Les mesures de CO2 dans les bâtiments

19 milliards d'euros par an.
C'est le coût de la mauvaise qualité de l’air intérieur selon le ministère de l'Écologie. Autant dire qu'il est urgent d'agir, car une mauvaise qualité de l’air peut favoriser l’émergence de symptômes tels que des maux de tête, de la fatigue, de l'irritation des yeux, du nez, de la gorge et de la peau, des vertiges, ou encore des allergies respiratoires et de l’asthme.Surtout qu'à l'ère de la pandémie de COVID-19, l'air que nous respirons est particulièrement scruté, avec ou sans masque ! Pour tout savoir sur les mesures de CO2 dans les bâtiments, suivez notre guide.

Mesure du CO2

Article publié le 21/06/2021

Pourquoi se soucier des mesures de CO2 ?

Revenons un moment aux fondamentaux. Le CO2 est le nom du dioxyde de carbone qui est naturellement présent dans l’atmosphère. C'est une molécule produite par l’organisme humain au cours de la respiration. Sa concentration dans l’air intérieur des bâtiments est directement liée à l’occupation et à l'activité humaine. Plus le CO2 est important, plus l'air est confiné. Se soucier des mesures de CO2 signifie donc s'intéresser à la manière dont l'air circule et est renouvelé dans une salle ou un bâtiment.

Pour cela, on utilise des capteurs de CO2 qui permettent de vérifier si une pièce est bien ventilée. C'est un outil très pratique, en particulier en raison de la pandémie, mais pas seulement. En effet, le Sars-Cov-2 n'est pas le seul virus qui se propage par l'air, et un lieu bien aéré et ventilé sera moins à risque et surtout plus agréable à vivre.

Il existe différents seuils permettant de situer la concentration moyenne de CO2 dans l'air. À l'extérieur, celle-ci est généralement de l'ordre de 300 à 400 ppm. Selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), le taux de CO2 dans l’air intérieur des bâtiments est habituellement compris entre 350 et 2 500 ppm. Dans certains lieux, on peut trouver des concentrations allant régulièrement jusqu'à 2 500 ppm ou 3 000 ppm. C'est notamment le cas dans les salles de réunion ou dans les salles de classe des écoles. Si l'OMS recommande un taux inférieur à 1 000 ppm, le danger pour la santé varie aussi selon la durée de l'exposition. Pour autant, si une très forte concentration de CO2 est problématique à terme, c'est surtout un indicateur sur le renouvellement de l'air qui importe. Des taux élevés signifient un air peu renouvelé, susceptible de brasser nombre de virus et d'agents pathogènes.

Une législation qui se durcit

La question de la qualité de l'air intérieur est un enjeu de santé publique. C'est la raison pour laquelle la loi a rendu obligatoire la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant un public sensible. C'est notamment le cas :

  • des établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de 6 ans (crèches, haltes-garderies…),
  • des centres de loisirs,
  • des établissements d’enseignement ou de formation professionnelle du premier et du second degrés (écoles maternelles, élémentaires, collèges, lycées…).

La surveillance de la qualité de l'air intérieur est obligatoire dans les écoles maternelles et élémentaires ainsi que dans les crèches depuis le 1er janvier 2018, dans les centres de loisirs, les collèges et les lycées depuis le 1er janvier 2020, et la prochaine échéance des autres établissements est prévue pour 2023.

Quelles sont les solutions pour faire baisser le taux de CO2 ?

Pour faire baisser la concentration de CO2 dans une salle ou un bâtiment, et donc contribuer à améliorer l'air respiré, il existe différentes solutions, mais la finalité reste la même : en accélérer et faciliter la circulation et le renouvellement.

