Les nuisances sonores, état des lieux

Les nuisances sonores constituent un fléau assez répandu, que ce soit dans la vie privée ou la vie professionnelle. Leurs effets sur l’humeur et sur l’organisme sont reconnus et peuvent être graves. Le droit du travail notamment encadre strictement les risques encourus par les salariés exposés au bruit. Voici quelques éléments pour bien définir les différents niveaux de bruits et comprendre ce qu’est la nuisance sonore.

Qu'est-ce que la nuisance sonore ?

Article publié le 02/03/2022

Quelle est la différence entre le bruit et la pollution sonore ?

Selon la définition du dictionnaire Larousse, le bruit est un ensemble de sons perçus sans harmonie, par opposition à la musique. En fait, il n’y pas de différence physique entre un son produit par la parole, la musique et le bruit. Le son devient un bruit lorsqu'il génère une sensation auditive perçue comme désagréable voire dangereuse pour la santé. Le bruit est alors défini par la gêne que ressentent ceux qui sont soumis à des émissions sonores indésirables. Cette gêne est difficile à évaluer objectivement car sa perception varie selon chaque personne : certains sons peuvent être appréciés par les uns tandis qu'il en gêne d'autres, qui les assimilent alors à de la pollution sonore. Il est d’ailleurs courant de juger différemment le bruit que nous faisons par rapport au bruit des autres.

La perception du bruit

Le champ auditif humain s’étend approximativement à des fréquences de 20 à 20 000 Hertz (Hz) et de 0 à 120 décibels (dB). La gamme des niveaux sonores de la vie courante va généralement de 30 à 80 dB. Un jardin calme est à environ 20 dB, une pièce ou un bureau calme 30 dB, une salle de classe bruyante, un restaurant ou un marché de 50 à 70 dB, une rue à fort trafic, des aboiements ou un klaxon de 80 à 100 dB, un avion au décollage 130 dB.

Les sources de nuisances sonores dans l’environnement sont multiples : les infrastructures de transport ferroviaires et routières, le trafic aérien, les activités industrielles, commerciales et de loisirs, la musique amplifiée, les bruits de voisinage, etc.

Les différents seuils sonores

L'intensité des sons est exprimée selon une échelle allant de 0 dB, seuil de l'audition humaine, à environ 120 dB, la limite supérieure des bruits usuels de notre environnement.

De 0 à 10 DB, le seuil d’audibilité

Il correspond au niveau de pression acoustique minimal pour qu’un son puisse être perçu de nos oreilles. À ce niveau, nous captons les sons provenant de notre propre corps, comme les battements de notre cœur ou les pulsations sanguines, ce qui peut être déstabilisant. Un tel niveau s’obtient en laboratoire acoustique.

De 40-50 DB, le début des conséquences du bruit sur la santé

Pour des niveaux d’exposition à des niveaux supérieurs à 40 dB la nuit et à 50-55 dB en journée, l’OMS considère que des effets liés à l’exposition au bruit peuvent se manifester : troubles du sommeil, gêne, risques cardiovasculaires accrus, difficultés de concentration et retards dans les apprentissages.

80 dB, le seuil de risque pour l’audition

Cette valeur sert de base à la réglementation sur le bruit édictée par le Code du Travail. A partir de ce seuil, et d’une exposition quotidienne, l’employeur est dans l’obligation d’informer ses employés des risques auditifs encourus et de mettre à leur disposition des protections auditives adaptées.

Toujours selon le Code du Travail, lorsqu’un salarié est exposé à un niveau de 85 dB sur une période de 8h, le port de protections auditives est obligatoire.

90 dB, le déclenchement du réflexe acoustique

Le réflexe stapédien ou acoustique met en jeu un petit muscle qui, lorsque l'oreille est soumise à un son particulièrement intense, se contracte par un réflexe de protection et bloque les mouvements de l'étrier, isolant ainsi l'oreille interne de vibrations trop importantes.

Le seuil de 120 dB marque le début de la douleur physique

Un risque pour la santé ?

L’exposition aux nuisances sonores, outre des effets physiologique sur les organes de l’audition, perturbe l’organisme en général. En 2018, l'Organisation Mondiale de la Santé a classé le bruit comme « un risque environnemental majeur pour la santé physique et mentale » en Europe. C'est un problème de santé publique dans les zones densément peuplées. Selon BruitParif, l’analyse des cartes de bruit en 2019 évalue une perte moyenne de 10,7 mois de vie pour une personne en bonne santé les répercussions du bruit en zone dense de l'Ile de France. Le bruit apparaît la deuxième cause de morbidité environnementale dans l'ensemble de la région Ile de France.

Les impacts sanitaires de l’exposition au bruit sont divers et larges. Ils comprennent l’altération de l’audition, les effets subjectifs extra-auditifs qui concernent les attitudes et le comportement social ainsi que les effets extra auditifs dits objectifs. Ces derniers regroupent les effets sur le sommeil, sur les systèmes endocriniens, cardio-vasculaire, immunitaire, sur les apprentissages et sur la santé mentale.

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