Agroalimentaire : portrait de la blouse blanche

Un aliment impropre à la consommation constitue un danger sérieux, voire mortel pour la population, notamment chez les plus fragiles, comme les personnes âgées, les femmes enceintes et les jeunes enfants. En témoigne l’actualité, avec la récente vague de contamination à la bactérie E. Coli de pizzas et de chocolats. C’est peu de dire que dans les industries agroalimentaires (IAA), le respect des règles et des normes strictes d’hygiène est une question de santé publique. Le port de vêtements de protection est obligatoire pour répondre aux conditions imposées dans ce milieu ; tous les salariés sont concernés et pas seulement ceux qui manipulent les aliments. Les vêtements de protection entrent dans la catégorie des EPI car ils sont indispensables pour protéger les salariés d’une éventuelle contamination bactériologique ou chimique due aux produits de nettoyages ou aux ingrédients utilisés. Ils jouent ainsi un double rôle de protection et de barrière sanitaire.

Vêtements agroalimentaire Article publié le 06/05/2022

Dans les IAA, des procédures strictes sont mises en place tout au long du processus de fabrication des aliments, afin de préserver la sécurité sanitaire des consommateurs mais aussi celle des salariés. Elles sont encadrées par un responsable hygiène et propreté en lien avec un responsable de la sécurité alimentaire. Les vêtements de protection en constituent les éléments centraux : les masques de protection, les gants à usage unique, les protections pour la tête et les combinaisons sont inclus dans le protocole HACCP (Hasard Analysis Critical Control Point) . Il prévoit l'analyse des dangers à chaque étape de la production afin d’assurer la sécurité sanitaire des denrées.

Le port d’un vêtement de protection vient en complément des règles d’hygiène corporelle élémentaires demandées par les IAA. Des campagnes de sensibilisation y sont régulièrement organisées.

Les tenues de protection agroalimentaire, quelles spécificités ?

Une tenue professionnelle adaptée au secteur agro-alimentaire allie sécurité et hygiène tout en étant facile d’entretien. Elle doit être couvrante, facile à enfiler et à retirer et ne doit comporter aucun point d’accroche avec des éléments tranchants pouvant blesser la personne qui la porte. Elle est conçue sans fermeture éclair et sans poches extérieures, avec des boutons pression, un col montant ou bord-côtes. Les pièces, majoritairement à usage unique, tabliers, calots, charlottes, combinaisons, bien que souples et légères, sont résistantes à la traction en cas d'accrochage et évite les déchirements.

La combinaison et la charlotte, des protections hygiéniques emblématiques du secteur

Ces vêtements de protections pratiques et légers sont indispensables à la manipulation des aliments. La combinaison diminue les risques de propagation de virus ou d’autres bactéries, celui de la charlotte lutte contre la chute des cheveux ou contre les contaminations émanant du cuir chevelu. Confortable, la combinaison ample ne dérange pas le mouvement des salariés lorsqu’ils effectuent leur travail. Avec ses élastiques de serrage, la charlotte s’adapte à toutes les têtes et chevelures.

Fabriquées en polypropylène (PP) transparents, ces pièces, accompagnées de manchettes et de surchaussures, sont à usage unique. Elles sont changées aussi souvent que nécessaire.

Les vêtements de protection techniques

Les salariés des IAA sont fréquemment exposés à des risques biologiques et chimiques, lors de la manipulation d'aliments et l’utilisation de produits de nettoyage et de désinfection. Il existe également des risques liés aux températures sur les lieux de travail, et à l’utilisation de matériels coupants. Le port d’un ou plusieurs EPI pour protéger les mains, le visage, la tête et les pieds s’impose. Selon leur usage, ils seront alors étanches, antidérapants, isolants, etc. Le risque à maîtriser déterminera le type de protection approprié. Chaque EPI répond à une norme, par exemple la protection des mains contre les risques chimiques, thermiques et mécaniques, selon l’usage, est soumis aux normes EN 388, EN 374, EN 511 et EN 1082. Lorsque qu’une combinaison n’est pas jetable, mais protège contre les températures extrêmes, elle répond selon son usage aux normes EN 1149, EN 13982 et EN 342.

Lorsqu’il n’est pas à usage unique, un masque dans l’agroalimentaire est en caoutchouc pourvu d’une valve respiratoire d’exhalation et d’un filtre, il doit résister aux poussières ainsi qu’aux parfums alimentaires. Masque ou demi-masque répondent aux normes EN 149, EN 405, EN140 et EN136.

Quelle hygiène pour ces vêtements de protection ?

Lorsqu’ils ne sont pas jetables, le lavage des vêtements de travail de protection et certains EPI sont régis par la norme ISO 15797. Elle spécifie quels équipements peuvent être lavés, ainsi que leurs propriétés après lavage : élargissement ou rétrécissement du tissus, comportement des coloris, froissement, formation de faux plis, boulochage et l'aspect visuel général.

Selon l’article R4323-95 du Code du Travail, l’employeur doit maintenir dans un état hygiénique satisfaisant les EPI et les vêtements de travail. Les équipements de protection Individuelle font également l’objet d’une obligation renforcée de traçabilité des nettoyages. En cas de contrôle, l’employeur doit fournir un registre du nombre de nettoyages effectué sur chaque vêtement.

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