Le plus simple est l'aération. Il suffit d'ouvrir les fenêtres lorsque c'est possible, bien sûr, car des systèmes de sécurité peuvent en limiter l'ouverture. Cette question de l'ouverture des fenêtres fait d'ailleurs particulièrement débat dans les écoles. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a ainsi recommandé d’aérer les salles de classe toutes les heures et de les équiper avec des boitiers permettant de mesurer le CO2. Or, dans une salle classique, les seuils recommandés de CO2 sont atteints au bout d'une quinzaine de minutes. L'aération doit donc être quasiment continue.

Alternative et/ou complément à l'aération, la ventilation permet de réduire la concentration de CO2 et donc, celle des aérosols potentiellement contaminées par des virus. C'est un travail complexe - en particulier dans les bâtiments anciens qui n'ont pas été pensés pour - qui nécessite de réaliser des mesures de vitesse ou débit d’air sur le dispositif par lequel l’air est soufflé et d'étudier sur le long terme les niveaux de CO2 selon les moments et le contexte. Des travaux de modification dans les bâtiments pourront ensuite être menés afin de moderniser le système de ventilation.

Comment mesurer efficacement le CO2 dans les bâtiments ?

Il semble évident que la pandémie de COVID-19 a accéléré la nécessité de mesurer le CO2 dans les bâtiments. Pour cela, il existe différents produits avec des appareils de mesure portables, à installer dans la pièce surveillée ou encore destinés aux systèmes de ventilation ou de climatisation.

À partir d'une centaine d'euros, on trouve des appareils de mesure de la qualité de l'air qui sont faciles à utiliser et à déployer dans la plupart des bâtiments. Pour les besoins plus spécifiques ou pour des fonctionnalités avancées, d'autres outils à visée professionnelle sont également disponibles afin de mesurer le CO2 dans l'air ambiant. Parmi les critères à prendre en compte qui font varier les prix, on peut noter :

  • la communication des données vers une plateforme tierce qui peut être inexistante, filaire ou sans-fil,
  • l'alimentation des sondes qui peut être à piles, batteries ou électriques,
  • les capacités d’affichage qui peuvent être avec ou sans écran, en couleur ou non, etc.
  • les paramètres à prendre en considération, comme le CO2, bien sûr, mais aussi la température, l’humidité, les agents polluants, le monoxyde de carbone, le radon, etc.
Qualité de l'air
Appareils de mesure de la qualité de l'air Testo

Les mesures de CO2 dans les bâtiments ont trouvé un écho particulier en raison de la pandémie de COVID-19. Néanmoins, il faut voir le sujet dans son ensemble, car la qualité de l'air est non seulement une obligation contractuelle, mais aussi un moyen de proposer un lieu de travail et de vie qui contribue à un meilleur bien-être. Pour les professionnels, mesurer la qualité de l'air est une démarche responsable, durable et indispensable pour accueillir public, salariés et visiteurs en toute sécurité, et pour anticiper des travaux de modernisation et de rénovation à venir.

Pour approfondir

Nous vous proposons d'en savoir plus sur l'étalonnage, qui est une notion très importante lorsque l'on parle d'appareils de mesure. Le sujet de la maintenance 4.0 vous permettra d'en savoir plus sur son impact et ce qu'elle peut apporter. 

L’étalonnage, indispensable à une démarche qualité

L’étalonnage, indispensable à une démarche qualité

La mesure est une activité fondamentale dans les entreprises afin de récolter des données pour notamment valider ou refuser la qualité d’un produit. Ces relevés sont comparés à des spécifications définies par les cahiers des charges. Cependant, ce procédé s’inscrit dans un concept plus large répondant aux exigences des normes de gestion qualité telle que l’ISO9001.

Qu'est-ce que la maintenance 4.0 ?

Aussi indispensable que coûteuse, la maintenance industrielle a considérablement évolué au cours des dernières années en raison de la transformation digitale croissante des acteurs du secteur. On parle aujourd'hui d'industrie 4.0 pour désigner l'utilisation des nouvelles technologies, et en particulier du big data couplé à l'intelligence artificielle, au sein des structures de production industrielles.

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