Risques liés aux ambiances thermiques froides

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) rappelle que travailler en environnement froid peut être dangereux pour la santé, voire mortel dans certaines circonstances. Les principales pathologies liées à l’exposition directe au froid sont l’hypothermie et l’engelure. Le travail au froid augmente également le risque de survenue de troubles musculosquelettiques et peut être à l’origine d’accidents du travail.

La notion du froid extrême

Article publié le 02/02/2022

En hiver, il arrive bien souvent que la température chute en dessous des 5°C. Dans notre contrée au climat tempéré, plus on vit dans le nord plus cela est fréquent. Dans les bureaux, les commerces et autres ateliers, les salariés n'ont pas trop à s'inquiéter ou à souffrir du froid. Pour la plupart d'entre eux, les locaux dans lesquels ils travaillent sont chauffés. Cependant, de nombreux professionnels doivent évoluer et rester efficaces dans des environnement où il peut faire naturellement froid l'hiver (chantiers, exploitations minières ou forestières, déchetteries, stations de traitement des eaux...) ou dans des bâtiments réfrigérés (entrepôts frigorifiques, usines de fabrication de produits alimentaires à base de lait, poisson, viandes...). Les situations sont nombreuses. Impossible d'en faire la liste exhaustive. Les personnes qui doivent travailler dans de telles conditions ont tout intérêt à être bien équipées pour éviter à leur corps de s'épuiser dans sa lutte contre le froid. Bonnets, gants, sous-vêtements, chaussettes, chaussures et bottes conçus pour les protéger des grands froids sont de rigueur.

S'il est établi que travailler dans le froid peut se révéler dangereux pour la santé et la sécurité des salariés, la loi ne fixe toutefois aucune température minimale en dessous de laquelle il serait interdit de travailler. Mais il faut se montrer extrêmement vigilant dès lors qu'un employé est amené à opérer à une température ambiante inférieure à 5°C. L’employeur doit avant tout veiller à éviter tout risque lié au froid avec des mesures de préventions adaptées. Il est primordial d’être attentif aux premiers signes de baisse de la température corporelle. Celle-ci ne doit pas descendre en dessous de 35°C alors qu'elle se situe normalement pour un être humain entre 36,1°C et 37,8°C.

Pathologies dues au froid

Selon le ministère des solidarités et de la santé, chaque année des centaines de personnes sont victimes de pathologies provoquées par le froid. Le froid peut entraîner directement ou indirectement des maladies telles que les gelures ou l’hypothermie, responsables de lésions graves, voire mortelles. Outre ses pathologies, il peut également conduire à l'aggravation de maladies cardiaques et respiratoires préexistantes. Il s'agit là de chiffres concernant la population générale et non les seuls actifs. Cependant, cela prouve ce que tout un chacun sait déjà : le froid n'est pas anodin. À l'instar de la chaleur, le froid peut également avoir des effets à plus long terme et être la cause d'accidents vasculaires cérébraux, d'infections respiratoires, etc.

Le corps dispose de capacités pour lutter contre sa déperdition de chaleur. Mais lorsqu'une personne (active ou pas) est exposée de façon prolongée à un froid intense, la machine humaine n’a plus la capacité de compenser et de lutter contre cette baisse de température.

Gare à l'hypothermie

L’hypothermie est le risque majeur pour toutes personnes confrontées de manière prolongée à un environnement froid. On parle d’hypothermie dès lors que la température du corps passe en dessous de 35 °C. L’hypothermie est relativement facile à déceler puisque le corps commence par tenter de se réchauffer en frissonnant. Outre le refroidissement de la peau, elle s'accompagne d'une fatigue importante, d'une sensation de confusion et de désorientation. Cela peut aller jusqu'à la perte de conscience de l'individu. "Dès qu’un salarié exposé au froid manifeste ces signes, il faut agir rapidement en alertant le SAMU (15) ou les pompiers (18) et suivre leurs instructions", prévient l'INRS.

Outre l'hypothermie, les parties du corps insuffisamment protégées du froid peuvent pâtir d'une longue exposition aux basses températures. Elles risquent alors d'être sujettes à des lésions cutanées telle que des gelures ou engelures qui peuvent être douloureuses et d'une certaine gravité pour la personne concernée. Selon l'intensité du froid et la durée d’exposition, les atteintes cutanées seront plus ou moins importantes. Le premier degré de gelure est l’engelure. Les gelures peuvent avoir des séquelles plus graves qui peuvent s'avérer très douloureuses voire définitives lors que les tissus sont profondément nécrosés.

Cause de douleurs et de TMS

L'exposition prolongée au froid peut également être la cause de douleurs de diverses intensités : sensation de doigts morts, de perte de sensibilité… Elle peut également favoriser les troubles musculosquelettiques (TMS) qui affectent les structures situées à la périphérie des articulations : muscles, tendons, nerfs, ligaments, bourses séreuses, capsules articulaires, vaisseaux… Selon l'Assurance maladie, les parties du corps les plus fréquemment atteintes sont le dos, les membres supérieurs (poignet, épaule, coude), plus rarement les membres inférieurs (genoux).

Les causes des TMS sont évidemment très variées. Elles dépendent des individus mais également de leurs activités. Il s'avère toutefois que l’activité professionnelle est bien souvent un facteur déterminant de leur apparition, leur maintien ou leur aggravation. Les employés qui doivent effectuer des mouvements de force, des gestes répétitifs et des opérations dans des positions inconfortables, y sont particulièrement exposés. Mais, outre les facteurs biomécaniques, le froid est un élément aggravant au même titre que le bruit.

Fatigue et accidents

Au-delà des effets sur la santé, l'INRS rappelle que plusieurs facteurs associés au froid peuvent contribuer à la survenue d’accidents au travail. Les sols rendus glissants augmentent les risques de chutes. Selon le centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail, il faut également prévenir tout contact entre la peau nue et les surfaces froides (surtout en métal) à des températures au-dessous de – 7 °C de même que les contacts de la peau avec les liquides volatils (essence, alcool, solutions de nettoyage) à moins de 4 °C.

Nos conseils pour éviter les glissades

Les chutes de plain-pied ou dans des escaliers, attribuables à des glissades ou à des trébuchements, sont à l’origine de 17 % des accidents de travail (Assurance Maladie : Rapport Annuel 2020, AT avec arrêt). Aucun secteur d'activité n’est épargné : on glisse aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, sur des chantiers de BTP, dans des usines agroalimentaires ou de fabrication industrielle, au sein d’entreprises de logistique et de transport, dans des cuisines, des garages, des réserves ou des bureaux. Comment prévenir ces risques d’accident ? Découvrez des éléments de réponse dans notre article !

Présentation des glissades

En outre, le corps dépense davantage d'énergie pour maintenir sa température à son niveau normal, ce qui rend plus pénible la réalisation des tâches réclamant des efforts physiques et accroît la fatigue. Le froid conduit également à une moindre dextérité ou sensibilité tactile et rend les mouvements plus difficiles. Cette difficulté à se mouvoir est accentuée par les équipements portés pour se protéger du froid : gants, vêtements chaud plus épais et plus lourds... Enfin, le taux d'humidité de l'air peut avoir une influence. Une ambiance humide accélère la perte de chaleur corporelle. La peau devenant plus humide, la sensibilité au froid s'en trouve accentuée.

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