre ayant une influence sur le confort thermique notamment lorsque, dans un bâtiment, elle ne dépasse pas 0,2 m/s. Et là encore, cela dépend des situations, les courants d’air peuvent être appréciés en été puisqu’ils favorisent la baisse de température corporelle alors qu’ils peuvent être incommodants en hiver.

Ainsi la diversité de ces critères rend difficile la détermination de conditions d’ambiance idéales qui assurerait un confort thermique à la totalité des individus dans un même environnement.

Conditions de température et évaluation des risques

Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), aucune indication de température maximale ou minimale au-delà de laquelle il serait dangereux ou interdit de travailler n’est spécifiée dans le Code du travail. Certaines dispositions réglementaires visent néanmoins à assurer des conditions de travail adaptées et de prévenir les risques liés au froid ou aux fortes chaleurs. L’employeur doit mettre en œuvre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (article L. 4121-1 du Code du travail), en application des principes généraux de prévention du Code du travail. Il doit notamment prendre en compte les conditions de température lors de l’évaluation des risques et mettre en place des mesures de prévention appropriées. Cette évaluation comporte un inventaire des risques identifiés dans chaque unité de travail de l'entreprise ou de l'établissement, y compris ceux liés aux ambiances thermiques.

Par ailleurs l’Article R4213-7 du Code du travail spécifie que les équipements et caractéristiques des locaux de travail doivent être conçus de manière à permettre l'adaptation de la température à l'organisme humain pendant le temps de travail, compte tenu des méthodes de travail et des contraintes physiques supportées par les travailleurs.

Enfin, il existe une norme internationale ISO 7730 : 2005 intitulée « Ergonomie des ambiances thermiques — Détermination analytique et interprétation du confort thermique par le calcul des indices PMV et PPD et par des critères de confort thermique local ». Cette norme présente des méthodes de prévision de la sensation thermique générale et du degré d'inconfort (insatisfaction thermique) général des personnes exposées à des ambiances thermiques modérées. Elle permet de déterminer analytiquement et d'interpréter le confort thermique, par le calcul des indices PMV (vote moyen prévisible) et PPD (pourcentage prévisible d'insatisfaits) et par des critères de confort thermique local, donnant les conditions des ambiances thermiques considérées acceptables du point de vue du confort thermique général et les conditions représentant les inconforts locaux.

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